Quelques jours après avoir été confirmé comme émir, cheikh Sabah...
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Les Koweïtiens placent leurs espoirs dans la nouvelle ère Le choix rapide d’un prince héritier et d’un Premier ministre, facteur de stabilité
le 09 février 2006 à 00h00
La désignation rapide par le nouvel émir du Koweït d’un prince héritier et la nomination d’un Premier ministre, de même que sa décision de maintenir la séparation entre les deux postes, apparaissaient hier de nature à rétablir la stabilité après la récente crise qu’a traversée cet émirat pétrolier.
Quelques jours après avoir été confirmé comme émir, cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah a désigné mardi soir son demi-frère comme prince héritier et nommé son neveu au poste de Premier ministre, dissipant les inquiétudes sur d’éventuels différends au sein de la famille régnante des al-Sabah. La désignation du prince héritier ne sera effective qu’après son approbation par une majorité du Parlement. Le nouveau Premier ministre dispose de 2 semaines pour former son cabinet qui doit être approuvé d’abord par l’émir et obtenir ensuite la confiance du Parlement. « Les Koweïtiens s’inquiétaient des rumeurs selon lesquelles la désignation d’un prince héritier prendrait du temps (...). Mais il y a eu une décision rapide pour une question importante », a déclaré à l’AFP le député islamiste Nasser al-Sane. « Cela est certainement un signe de stabilité » dans le pays et au sein de la famille régnante, a-t-il ajouté.
Le riche émirat pétrolier du Golfe a connu une crise de succession sans précédent après la mort le 15 janvier de l’ancien émir, cheikh Jaber al-Ahmad al-Sabah. Un désaccord, impliquant d’éminents membres des al-Sabah, n’a été surmonté que deux semaines plus tard lorsque le Parlement a destitué, pour des raisons de santé, l’émir, cheikh Saad al-Abdallah al-Sabah, pour le remplacer par cheikh Sabah.
Les journaux koweïtiens ont rapporté hier que cheikh Sabah avait informé les membres éminents de la famille régnante de ses choix avant de les rendre publiques, et que ces derniers ont cautionné ces choix. Le ministre de l’Intérieur, cheikh Nawaf al-Ahmad al-Sabah, a été désigné héritier du trône et cheikh Nasser Mohammad al-Ahmad al-Sabah a été nommé Premier ministre. Ainsi, la séparation des fonctions de prince héritier et de Premier ministre, scindées pour la première fois en 2003, sera maintenue comme l’ont demandé des groupes de l’opposition et des députés pour rendre plus facile le contrôle de l’action du gouvernement.
« Je crois qu’en maintenant les deux postes séparés, cheikh Sabah entend consolider les réformes politiques. Cela donnera au Parlement la latitude de demander des comptes au gouvernement », a estimé l’analyste politique Ayed al-Manna. Selon lui, le Parlement se sentira également plus à l’aise d’interroger un Premier ministre qui ne cumule pas les postes de chef de l’Exécutif et de prince héritier. Pour M. Sane, la séparation est une réponse à une demande populaire et elle pourrait ouvrir la voie à la nomination ultérieure d’un Premier ministre qui ne soit pas membre de la famille régnante. « L’acceptation de cette demande est très positive. Elle pourrait être le prélude à la nomination d’un Premier ministre populaire en dehors de la famille » des al-Sabah, a-t-il dit.
La décision a cependant placé les trois plus hautes fonctions de l’État entre les mains des al-Jaber, l’un des clans de la famille des al-Sabah qui, par tradition, a alterné à la tête de l’État avec le clan des al-Salem durant les 85 dernières années. En vertu de la Constitution, l’émir est le seul à avoir la compétence de désigner son prince héritier et de nommer le Premier ministre. « Il semble que cheikh Sabah ne voulait pas respecter la tradition de l’alternance. Constitutionnellement, rien n’empêche cela, mais je pense que la raison est que les membres du clan des al-Salem sont encore jeunes », a indiqué M. Manna.
L’âge a été un facteur déterminant dans l’attribution des hautes fonctions à la tête de l’État par la famille des al-Sabah durant ses 250 ans de règne. Le prince héritier a 68 ans et le Premier ministre 65 ans, alors que le candidat le plus plausible des al-Salem, en l’occurrence le ministre des Affaires étrangères, cheikh Mohammad al-Sabah, n’a que 50 ans.
Les Koweïtiens attendent la formation du gouvernement pour pouvoir mieux juger les intentions de l’émir d’aller de l’avant avec les réformes.
La désignation rapide par le nouvel émir du Koweït d’un prince héritier et la nomination d’un Premier ministre, de même que sa décision de maintenir la séparation entre les deux postes, apparaissaient hier de nature à rétablir la stabilité après la récente crise qu’a traversée cet émirat pétrolier.
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