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Quand le cinéma se veut dénonciateur Les sorties de la semaine

Good Night, and Good Luck, de George Clooney Avec ce dernier long-métrage, Clooney confirme son goût pour les histoires en rapport avec la télévision. Confessions of a Dangerous Mind était déjà une biographie (non autorisée) sur Chuck Barris, animateur télé très populaire, officieusement tueur professionnel pour la CIA. Personnalité très engagée, Clooney nous emmène cette fois dans les États-Unis des années 50, une période marquée par un fait réel : Edward R Murrow, présentateur de l’émission See it Now sur CBS, et son producteur, Fred Friendly, contribuèrent à la chute du sénateur Joseph McCarthy. Retour sur l’histoire Dans les années 50, en pleine guerre froide, les États-Unis avaient pour ennemis jurés l’URSS et ses alliées. Le communisme était donc banni et le libéralisme prôné. Le sénateur du Wisconsin, McCarthy, instaura alors un climat de terreur en développant une théorie selon laquelle tous les sympathisants, de loin ou de près, du Parti communiste étaient jugés antiaméricains et donc écartés de leurs postes. Le maccarthysme provoqua ainsi de nombreuses évictions et mises à l’écart dont celles de Robert Oppenheimer, Philip Jessup et des personnalités de Hollywood telles que Chaplin. Le film revient sur le dossier d’un pilote de l’armée, Milo Radulovich, déclaré coupable sans procès. Retour sur le film Good Night, and Good Luck, véritable plaidoyer pour un journalisme vérité, nous plonge durant 90 minutes concises dans l’univers de Murrow et de son équipe. Le film est cependant moins un film sur le journaliste que sur le journalisme lui-même. La vie personnelle de l’homme n’est absolument pas soulignée. Clooney met plutôt l’accent sur l’importance de l’action de Murrow, une action qui a prouvé de manière spectaculaire que la télévision peut faire basculer l’opinion publique, qu’elle peut être un outil de vérité. En mélangeant habilement images d’archives et de fiction, le cinéaste ancre son film dans une forte réalité. Le tournage en noir et blanc s’explique par deux raisons. La première étant que plusieurs vraies images de McCarthy ont été incorporées (le sénateur joue effectivement son propre rôle). La seconde étant que ce choix, en plus de nous plonger dans le climat des années 50, confère au film une certaine élégance et sobriété. Le contraste des deux couleurs, les couloirs enfumés des scènes de réunion et de tournage ainsi que les quelques morceaux de jazz signés Dianne Reeves participent à créer une atmosphère singulière. Une atmosphère aussi plaisante qu’oppressante, puisque l’histoire se déroule uniquement dans des lieux fermés : aucun plan d’extérieur mais un huis clos permanent qui fait écho au climat étouffant et claustrophobe de l’époque. Des plans travaillés, des scènes ultradialoguées, une histoire captivante, que d’éléments qui seraient transparents s’ils n’avaient été défendus par des comédiens de taille. Alors que les seconds rôles sont extrêmement bien menés par Robert Downey Jr, George Clooney et Patricia Clarkson, celui de Murrow est brillamment campé par David Strathairn. Dans la retenue et l’intériorité, il brosse le portrait d’un homme en apparence sérieux et silencieux. Mais c’est cet homme à la force tranquille (d’ailleurs jamais idéalisé dans le film) qui constitua et constitue encore l’exemple suprême du journalisme d’investigation. Espace, Empire ABC/ Sodeco/Dunes/Galaxy The Constant Gardener, de Fernando Meirelles The Constant Gardener est l’adaptation cinématographique du roman du même nom signé John Le Carré et publié en 2000. Avec comme toile de fond une histoire d’amour, le film dénonce les pratiques de l’industrie pharmaceutique en Afrique, plus précisément au Kenya : Justin Quayle, en enquêtant sur l’assassinat de son épouse, une avocate militante, tente d’élucider les raisons de sa mort et de défendre ses convictions. Construit autour de flash-back, le film suit la vie de Tessa ainsi que la réalité scandaleuse de l’instrumentalisation de l’Afrique par les Occidentaux. Mais il suit également le parcours d’un homme à la recherche de la vérité. Un homme qui, en se plongeant dans le quotidien de sa femme, retombe une nouvelle fois amoureux d’elle. Cette dualité passé/présent donne énormément de rythme et de dynamique au film. Cela est renforcé par l’intelligent mariage des genres. Tour à tour film d’action, d’espionnage et d’amour, l’histoire ne lâche pas une seconde son spectateur. Le côté sombre est balancé par une émouvante histoire d’amour qui évite au récit de tomber dans la pure dénonciation. The Constant Gardener touche ainsi plus facilement un public large qui, dans ce mélange de styles, y trouvera certainement son compte. Ce thriller politico-romantique gagne surtout à être vu pour ses acteurs (les excellents Ralph Fiennes et Rachel Weisz) et la mise en scène de Fernando Meirelles. Après avoir fait sensation avec le poignant et glaçant City of God, le cinéaste, fidèle à lui-même, présente une esthétique singulière : caméra à l’épaule, plans agités, images colorisées, flash-back, jump-cuts, etc. Que de choix stylistiques qui permettent à un film volontairement manichéen et moralisateur de ne pas tomber dans la lourdeur. Concorde, Abraj, Zouk Cheaper by the Dozen 2, d’Adam Shankman Insipide, incolore et sans saveur, cette suite ne présente absolument aucune originalité. Le réalisateur nous sert le même cocktail indigeste de marmots surexcités, de cris stridents, de batailles de bouffe et de personnages deux dimensionnels. Dans cette catégorie, la Palme d’or est toutefois attribuée haut la main à Eugene Levy (le célèbre papa d’American Pie) et Steve Martin (déjà présent dans le premier épisode). Jamais les deux acteurs n’avaient été aussi irritants. Le film souffre de trop de caricatures, de gags ultraplats et de mauvaises prestations. Sans compter le côté moralisateur dans lequel sombrent la plupart des comédies familiales. Espace, Freeway, Circuit Empire-sauf Sofil The Myth, de Stanley Tong Après de nombreuses comédies, le roi des pirouettes, Jackie Chan, tente une incursion dans un film plus sérieux. Autant rassurer tout de suite les lecteurs, d’un genre à l’autre, le jeu de l’acteur reste toujours aussi approximatif, et la très collante étiquette de « comédiens de comédies » ne parvient pas à se détacher de son front. Ainsi, air de circonstance, sourcils froncés et visage sérieux ne dupent aucunement les spectateurs qui ne croient pas une seconde à cette histoire d’empereur de Chine, de chevaliers, et de Jackie Chan en valeureux guerrier qui conquiert le cœur d’une princesse. Pour qu’un tel récit soit crédible, encore faut-il avoir talent et expérience. Le cinéaste Stanley Tong, dépourvu de ces qualités, se ramasse lamentablement. Résultat, un film nourri d’effets spéciaux qui n’ont même pas le mérite de camoufler des dialogues affligeants et des personnages transparents. Concorde, Abraj, Zouk Sorties prévues pour le jeudi 23 février (sous réserves): – Walk the Line, de James Mangold, avec Joaquin Phoenix et Reese Witherspoon. – Kiss Kiss, Bang Bang, de Shane Black, avec Robert Downey Jr, Val Kilmer et Michelle Monaghan. – Where the Truth Lies, d’Atom Egoyan, avec Kevin Bacon, Colin Firth et Alison Lohman. – L’enfant, de Jean-Pierre et Luc Dardenne, avec Jérémie Renier et Deborah François. – Mother Teresa of Calcutta, de Fabrizio Costa, avec Olivia Hussey.
Good Night, and Good Luck,
de George Clooney

Avec ce dernier long-métrage, Clooney confirme son goût pour les histoires en rapport avec la télévision. Confessions of a Dangerous Mind était déjà une biographie (non autorisée) sur Chuck Barris, animateur télé très populaire, officieusement tueur professionnel pour la CIA. Personnalité très engagée, Clooney nous emmène cette fois...