Avant la reprise des attaques jeudi dans le sud du Nigeria, une réduction de l’offre de l’Organisation des pays exportateurs de...
Actualités
PÉTROLE Les troubles au Nigeria pourraient forcer l’OPEP à maintenir sa production
le 21 février 2006 à 00h00
Les troubles au Nigeria, qui paralysent 25 % de la production de brut du pays et font rebondir les cours, pourraient, s’ils persistent, forcer l’OPEP à maintenir pour le huitième mois d’affilée sa production à un niveau quasi historique début mars.
Avant la reprise des attaques jeudi dans le sud du Nigeria, une réduction de l’offre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) paraissait acquise lors de la réunion du 8 mars à Vienne.
Les prix étaient 15 % en dessous de leur niveau de fin janvier, les stocks bien supérieurs à ceux de l’an dernier aux États-Unis et en Europe, les températures hivernales plus douces que la normale et la demande moins vive que prévu.
Mais la série d’attaques menées par des militants séparatistes dans le delta du Niger, visant en particulier le groupe pétrolier Royal Dutch Shell, a changé la donne.
Jusqu’à présent, neuf employés du secteur pétrolier ont été enlevés et de nombreuses installations touchées, dont le terminal d’exportation Forcados et le champ pétrolier EA de Shell, amputant de 25 % la production du Nigeria, premier producteur d’Afrique.
Au total, une production de 601 000 barils par jour est interrompue, soit 2 % de l’offre de l’OPEP (Irak inclus). Le Nigeria a fourni 2,4 millions de barils par jour (mbj) en janvier, soit 2,9 % de la production mondiale.
Les prix du pétrole ont rebondi de près de trois dollars au cours des deux derniers jours, revenant au-delà de 61 dollars le baril à Londres hier.
Selon les analystes, ces événements pourraient mettre des bâtons dans les roues à l’OPEP, qui comptait réduire sa production le 8 mars pour éviter un repli des cours au deuxième trimestre, lorsque la fin de l’hiver dans l’hémisphère nord devrait faire chuter la demande.
L’OPEP « préférerait réduire sa production, mais la situation au Nigeria, si elle persiste jusqu’à la prochaine réunion en mars, pourrait perturber ses projets », prévient Simon Wardell, analyste au centre de recherche Global Insight. « L’impact du Nigeria sur les prix sera probablement le facteur le plus important », explique-t-il. Si les prix sont toujours entre 60 et 65 dollars au moment de la prochaine réunion, l’OPEP « aura du mal à justifier une baisse de sa production et devrait donc laisser les choses telles qu’elles sont », prédit-il.
Le cartel pourrait ainsi devoir reconduire ses quotas de production, fixés à 28 mbj depuis juillet 2005, et garder une offre proche de 30 mbj (29,7 mbj en janvier), un niveau quasi historique.
Déjà lors de sa dernière réunion, le 31 janvier, l’OPEP avait dû renoncer à abaisser ses quotas comme elle voulait initialement le faire, car les tensions entre l’Iran et l’Occident sur le dossier nucléaire avaient dopé les prix peu avant la rencontre.
Le ministre koweïtien de l’Énergie, cheikh Ahmad, ancien président du cartel, est resté prudent hier : tout en estimant qu’une réduction des quotas « de 1 à 2 mbj » serait peut-être nécessaire en mars pour éviter un large surplus de pétrole au 2e trimestre, il a assuré que si les prix restaient où ils étaient, l’OPEP ferait tout pour les stabiliser.
Le cartel est dans une position d’autant plus difficile qu’il a très peu de marge de manœuvre face aux nombreux risques de perturbation de le production, pas seulement au Nigeria, mais aussi en Irak, en Iran ou au Venezuela. Ses capacités excédentaires de production se limitent à 1,5 mbj, principalement du brut lourd d’Arabie saoudite.
Cela ne suffirait pas à pallier à un éventuel arrêt de la production du Nigeria, surtout que celle-ci est faite d’un brut léger de bien meilleure qualité.
Les troubles au Nigeria, qui paralysent 25 % de la production de brut du pays et font rebondir les cours, pourraient, s’ils persistent, forcer l’OPEP à maintenir pour le huitième mois d’affilée sa production à un niveau quasi historique début mars.
Avant la reprise des attaques jeudi dans le sud du Nigeria, une réduction de l’offre de l’Organisation des pays exportateurs de...
Avant la reprise des attaques jeudi dans le sud du Nigeria, une réduction de l’offre de l’Organisation des pays exportateurs de...
Les plus commentés
« Il y a des sanctions sur l’Iran, un point c’est tout » : un Libano-Iranien se voit refuser l’ouverture d’un compte en banque à Tyr
Pourquoi tous les Libanais sont du 8 ou du 14 Mars
Pourquoi tant d'Américains d'origine libanaise sont nommés ambassadeurs par Trump