La crise gouvernementale, la position du Liban par rapport au dossier de Chebaa et les réunions du Conseil de sécurité sur le Liban ont été au centre d’un entretien que le chef du gouvernement, Fouad Siniora, a eu samedi avec le ministre des Affaires étrangères, Faouzi Salloukh. Si MM. Siniora et Salloukh se sont abstenus de donner la moindre indication sur la teneur de leurs discussions, le chef de la diplomatie a fait état plus tard, en marge d’une déclaration qu’il a faite pour commenter les élections palestiniennes, d’« indices positifs » concernant la crise interne. Le ministre n’a cependant pas voulu en dire davantage, affirmant que « l’intérêt national prime pour toutes les parties » et que « personne ne veut conduire le pays vers l’abîme ». M. Salloukh a ensuite annoncé qu’une série de réformes sont en voie de préparation et doivent être prochainement examinées en Conseil des ministres pour qu’elles soient adoptées au Parlement, dans la prespective de la prochaine tenue de la conférence internationale d’appui au Liban. « L’important dans ces réformes est qu’elles tiennent compte de l’intérêt du Liban et qu’elles répondent à l’aspiration de tout le peuple », a-t-il ajouté, sans dire si les ministres qui boycottent le gouvernement depuis plus d’un mois, et dont il fait partie, seront présents à la réunion au cours de laquelle ces réformes seront votées. M. Salloukh a rendu hommage à l’initiative égypto-saoudienne « qui vise, dans sa finalité, à assurer l’intérêt des Libanais et de la région », estimant que l’établissement de nouvelles relations avec la Syrie est nécessaire aussi bien pour Damas que pour Beyrouth. Le ministre a mis l’accent sur « l’importance d’un dialogue rationnel, objectif et calme pour régler les problèmes qui se posent et pour mettre fin à la tension qui prévaut entre les deux pays, ce qui permettra d’examiner un certain nombre de questions afin d’établir des relations diplomatiques et de délimiter les frontières ». Il a fait état à ce sujet d’échanges de lettres entre les deux présidences du Conseil libanais et syrien concernant le tracé des frontières. Pour ce qui est des hameaux de Chebaa, M. Salloukh a indiqué que « le Liban n’épargnera aucun effort pour les libérer tant qu’ils resteront occupés ». Il a tenu ces propos au moment où des informations de presse font état d’une initiative libanaise visant à soumettre à l’ONU des documents historiques prouvant l’appartenance de ce secteur au Liban, afin que les Nations unies les proclament officiellement comme étant en territoire libanais. Selon lui, « la résolution 425 du Conseil de sécurité n’a pas été entièrement appliquée car le secteur de Chebaa demeure occupé, les violations israéliennes se poursuivent, des Libanais restent détenus dans les prisons israéliennes, sans compter que l’État hébreu n’a toujours pas remis au Liban la carte des mines qu’il avait plantées en territoire libanais ».