Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a reçu hier une délégation du Courant du futur, présidée par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Ahmed Fatfat, et formée des députés Yeghia Djerdjian, Ammar Houri, Bassem el-Chab, Ghazi Youssef et Abdallah Hanna. M. Fatfat a affirmé à l’issue de son entretien avec Mgr Sfeir que l’objectif de la visite, qui s’inscrit dans le cadre d’une tournée auprès des dignitaires religieux, était « d’apaiser le climat général, surtout sur le plan populaire, après les crispations qui découlent du débat politique tendu ». Il a appelé toutes les forces politiques à prendre des initiatives similaires de dialogue « parce qu’il est évident qu’il existe une tension sur le terrain ». « Très souvent, les hommes politiques s’insultent le matin et se réconcilient le soir », a-t-il lancé. « Cependant, les répercussions sur le terrain sont profondes et l’impact reste présent sur plusieurs semaines ou plusieurs mois », a noté M. Fatfat. Concernant la crise ministérielle, M. Fatfat a affirmé : « Comme l’ont indiqué MM. Siniora et Berry, les contacts ont fait beaucoup de progrès durant les dernières heures. Nous souhaitons qu’il y ait un développement positif dans les prochains jours. Le président Berry a par ailleurs signalé qu’il n’existe aucun conflit au sujet du tribunal international. De son côté, sayyed Hassan Nasrallah a indiqué qu’il n’existe aucun conflit concernant le principe du tribunal à caractère international, mais sur le contenu de ce dossier. C’est pourquoi un dialogue sur ce sujet, qui entrerait dans les détails, est plus que jamais nécessaire. Il y a des instances internationales qui discutent de cette question avec le gouvernement libanais. » Au sujet de la partielle de Baabda-Aley, Ahmed Fatfat a indiqué qu’il revient aux alliés du Courant du futur au sein de l’alliance du 14 mars, c’est-à-dire « les Forces libanaises et Kornet Chehwane », de désigner leur candidat à la partielle pour combler le siège maronite resté vacant après la disparition d’Edmond Naïm. « Nous allons appuyer l’option de nos alliés. Et s’il doit y avoir un consensus, c’est à leur niveau qu’il doit être réalisé », a-t-il précisé. « La bataille est importante et j’espère que tout le monde prendra conscience de ses données, parce qu’elle aura un impact important sur la prochaine étape politique dans le pays. Tout le monde étudie la réalité sur le terrain. Certaines victoires auront l’air de défaites, et vice-versa. C’est pourquoi toutes les forces politiques étudient dans les moindres détails la réalité électorale dans cette circonscription », a ajouté le ministre de la Jeunesse et des Sports. « Nous faisons complètement confiance à nos alliés. Nous sommes dans la position de l’allié sincère et coopératif. S’il est possible d’éviter cette bataille, ce sera très bien. Sinon, c’est à nos alliés de choisir », a souligné M. Fatfat. Interrogé sur la rencontre de Nabih Berry et Hassan Nasrallah avec le président iranien Mahmoud Ahmadinejad à Damas, le ministre a répondu : « Toute partie a le droit de rencontrer qui elle veut et qui elle considère comme son allié, si elle pense qu’il est favorable à l’intérêt national. La question n’est pas de savoir avec qui nous nous réunissons, mais dans quel but et pour quels résultats. Si les résultats vont dans l’intérêt du pays, nous les accueillons favorablement. Sinon, nous nous attendons à ce que les résultats soient négatifs (...). Nous aurions souhaité que les figures libanaises aient plutôt rencontré le président Ahmadinejad pour protester contre les critiques formulées à Damas contre l’action de la commission d’enquête internationale. » M. Fatfat a par ailleurs précisé que « le député Saad Hariri effectue tous les contacts nécessaires à tous les niveaux, local, arabe et international, pour régler les questions qui s’avèrent essentielles au développement de l’action politique dans le pays ». Interrogé sur le fait de savoir s’il existe encore des personnalités politiques libanaises qui reçoivent des ordres de Damas, Ahmed Fatfat a indiqué : « Certains d’entre eux affirment qu’ils sont les alliés du régime syrien. C’est une option politique qu’il revient à leur base d’approuver ou de désapprouver. Il s’agit d’une question liée aux options politiques de certaines parties du peuple libanais. Je n’accuse personne de recevoir des ordres. Mais c’est en fonction de politiques et de pratiques déclarées que nous jugeons. » La délégation du Courant du futur s’est ensuite rendue chez la plus haute autorité druze, cheikh Abou Mohammed Jawad Walieddine, à Baakline. L’entretien s’est déroulé en présence du député Fayçal Sayegh et du secrétaire général du PSP, Chérif Fayad. Les FL et Daccache à Bkerké À Bkerké, le patriarche maronite a ensuite reçu une délégation des Forces libanaises, présidée par la députée Sethrida Geagea, et formée des députés Élie Keyrouz, Farid Habib et de M. Eddie Abillamaa. La délégation a réitéré son soutien absolu au patriarche. Mgr Sfeir a par ailleurs reçu, entre autres, M. Daoud el-Sayegh et l’ancien député Pierre Daccache, qui s’est contenté de dire : « J’appelle à une bataille consensuelle entre toutes les forces politiques sans exception. »