Le ministre allemand de l’Économie, Michael Glos, et plusieurs économistes de haut rang ont mis en garde hier contre la crise iranienne qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur la reprise en Allemagne en raison d’un nouveau bond attendu des prix du pétrole. « Évidemment, la crise avec l’Iran fait peser un nouveau risque sur les prix de l’énergie en Allemagne », a affirmé Michael Glos dans le journal Bild am Sonntag. L’économiste Peter Bofinger, membre du comité dit des « cinq sages » chargé de conseiller le gouvernement en matière de politique économique, estime également que « des nuages noirs » pèsent sur la reprise. « Si la crise iranienne continue d’escalader, les prix du pétrole pourraient monter à 80 dollars le baril dans les deux prochaines semaines », analyse pour sa part Claudia Kemfert, experte pour les questions d’énergie à l’Institut allemand de recherche économique DIW, l’un des plus réputés du pays. « Si les prix du pétrole et de l’essence demeurent longtemps si élevés, cela entraînera une baisse jusqu’à 0,2 point de pourcentage de notre estimation de croissance en Allemagne », ajoute-t-elle. Les six principaux instituts de conjoncture allemands, dont fait partie le DIW, pariaient dans leur dernier rapport publié à l’automne sur une croissance de 1,2 % cette année en Allemagne.