Le Hamas s’inspirera de la charia pour rédiger les lois, mais ne compte pas dans l’immédiat appliquer de manière rigide la loi islamique dans les territoires palestiniens, a déclaré dimanche un haut responsable du mouvement intégriste. Sa victoire aux élections législatives a fait craindre aux musulmans modérés de se voir imposer une lecture intégriste du Coran. « Nous n’interviendrons dans aucun aspect de la vie palestinienne (...) si ce n’est pour convaincre les gens, de manière polie », a déclaré Mahmoud Ramahi, membre du bureau politique du Hamas et élu au nouveau Parlement, dans un entretien accordé à Reuters. « Nous faisons en sorte que la charia devienne source de loi, mais pour appliquer la loi islamique, il faut un État. Quand nous aurons un État, nous laisserons au peuple la possibilité de choisir. » « Nous laisserons le peuple choisir par référendum et nous sommes certains que le peuple palestinien choisira l’islam. » Le Hamas a adouci quelque peu sa rhétorique avant les élections palestiniennes, mettant l’accent sur la lutte contre la corruption et sur ses activités caritatives plutôt que sur son objectif, tel que défini dans sa charte : remplacer Israël, la Cisjordanie et la bande de Gaza par un État islamique. Ramahi, anesthésiste de formation, ne cache pas toutefois sa préférence pour l’interdiction de la vente d’alcool dans les bars et les restaurants. Mais, assure-t-il, le Hamas ne fermera pas les commerces qui en vendront. « Jamais nous n’introduirons des changements par la force. Nous voulons renforcer la foi », a-t-il dit. « Si les gens sont convaincus, tant mieux. Sinon, c’est leur choix. »