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CORRESPONDANCE - Hommage à Moustapha Akkad à Washington « Le Message » de tolérance de l’islam bien reçu

WASHINGTON - Irène MOSALLI Le Message est parvenu clair et limpide au moment où sous toutes les latitudes, la foi des uns, mal perçue par les autres, conduit à un déchaînement de violence et à un surplus d’emmurement de part et d’autre. Ce Message, celui de la tolérance et de l’ouverture à d’autres cultures, a été magistralement traité (dans un film du même nom) par le cinéaste syrien Moustapha Akkad, tragiquement disparu ainsi que sa fille lors d’un attentat terroriste à Amman l’été dernier. À Washington, on a voulu lui rendre hommage et faire partager sa pensée d’un islam conciliatoire avec le public américain. C’est ainsi que quatre personnes de différents horizons ont organisé, en collaboration avec la Motion Picture Association of America, une séance de projection du film suivie d’une discussion. Il s’agit de Luma Kawar (épouse de l’ambassadeur de Jordanie à Washington, Karim Kawar), Samia Farouki (personnalité arabe des plus actives dans des instituts culturels et humanitaires arabo-américains), Kathleen Card (épouse d’Andrew Card, républicain et chef de personnel à la Maison-Blanche) et Debbie Dingell (épouse du congressman démocrate du Michigan, John Dingell). Souha, l’épouse de Moustapha Akkad, était venue de Californie pour être présente à cette rencontre du souvenir. On connaît le succès qu’avait remporté l’œuvre de Akkad (produite en 1977) aussi bien dans les pays arabes (où, fait presque historique, il avait eu la caution des dignitaires religieux musulmans), en Europe et aux États-Unis. Un éclairage rassurant Revisité aujourd’hui, Le Message a donné un éclairage rassurant qu’ignore la majorité du public américain. C’est ce qu’ont déclaré les personnes venues nombreuses visionner ce film et qui ont cherché à approfondir quelque peu leur connaissance du sujet. Et, si elles ont admiré cette saga, magnifiquement visualisée par Akkad sur une musique de Maurice Jarre avec une distribution de choix (notamment Anthony Quinn, Irène Papas), les personnes présentes ont fait surtout l’effort de capter l’essence de l’islam tel que conté sur le grand écran. Et ceci depuis la révélation accordée à Mohammad en 610, jusqu’au pèlerinage d’adieu à La Mecque où il meurt le 8 juin 632, en passant par la constitution de la nouvelle communauté, la rédaction du Coran, les combats grandioses menés par Hamza, le « lion du désert », contre les armées des marchands qui faisaient commerce des idoles autour de la Kaaba. Puis l’exil à Médine, la construction de la première mosquée, l’institution du culte, la conversion d’anciens persécuteurs comme Abou Sofyan, trêves et ruptures de trêve jusqu’à la grande « trêve de 10 ans ». Suit l’envoi par Mohammad d’émissaires allant demander aux souverains des trois grandes puissances de l’époque – les empires romain, perse et byzantin – de se convertir. Et là, la réponse du roi d’Abyssinie est restée célèbre, car elle constituait un appel à l’entente : ce qui sépare nos religions est aussi mince qu’un fil ténu. On comprend que cette réflexion ait impressionné le public américain. C’était là le plus grand hommage à Moustapha Akkad qui avait dit : « J’ai cru qu’il était de mon devoir de dire la vérité sur l’islam. »
WASHINGTON - Irène MOSALLI

Le Message est parvenu clair et limpide au moment où sous toutes les latitudes, la foi des uns, mal perçue par les autres, conduit à un déchaînement de violence et à un surplus d’emmurement de part et d’autre. Ce Message, celui de la tolérance et de l’ouverture à d’autres cultures, a été magistralement traité (dans un film du même nom) par le...