Rechercher
Rechercher

Actualités

Le Collège des Saints-Cœurs de Aïn Najm honore la mémoire du député assassiné Ghassan Tuéni : Gebran est devenu plus qu’un martyr, un symbole du refus de la guerre

C’est une cérémonie pleine d’émotion que le Collège des Saints-Cœurs de Aïn Najm a organisée hier en mémoire de Gebran Tuéni, en présence de son père Ghassan, de son épouse Siham et de ses filles, Nayla et Michèle. Une cérémonie au cours de laquelle les élèves, grands et petits, se sont mobilisés, promettant de respecter le serment du député assassiné d’œuvrer pour l’unité nationale. La promotion 2005-2006 a été baptisée « promo Gebran Tuéni », alors que dans la cour de l’école, le voile était levé sur une sculpture du martyr, réalisée par Georges Murr. À leur arrivée, les proches de Gebran Tuéni ont été accueillis par un groupe d’élèves du primaire récitant en chœur le serment qu’il avait lui-même récité, place de la Liberté, lors de l’intifada de l’indépendance. Ce célèbre serment qui ne laisse personne indifférent et qui fait hocher des têtes, depuis les émeutes de dimanche passé : « Nous jurons par le Dieu Tout-Puissant, musulmans et chrétiens, que nous resterons unis, pour l’éternité, pour défendre le magnifique Liban. » Sur les murs de la salle Jean-Paul II, des portraits géants de l’ancien PDG du quotidien an-Nahar, le fils, l’époux, le père, le journaliste, le député. Sur l’écran géant de l’auditorium, une projection de scènes de la vie de l’homme, mais aussi son parcours professionnel. Alors que les présents honoraient, la larme à l’œil, la mémoire du martyr prématurément disparu, en observant la traditionnelle minute de silence, en entonnant l’hymne national et en évoquant des moments de sa vie. Le serment au martyr Le mot de bienvenue a été prononcé par M. Fady Ibrahim, et l’hommage au disparu par la directrice du Collège des Saints-Cœurs, sœur Danielle Harrouk. Quant aux élèves, petits et grands, ils ont récité poèmes et textes, louant les qualités patriotiques de Gebran Tuéni. Les responsables ont ensuite remis à la famille du défunt des bougies symbolisant la liberté, alors que les élèves de terminale, dont la promotion a été baptisée « promo Gebran Tuéni », faisaient à leur tour un serment au défunt : « Nous te promettons, a scandé Pamela Farès, que ton sang n’aura pas coulé en vain. » « Nous te promettons, a lancé à son tour Dany Chammas, de respecter ton serment et d’œuvrer pour que règnent la justice, le droit et la libre expression. » Simple et émouvante était la cérémonie, ponctuée par les applaudissements des élèves, par des prières et des chants, par des appels à la paix et à l’unité, dans le respect du sang des martyrs versé pour le pays. Simples mais forts étaient les propos des personnes présentes, qui ont réussi à dépasser leur peine et leur colère, en mémoire du martyr. Aussi, Frédérique Deniau, l’épouse de l’homme politique français, a-t-elle tenu à rendre hommage à la famille Tuéni, mais surtout à Gebran, symbole de la liberté pour la jeunesse du 14 mars. « Il était trop beau, trop jeune, son cœur battait trop fort pour le pays. Les ennemis de cet amour pour le Liban ont assassiné cet être d’exception. » Et de poursuivre : « Pleurez vos morts, mais tirez de ces larmes la force nécessaire pour que le Liban se redresse. » Le mot de la fin revenait à Ghassan Tuéni, si ému qu’il « aurait préféré garder le silence ». Remerciant chaleureusement l’institution des Saints-Cœurs, M. Tuéni a repris les propos qu’il avait prononcés, aux funérailles de son fils, invitant les Libanais à enterrer la haine, mais à préserver la justice. « Par justice, j’entends que nous devons jurer, tous ensemble, de rester unis dans notre magnifique pays. » Ravalées les larmes de tristesse, c’est avec fierté que le doyen du Parlement a clôturé la cérémonie, par ces propos : « Nous sommes fiers que Gebran soit devenu plus qu’un martyr, le symbole de la volonté de vivre, du refus de la guerre fratricide et de la convivialité. » L’assemblée s’est alors rendue dans la cour de l’école, pour lever le voile sur une sculpture dédiée au martyr de la liberté. Anne-Marie EL-HAGE
C’est une cérémonie pleine d’émotion que le Collège des Saints-Cœurs de Aïn Najm a organisée hier en mémoire de Gebran Tuéni, en présence de son père Ghassan, de son épouse Siham et de ses filles, Nayla et Michèle. Une cérémonie au cours de laquelle les élèves, grands et petits, se sont mobilisés, promettant de respecter le serment du député assassiné d’œuvrer pour l’unité nationale. La promotion 2005-2006 a été baptisée « promo Gebran Tuéni », alors que dans la cour de l’école, le voile était levé sur une sculpture du martyr, réalisée par Georges Murr.
À leur arrivée, les proches de Gebran Tuéni ont été accueillis par un groupe d’élèves du primaire récitant en chœur le serment qu’il avait lui-même récité, place de la Liberté, lors de l’intifada de l’indépendance. Ce...