C’est l’archevêque maronite de Beyrouth Mgr Boulos Matar qui l’a fait le plus...
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La Saint-Maron - Émié aux archevêchés maronite et grec-orthodoxe Matar : Dans les questions essentielles, l’union s’impose
le 11 février 2006 à 00h00
Intervenant quelques jours après les dramatiques émeutes du dimanche noir de Tabaris, la fête de saint Maron a été l’occasion pour de nombreuses personnalités religieuses et civiles de dénoncer l’intolérance religieuse et de réaffirmer leur attachement à la convivialité islamo-chrétienne.
C’est l’archevêque maronite de Beyrouth Mgr Boulos Matar qui l’a fait le plus longuement, à l’occasion de l’office traditionnel de la Saint-Maron célébré chaque année en présence des piliers de l’État – notamment, cette année, le président Lahoud et le Premier ministre, Fouad Siniora –, dans l’église même de Gemmayzé, prise pour cible dimanche.
Mourir au monde, mourir pour sa foi, mourir pour sa patrie. Une coïncidence riche de significations fait que les communautés du Liban commémorent, cette année, ces trois souvenirs presque en même temps, communiant à la richesse spirituelle qu’elles contiennent, a dit en substance Mgr Matar.
Et d’ajouter : « Certaines personnes malintentionnées ont voulu rompre ces liens en se livrant en début de semaine à des exactions condamnables contre les quartiers paisibles de Beyrouth et contre cette église même. Mais la bonté de Dieu et la vigilance des Libanais ont déjoué leurs desseins, fermant la porte à une sédition inattendue. »
Aux Libanais, Mgr Matar a proposé de prendre pour devise un commandement de saint Augustin : « Dans les questions essentielles, soyez unis ; dans les questions accidentelles, exercez votre liberté, et dans tous les cas, conduisez-vous les uns envers les autres dans l’amour. »
Les questions essentielles, a poursuivi Mgr Matar, « ne sont pas de l’ordre du consensus, mais de celui du pacte ». Elles sont donc intangibles. Il en est ainsi, a-t-il dit, de l’exercice de la souveraineté.
Dans les choses accidentelles, a ajouté l’archevêque de Beyrouth, c’est le jeu démocratique qui est de règle. Enfin, « la troisième recommandation d’Augustin complète l’édifice social et lui garantit l’immunité la plus sûre ».
Rappelant que la tradition d’une prière commune à l’occasion de la Saint-Maron remonte à trois quarts de siècle, Mgr Matar a conclu : « La persévérance de cette tradition n’est qu’un témoignage que les Libanais, en dépit de divergences possibles entre eux, restent attachés les uns aux autres par l’amour. »
Au nombre des visiteurs venus présenter leurs vœux pour la Saint-Maron, à l’archevêché maronite de Beyrouth, figure l’ambassadeur de France, qui s’est également rendu à l’archevêché grec-orthodoxe de la capitale. Il y a exprimé « la solidarité et la sympathie » de la France « au lendemain de cette journée difficile (…) Et combien nous avons été admiratifs de la manière dont tous les appels à la retenue, les appels au calme, la volonté de retenue de chacun ont permis d’éviter encore plus d’incidents ».
Venu marquer sa solidarité, le chef du PNL, Dory Chamoun, a affirmé : « Je suis venu dénoncer ce qui s’est produit dimanche. Je considère que ce jour-là, l’État était absent, mais la Providence était présente et qu’elle a accompli un miracle pour préserver le Liban de la discorde. »
Mgr Matar a également accueilli jeudi une délégation de Baalbeck-Hermel conduite par cheikh Mohammad Hajj Hassan.
Rahi : Nous sommes
une Église arabe
La Saint-Maron a été également célébrée au siège patriarcal de Bkerké comme un peu partout au Liban.
À Jbeil, Mgr Béchara Rahi a eu des mots révélateurs pour parler de l’Église maronite et des événements de dimanche dernier. « Nous sommes une communauté ouverte à toutes les Églises orientales, mais nous sommes une Église arabe. Note culture est la culture arabe, le monde ou nous vivons est le monde arabe et notre destinée est liée à celle du monde arabe (…). Certes, nous avons une personnalité propre, et se laisser fondre dans l’environnement humain où nous nous trouvons reviendrait à renoncer à notre identité. En revanche, se replier sur soi serait renoncer à notre mission (…), celle de libérer l’homme et de lui restituer sa dignité, de libérer l’homme de tous les potentats et de tous les seigneurs, que ces potentats soient des hommes, des régimes ou des idéologies, afin de dialoguer avec les autres Églises et avec l’islam. »
Intervenant quelques jours après les dramatiques émeutes du dimanche noir de Tabaris, la fête de saint Maron a été l’occasion pour de nombreuses personnalités religieuses et civiles de dénoncer l’intolérance religieuse et de réaffirmer leur attachement à la convivialité islamo-chrétienne.
C’est l’archevêque maronite de Beyrouth Mgr Boulos Matar qui l’a fait le plus...
C’est l’archevêque maronite de Beyrouth Mgr Boulos Matar qui l’a fait le plus...
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