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Actualités - CHRONOLOGIE

Israël bloque les revenus fiscaux perçus au nom des Palestiniens Les ONG s’inquiètent des réductions à l’aide humanitaire

Des organisations caritatives, œuvrant dans les territoires palestiniens, se préparent à l’éventualité d’un tarissement des financements internationaux, après la victoire du Hamas aux législatives du 25 janvier, alors qu’Israël annonçait hier avoir suspendu, avec effet immédiat, le reversement automatique à l’Autorité palestinienne des taxes et droits de douane qu’il perçoit en son nom aux frontières de Gaza et de la Cisjordanie. «Il y a tellement de Palestiniens qui dépendent des services liés au financement international, dont l’eau, les vivres, les médicaments, le service médical et l’éducation » que « l’impact (des coupes) serait immédiat et sévère », a confié à l’AFP Elizabeth Sime, de l’ONG américaine CARE. Washington et Bruxelles ont menacé d’annuler leurs aides, qui représentent une part importante du budget des territoires palestiniens, si le Hamas ne reconnaît pas Israël et n’accepte pas de désarmer. Les États-Unis et l’Union européenne devraient « faire la distinction entre les impératifs de politique étrangère et les programmes humanitaires », a estimé Mme Sime. Si les financements internationaux étaient suspendus, « les médicaments, dans les cliniques, risquent de manquer rapidement, car il n’y a de stocks que pour seulement un ou deux mois », a déploré Mme Sime, qui dirige un regroupement d’organisations caritatives palestiniennes. Selon elle, les ONG sont « extrêmement » inquiètes. « Elles se préparent à une situation d’urgence et envisagent des solutions pour pouvoir continuer leurs actions si les fonds se tarissent. » Cependant, de nombreuses organisations se veulent plus attentistes. David Hassell, directeur adjoint à Gaza de l’ONG américaine Save the Children, indique « attendre pour voir ce qui va se passer ». « Plusieurs scénarios sont possibles, mais nous ne faisons pas de stocks. La pire des hypothèses pour une ONG est de perdre ses financements (...). Cela voudrait dire que nous ne pourrions plus venir en aide aux enfants dans le besoin », ajoute-t-il. Pour Tom Garofalo, de l’organisation Catholic Relief Services, le pire serait que les donateurs occidentaux refusent de s’impliquer dans des projets éducatifs une fois que le Hamas sera aux commandes, forçant les ONG locales à se tourner vers des pays comme l’Iran ou la Syrie. Même l’agence humanitaire officielle américaine, USaid, qui a financé pour 275 millions de projets auprès des Palestiniens l’an dernier, a exprimé son inquiétude. En attendant, les fonds commencent déjà à manquer, Israël ayant annoncé hier avoir suspendu, avec effet immédiat, le reversement automatique à l’Autorité palestinienne des taxes et droits de douane qu’il perçoit en son nom aux frontières de Gaza et de la Cisjordanie. Israël, qui conserve la haute main sur la circulation des marchandises aux frontières des territoires palestiniens, y compris de la bande de Gaza évacuée cet été, reverse en moyenne 50 millions de dollars par mois à l’Autorité palestinienne. Le dernier versement en date, qui devait atteindre 55 millions de dollars, était prévu hier, mais il n’a pas été effectué. Le Premier ministre israélien par intérim, Ehud Olmert, avait ordonné dimanche un réexamen de ce mécanisme à la suite du raz-de-marée électoral en faveur du Hamas. Ce réexamen est toujours en cours et, en attendant, l’argent revenant aux Palestiniens sera placé sur un compte sous séquestre « jusqu’à ce que ces problèmes soient réglés », a déclaré le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, sans laisser entrevoir combien de temps cela pourrait prendre. Pour tenter de rassurer les pays donateurs, l’Autorité palestinienne a proposé hier qu’un audit indépendant soit effectué sur l’utilisation de l’aide, ou qu’un gouvernement étranger surveille son utilisation. Le ministre palestinien de l’Économie, Mazen Sonnokrot, a dénoncé pour sa part la « décision illégale » israélienne qui, selon lui, équivaut à une « punition collective ». En soirée, le département d’État US a indiqué que Washington tentait de débloquer la situation, afin de soutenir M. Abbas.
Des organisations caritatives, œuvrant dans les territoires palestiniens, se préparent à l’éventualité d’un tarissement des financements internationaux, après la victoire du Hamas aux législatives du 25 janvier, alors qu’Israël annonçait hier avoir suspendu, avec effet immédiat, le reversement automatique à l’Autorité palestinienne des taxes et droits de douane qu’il...