L’extrême droite danoise sort renforcée de la crise provoquée par les caricatures de Mohammad, de nombreux Danois ayant été ulcérés par les réactions violentes enregistrées contre leur pays dans le monde arabo-musulman, selon un sondage publié hier. Le Parti du peuple danois (PPD, extrême droite), troisième formation du Parlement monocaméral, enregistre une très forte poussée avec 17,8 % des intentions de vote, ce qui lui donnerait 32 sièges si des élections avaient lieu aujourd’hui, a précisé le sondage Ramboell Management, réalisé du 6 au 8 février auprès de 1 058 adultes et publié par le journal Jyllands-Posten, qui est à l’origine de la crise des caricatures. Aux dernières législatives de février 2005, le PPD avait obtenu 13,3 % des suffrages et 24 sièges. « Cette progression montre que les Danois nous récompensent pour notre langage clair dans ce conflit et pour notre appel à l’unité nationale derrière le gouvernement », a déclaré dimanche à l’AFP Peter Skaarup, vice-président du PPD. Pour lui, cette poussée est « un signal qu’une frange relativement importante de l’électorat approuve notre refus du fondamentalisme musulman et notre soutien aux efforts du chef du gouvernement pour ramener le calme dans cette crise qui a nous a choqués par son ampleur ». Le PPD, qui a mené une croisade antimusulmane depuis sa création en 1995, « récolte les fruits de sa politique », a-t-il ajouté, car « les Danois ont ouvert les yeux et constatent que nous avions raison, en affirmant pendant des années qu’il existe une cinquième colonne au Danemark, une sorte d’ennemi de l’intérieur qui mène une entreprise de sabotage dans le royaume ».