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Actualités - CHRONOLOGIE

PATRIMOINE - Fondé en 1868, le plus vieux musée du Liban prend un coup de jeune et rouvre ses portes vendredi Des siècles d’histoire écrivent le temps au Post Hall de l’AUB

Le musée archéologique de l’Université américaine de Beyrouth vient de prendre un coup de jeune. Fondé en 1868, après celui du Caire et de Constantinople, il est l’un des plus anciens du Proche-Orient et le premier à être créé au Liban. Soumis depuis 2003 à des travaux de réaménagement et de modernisation fignolés par Nada Zayni et Youssef Haïdar, il rouvrira ses portes après-demain, vendredi 2 juin, à 17 heures, en présence du Premier ministre Fouad Siniora, du président de l’AUB John Waterburry et de la directrice du musée Leila Badr, gardienne du temple depuis 1976. Sera également présente Martha Joukowsky, qui a contribué à hauteur de deux millions de dollars à la restauration des lieux. À travers une nouvelle muséographie, les visiteurs pourront (re)découvrir un musée régional dont les collections, provenant de monuments civils, religieux ou funéraires, sont consacrées aux cultures moyennes-orientales depuis la préhistoire jusqu’à la période islamique. Le portail bleu du Post Hall, majestueuse bâtisse de pierre datant de 1904, tournera sur ses gonds, vendredi, s’ouvrant devant le public qui pourra contempler à loisir le reliquat du passé. Près de quatre mille objets et pièces, regroupés suivant un ordre chronologique et thématique, sont exposés dans 56 vitrines, murales, en pupitres ou solitaires. Ces collections sont constituées d’un important lot de poteries offert, en 1868, par le consul américain à Chypre, le général Luigi Palma di Cesnola, et de vestiges découverts lors des fouilles menées, au Liban et en Syrie, par l’Université américaine. Des échanges faits dans les années 1950 avec les musées d’Irak et d’Égypte ont permis d’enrichir la collection d’un ensemble d’artefacts et de pièces appartenant aux civilisations régionales. Pour ne citer que quelques exemples, un collier du premier Natufien (épipaléolithique) et des céramiques mésopotamiennes et égyptiennes datant du néolithique et du chalcolithique ornent aujourd’hui les cimaises du musée. Objets archéologiques, mais aussi cartes, dessins et panneaux explicatifs relatent l’histoire de l’homme, son évolution dans le domaine de l’architecture, de l’agriculture, de la religion, de l’écriture, du commerce et de l’art, particulièrement celui de la céramique qui apparaît avec la grande révolution néolithique. L’introduction du tour de potier datant du Bronze moyen, les premières poteries sont faites main avec des boudins et le visiteur voit défiler devant lui, en une sorte de film, la passionnante histoire de cette industrie ancienne qui a atteint un degré d’avancement à l’époque romaine et islamique. Il pourra explorer également le monde des statuettes retracé, comme une histoire de la plastique ancienne, par le peuple des figurines, et l’art du verrier que le commerce antique avait répandu à profusion sur les côtes méditerranéennes. Mais c’est par la coupe stratigraphique du site préhistorique de Ksar Akil que commence la visite. L’objectif étant de familiariser le public avec les étapes d’une fouille archéologique, la directrice du musée donne à voir, à travers une coupe naturelle, une représentation globale des diverses couches stratigraphiques présentes sur le site et des procédés de datation des outils correspondant à chaque période de la préhistoire : racloirs, perçoirs, pointes en os, percuteurs pour tailler les objets en silex, etc. Chaque objet a son histoire que Leila Badr n’est que trop heureuse de dévoiler. Nous voyons presque nos ancêtres construire leur bateau de commerce, s’installer sur des îles ou promontoires, vendre le bois de cèdre, et fabriquer vases et amphores. Inventeurs du système alphabétique, peuple d’explorateurs maritimes, commerçants invétérés et découvreurs de la pourpre, ils se taillent la part du lion en occupant un très bel espace au musée. L’exposition qui leur est consacrée s’articule autour de trois thèmes : le murex, l’écriture (son origine et son évolution) et le négoce dont l’activité est illustrée par une sélection de poids antiques, de monnaies, de jarres, de vases (dont un Camarés) et d’objets en ivoire et en albâtre, importés d’Égypte, de Chypre, de Grèce et d’Italie. Plus loin se dressent les fabuleuses sculptures en pierre calcaire blanche de Palmyre. Datant de l’époque gréco-romaine, ces stèles à portrait évoquant un défunt bouchaient l’entrée de l’oculus ou tombeau creusé dans la roche ou aménagé à l’intérieur de l’hypogée. De même, des cippes, des sarcophages et du matériel funéraire (coupelles d’offrandes, lacrymaires, jarres, colliers, cylindres, etc.) témoignent des nombreux aspects des rites funéraires d’alors. Le musée, qui s’est doté d’une nouvelle mezzanine et d’un ascenseur pour handicapés, abrite par ailleurs une « collection unique » d’Ex-Voto représentant la triade héliopolitaine (Zeus, Apollon, Bacchus). Il propose également un ensemble d’assiettes datant de la période islamique, des bijoux en or (provenant des fouilles de Tyr, Saïda et Beyrouth), des monnaies, des sceaux, des armes, des outils de médecine, des talismans et amulettes, appartenant à diverses époques. Mais la liste est longue. Très longue, car dans ce lieu où s’entrelacent les écritures du temps, la mémoire, riche et fastueuse, n’en finit pas de se raconter. À visiter absolument. May MAKAREM
Le musée archéologique de l’Université américaine de Beyrouth vient de prendre un coup de jeune. Fondé en 1868, après celui du Caire et de Constantinople, il est l’un des plus anciens du Proche-Orient et le premier à être créé au Liban. Soumis depuis 2003 à des travaux de réaménagement et de modernisation fignolés par Nada Zayni et Youssef Haïdar, il rouvrira ses portes après-demain, vendredi 2 juin, à 17 heures, en présence du Premier ministre Fouad Siniora, du président de l’AUB John Waterburry et de la directrice du musée Leila Badr, gardienne du temple depuis 1976. Sera également présente Martha Joukowsky, qui a contribué à hauteur de deux millions de dollars à la restauration des lieux. À travers une nouvelle muséographie, les visiteurs pourront (re)découvrir un musée régional dont les...