Le journal du Vatican, l’Osservatore Romano, a rompu hier le silence observé par le Saint-Siège depuis la victoire du Hamas aux élections législatives palestiniennes, en appelant la communauté internationale à changer sa stratégie au Proche-Orient. Sous le titre « Changer de stratégie pour relancer les négociations », l’Osservatore Romano souligne la nécessité de chercher « de nouveaux instruments de négociations » se fixant « des objectifs raisonnables ». L’auteur, anonyme, du billet estime que « la communauté internationale n’est pas préparée à répondre » aux questions soulevées par la victoire du Hamas. Il décrit l’impasse de la situation provoquée par ces élections en relevant que « la “feuille de route” fixée par le quartette semble d’autant plus difficile à relancer qu’elle fixe la fin des violences comme préliminaire ». La communauté internationale « cherchait auparavant à convaincre le Fateh de désarmer le Hamas, mais n’y est jamais parvenue », alors qu’aujourd’hui, « elle se trouve dans la situation de demander à un gouvernement de démanteler sa propre milice pour pouvoir s’asseoir à la table de négociations », précise-t-il. Parallèlement, les chefs des Églises en Terre sainte se sont déclarés, hier, prêts à coopérer avec un gouvernement palestinien dirigé par le Hamas, tout en insistant sur les principes de non-violence et de liberté religieuse, notamment dans les domaines social et éducatif. « Nous prions pour tous ceux qui vont gouverner dans cette difficile période et nous leur proposons notre coopération pour le bien du peuple palestinien, ses aspirations nationales et la cause de la justice et de la paix », ont-ils indiqué dans un communiqué. Le document est notamment signé par le patriarche latin Michel Sabbah, son homologue grec-orthodoxe Théophilos III et les chefs de dix autres Églises présentes en Terre sainte.