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Darrar aux Cèdres : « Nous n’œuvrons pas en faveur d’une partie au détriment d’une autre » Geagea : Il est anormal que le président reste à Baabda après le départ des Syriens

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, s’en est violemment pris au président Émile Lahoud, assurant que la campagne menée pour sa destitution se poursuivra jusqu’au bout et jugeant « regrettable » que le chef de l’État reste à Baabda après tout ce qui s’est passé sous la tutelle syrienne. Il a insisté sur le fait que le dossier de la présidentielle sera soulevé lors de la conférence de dialogue qui s’ouvrira aujourd’hui, au moment où l’ambassadeur d’Égypte, Hussein Darrar, qui s’est rendu en fin de matinée aux Cèdres, s’est dit confiant dans les résultats de ce dialogue. M. Geagea a reçu hier une délégation de responsables de cellules estudiantines dans diverses universités qui lui a présenté un film documentaire sur ce qu’ils ont enduré au cours des onze dernières années. S’adressant à ses hôtes, il a déclaré : « Il est vrai que j’étais en prison, mais j’avais un seul souci alors que vous en aviez des milliers. La cause principale de vos problèmes existe toujours et nous voulons aujourd’hui nous en débarrasser à travers notre action. Si le président Lahoud avait le moindre sens des responsabilités, il aurait quitté Baabda depuis un an et laissé le pays évoluer. » M. Geagea a ensuite rappelé qu’« au terme de son mandat, le président Élias Hraoui s’était rendu à Damas et avait annoncé à la presse, après son retour, que les Syriens veulent Émile Lahoud à la tête de l’État. Voilà comment ce dernier est devenu président de la République ». Et d’ajouter : « À cette époque, les libertés, les institutions et même la vie au quotidien étaient hypothéquées. Est-il normal que Lahoud reste à Baabda après le départ des forces syriennes ? Il est regrettable qu’il reste après tout ce qui s’est passé et qu’il se permette de prodiguer des conseils à tous. » « Le mouvement lancé pour libérer Baabda se poursuivra quoi qu’il arrive et restera pour nous une priorité jusqu’à ce que nous atteignons notre objectif. Que personne ne pense que nous l’abandonnerons. Il est possible d’accepter des anomalies dans une certaine limite, mais il est pratiquement impossible de tolérer toutes ces anomalies qu’il y a aujourd’hui à Baabda. Nous avons attendu un peu, mais rien ne s’est arrangé », a ajouté M. Geagea, avant d’inviter les étudiants à « se tenir prêts à tout moment pour n’importe quelle action pacifique et pour libérer surtout la dernière position d’hégémonie (syrienne) au Liban ». Le dialogue national M. Geagea a rendu un vibrant hommage aux étudiants, estimant que ce qu’ils font aujourd’hui n’est pas de la politique mais de l’histoire : « Tous demandent aux étudiants de rester dans leurs écoles et leurs universités et de faire attention à leurs études. C’est la règle, mais chaque règle a une exception et, aujourd’hui, c’est le temps des exceptions. Je vous demande de ne pas aller à vos écoles et à vos universités quand ce sera nécessaire. » Réaffirmant que la présidence de la République n’a plus d’existence aujourd’hui, le chef des FL a souligné son attachement au dialogue national, soulignant cependant qu’il n’acceptera pas que ce dialogue soit un moyen pour perdre du temps. « Les hommes politiques parlent depuis près de huit mois de dialogue, mais lorsque des questions sont posées sérieusement, personne ne veut en parler », a-t-il dit, estimant qu’il existe à la conférence, qui s’ouvrira aujourd’hui, une série de lignes « que personne ne pourra dépasser ». Celles-ci sont, en substance, l’accord de Taëf, le règlement du dossier de la présidentielle, le respect de la souveraineté, de la liberté et de l’indépendance libanaises. Il a également mis l’accent sur le projet de la loi électorale « dans la mesure où il constitue la base de la vie politique pour les dix prochaines années ». Darrar optimiste Plus tard, le chef des Forces libanaises a reçu l’ambassadeur d’Égypte, qui a affirmé être venu aux Cèdres pour recueillir le point de vue de son hôte sur les questions d’actualité et pour lui exprimer le soutien du Caire à l’initiative de la conférence de dialogue. Sa visite, a-t-il dit, s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par son pays pour s’enquérir de la situation au Liban. Le diplomate s’est dit optimiste quant à l’issue de ce dialogue, « surtout après mon entretien avec M. Geagea », soulignant qu’au niveau arabe l’Égypte s’efforce d’atténuer la tension entre le Liban et la Syrie dans l’intérêt des deux pays. Selon lui, l’initiative égypto-saoudienne avait pour but de sauvegarder la stabilité, la souveraineté et l’indépendance du Liban et de protéger la région des dangers qui la menacent pour des raisons en rapport avec la sécurité du Liban, de la Syrie et de la région dans son ensemble. « Qu’il soit clair pour tout le monde : nous n’œuvrons pas en faveur d’une partie au détriment d’une autre », a-t-il dit.
Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, s’en est violemment pris au président Émile Lahoud, assurant que la campagne menée pour sa destitution se poursuivra jusqu’au bout et jugeant « regrettable » que le chef de l’État reste à Baabda après tout ce qui s’est passé sous la tutelle syrienne. Il a insisté sur le fait que le dossier de la présidentielle sera soulevé lors de...