Le chef du Courant du futur, Saad Hariri, doit être reçu cet après-midi (en fin de soirée, heure de Beyrouth) par la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice. Au cours de ses dernières interventions, M. Hariri a insisté sur l’inexistence d’un « bazar » entre les États-Unis et la Syrie aux dépens du Liban. Il a en outre souligné la...
Actualités - CHRONOLOGIE
Le chef du Courant du futur sera reçu aujourd’hui par Rice Saad Hariri : Il n’y a pas de bazar entre Washington et Damas
Par MOSALLI Irène, le 26 janvier 2006 à 00h00
WASHINGTON, d’Irène MOSALLI
Le chef du Courant du futur, Saad Hariri, doit être reçu cet après-midi (en fin de soirée, heure de Beyrouth) par la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice. Au cours de ses dernières interventions, M. Hariri a insisté sur l’inexistence d’un « bazar » entre les États-Unis et la Syrie aux dépens du Liban. Il a en outre souligné la nécessité de ne pas précipiter les choses pour ce qui a trait à la crise gouvernementale au Liban, estimant qu’il faut faire preuve de patience afin de maintenir la stabilité.
Hier, au Woodrow Wilson Center, un centre de recherche et d’échange d’idées à Washington, et devant une salle comble, M. Hariri a été à l’écoute de son auditoire. Car au lieu de donner une conférence exhaustive sur la démocratie au Liban, il a commencé par faire un exposé court afin de permettre aux personnes présentes (médias et spécialistes du Moyen-Orient) de poser les questions qu’elles désiraient sur la situation actuelle du Liban.
« Le Liban est la plus ancienne démocratie de la région, une démocratie qui a survécu à toutes convulsions locales et avoisinantes », a-t-il toutefois tenu à dire, insistant par ailleurs sur la nécessité de dévoiler la vérité sur l’assassinat de Rafic Hariri, « non pas par esprit de revanche, mais pour la justice et la liberté », et ce pour le bien du Liban et de la région.
À la question de savoir où en était la conférence des pays donateurs qui devait avoir lieu à cette période même, il a répondu qu’elle était momentanément bloquée par la crise gouvernementale provoquée par le boycottage du Conseil des ministres par les ministres chiites, mais que ce problème sera résolu. Et qu’il fallait prendre le temps pour le résoudre.
« Il n’y a pas de limite dans le temps, car notre patience découle d’une volonté de maintenir la stabilité », a-t-il dit. Selon lui, « le Hezbollah et le mouvement Amal, comme tous les Libanais, placent en premier l’intérêt du Liban. Aujourd’hui, ils prennent le temps nécessaire pour discuter clairement de certaines divergences qui étaient autrefois tabous ». Précipiter les choses et « entrer en conflit serait pire qu’attendre le moment voulu pour maintenir la stabilité », a-t-il souligné.
Une demande
de matériel sécuritaire
Que dira-t-il au président George W. Bush, qu’il doit rencontrer demain ? Après l’avoir remercié de son soutien, M. Hariri formulera la requête suivante : fournir au Liban un matériel qui l’aiderait à conforter sa sécurité intérieure et le contrôle de ses frontières.
À un interlocuteur qui arguait que c’était là une décision politique, il a répondu que « ces temps sont révolus. Aujourd’hui, les forces de sécurité ne font plus de politique. Elles s’occupent de ce qui est de leur ressort, la sécurité, et pour cela elles ont besoin de toute une infrastructure ».
M. Hariri a réaffirmé qu’aucun « bazar » avec les États-Unis n’était en train d’être conclu aux dépens du Liban, et que, par ailleurs, l’Arabie saoudite n’a œuvré que pour l’intérêt du Liban. Et si la Syrie continuait à mettre les bâtons dans les roues libanaises ? Sa réponse : « Lui faire front dans l’unité. » La paix avec Israël ? « Quand tous les pays arabes seront prêts à la faire, nous la ferons. »
Pour M. Hariri, un long chemin dans la bonne direction a été franchi. « Qui aurait pensé qu’un jour les Syriens sortiraient du Liban ? » a-t-il lancé.
Compte-t-il rentrer de sitôt au Liban ? « Je comptais le faire deux jours après l’assassinat de Gebran Tuéni. »
Au sujet de l’enquête : « Nous accepterons tous les résultats qui en découleront. »
Wolfovitz optimiste
pour le Liban
Mardi soir, M. Hariri et la délégation qui l’accompagne avaient rencontré le secrétaire d’État adjoint pour le Proche-Orient, David Welsh, puis le président de la Banque mondiale, Paul Wolfovitz.
« La rencontre avec M. Welsh a porté sur le soutien au Liban au cours de cette période », a indiqué M. Hariri à l’issue de l’entretien. Il a fait état d’une « affirmation de l’appui des États-Unis au Liban et au peuple libanais dans les circonstances qu’ils traversent ».
Pour ce qui est de l’entrevue avec M. Wolfovitz, M. Hariri a indiqué qu’il était axé sur le soutien financier au Liban. « J’ai senti durant la rencontre que la Banque mondiale était fermement déterminée à soutenir le Liban dans ses projets économiques. »
« On entend beaucoup parler d’un bazar qui aurait été conclu (entre Washington et Damas). Je pense que tous les États se sont exprimés à ce sujet. Il n’y a aucun bazar et rien qui puisse menacer le Liban d’un quelconque bazar. Il faut que nous ôtions tous cette question de nos esprits. Il y a une enquête internationale en cours. Des résolutions de l’ONU ont été adoptées et nul n’est au-dessus de ces textes », a-t-il assuré en réponse aux questions de la presse.
Interrogé sur la récente initiative saoudienne visant à résorber la crise libano-syrienne, M. Hariri a déclaré : « L’Arabie saoudite prend toujours des initiatives positives. Je veux être clair à ce sujet. C’est le royaume qui avait pris l’initiative de mettre un terme à la guerre civile au Liban. Il y a eu des assassinats. L’Arabie saoudite s’en est inquiétée et souhaite qu’il n’y en ait plus d’autres. Elle œuvre pour la stabilité du Liban. »
De son côté, M. Wolfovitz a souligné qu’il est « important que la Banque mondiale fasse tout ce qui est en son pouvoir pour surmonter les problèmes actuels » du Liban.
Affirmant ne « pas être sûr » de la date à laquelle se tiendrait la conférence internationale, il a estimé que le Liban, en coopération avec la communauté internationale, pourra surmonter ses problèmes financiers, en particulier son endettement.
« Je pense que l’avenir du Liban sera florissant et j’espère qu’il sera toujours un pionnier économique pour toute la région », a-t-il dit.
WASHINGTON, d’Irène MOSALLI
Le chef du Courant du futur, Saad Hariri, doit être reçu cet après-midi (en fin de soirée, heure de Beyrouth) par la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice. Au cours de ses dernières interventions, M. Hariri a insisté sur l’inexistence d’un « bazar » entre les États-Unis et la Syrie aux dépens du Liban. Il a en outre souligné la...
Le chef du Courant du futur, Saad Hariri, doit être reçu cet après-midi (en fin de soirée, heure de Beyrouth) par la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice. Au cours de ses dernières interventions, M. Hariri a insisté sur l’inexistence d’un « bazar » entre les États-Unis et la Syrie aux dépens du Liban. Il a en outre souligné la...
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