Pour la première fois depuis la manifestation monstre du 14 février, au cours de laquelle ils ont annoncé leur volonté de faire chuter le président Lahoud, les forces du 14 mars se retrouveront en principe aujourd’hui face à face avec le chef de l’État, à l’occasion du Conseil des ministres. Relevant le défi, M. Lahoud veut en présider la réunion, sachant qu’il est « indésirable » secteur du Musée et que les ministres concernés ont pris la décision irréversible de l’ignorer et de le boycotter. On affirmait de source ministérielle qu’une « surprise » attend le chef de l’État, s’il s’obstine dans sa position. La réaction des ministres d’Amal et du Hezbollah à une action d’éclat des ministres du 14 mars sera aussi, en un sens, une autre surprise. Après le désaveu parlementaire, qui s’est traduit par une pétition mettant en cause la constitutionnalité du vote de prorogation, le chef de l’État serait donc sur le point de goûter à l’amertume d’un camouflet gouvernemental. Dans un entretien télévisé, le général Michel Aoun a annoncé qu’il compte rencontrer MM. Saad Hariri et Walid Joumblatt, convaincu qu’il existe une issue « honorable » à la crise en cours. Entre-temps, le chef de l’État a de nouveau accusé le président français Jacques Chirac d’être l’inspirateur de la cabale politique qui le vise.