Rechercher
Rechercher

Actualités

Syrie - À Londres, le Front de salut national exhorte la population à vaincre sa peur et à renverser le régime L’opposition en exil appelle l’armée à assumer ses « responsabilités historiques »

L’opposition syrienne en exil, réunie au sein du Front de salut national (FSN), a appelé depuis Londres hier les Syriens et les forces armées du pays à « briser les barrières de la peur » pour en finir avec le régime de Damas. «Il n’y a pas de doute que le régime va tomber », a lancé le FSN dans une déclaration clôturant son congrès fondateur à Londres. « Donc, chers concitoyens, brisez les barrières de la peur qui ont été mises en place pendant des décennies, comme l’ont fait vos aïeux lorsqu’ils ont obtenu l’indépendance de la Syrie. » Le FSN, qui regroupe une cinquantaine de personnalités de l’opposition syrienne, dont l’ancien vice-président syrien, Abdel Halim Khaddam, et le chef des Frères musulmans de Syrie, Ali Sadreddine al-Bayanouni, a également appelé « les forces armées (syriennes) à assumer leurs responsabilités nationales et historiques en étant l’armée du peuple ». S’adressant aux forces de sécurité du régime du président Bachar el-Assad, « particulièrement les officiers employés par le régime pour infliger des injustices aux citoyens », il les a invitées « à prendre leurs responsabilités morales et nationales et à refuser d’obéir aux ordres » ou « à participer aux crimes du régime ». En revanche, le FSN s’est opposé à toute ingérence étrangère dans les affaires syriennes. Il s’est prononcé pour « la construction d’un État moderne, civil et démocratique, basé sur la pluralité et le transfert pacifique du pouvoir » basé sur un système politique avec des élections libres sans « violations des droits » d’aucun groupe, religieux ou ethnique. Notre « option stratégique est le changement d’un régime établi sur une prise de pouvoir illégale et la coercition et a perdu toute raison d’être », ont affirmé les participants à la conférence. Les alaouites, partenaires du changement Fait inhabituel, ils ont également affirmé que les alaouites – la minorité religieuse qui domine le pouvoir à Damas autour de la famille du président Assad – sont les « victimes de la famille dirigeante » et « seront un partenaire dans un changement démocratique ». Mais pour ne pas se distinguer de l’opposition « de l’intérieur », regroupée au sein de la « Déclaration de Damas », le FSN a pris soin de préciser qu’il n’était pas « un substitut à un quelconque groupe d’opposition, y compris la Déclaration de Damas, qu’il considère comme la pierre angulaire » de l’opposition. Lancée en octobre 2005, cette dernière réunit plusieurs partis (communiste, nationaliste, libéral et kurde) et appelle à un « changement démocratique radical » en Syrie. Son comité provisoire avait lancé un avertissement le 6 avril aux Frères musulmans leur demandant de choisir entre la « Déclaration » et le FSN. Le congrès du FSN, auquel participaient des représentants kurdes, indépendants et des communistes, intervient au moment où le régime syrien est soumis à une intense pression de la communauté internationale, qui lui réclame une coopération totale dans l’enquête sur l’assassinat à Beyrouth de Rafic Hariri. Il a désigné MM. Khaddam et Bayanouni respectivement aux postes de numéro un et numéro deux du FSN. Abdel Halim Khaddam, 73 ans, l’une des principales figures de la « vieille garde » du parti Baas, vit en exil à Paris depuis l’été 2005. Il accuse le président Bachar el-Assad d’avoir ordonné l’assassinat de Rafic Hariri. La justice syrienne l’accuse, elle, de « haute trahison » et de « corruption ». Sadreddine al-Bayanouni vit pour sa part en exil à Londres. La révolte des Frères musulmans, qui constituait la force d’opposition la plus structurée contre le régime, avait été violemment réprimée au début des années 1980.

L’opposition syrienne en exil, réunie au sein du Front de salut national (FSN), a appelé depuis Londres hier les Syriens et les forces armées du pays à « briser les barrières de la peur » pour en finir avec le régime de Damas.

«Il n’y a pas de doute que le régime va tomber », a lancé le FSN dans une déclaration clôturant son congrès fondateur à Londres. « Donc, chers...