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Actualités - CHRONOLOGIE

Le vice-président du CSC souligne son refus de toute tutelle, « éloignée ou proche, arabe ou étrangère » Kabalan et Kabbani lancent un vibrant appel aux leaders des deux camps : « Trouvez une solution »

Calmer la tension, en attendant l’ébauche d’une solution tangible à la crise politique aiguë que traverse le pays depuis plusieurs semaines. Voilà pour l’instant la logique qui semble gouverner une situation bloquée et qui paraît plus que jamais sans issue. Et c’est également dans le cadre de cette logique que s’inscrit l’initiative, hier, du mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, et du vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, qui ont lancé un vibrant appel aux leaders des deux camps pour calmer le jeu et faire des concessions afin de sortir de l’impasse. Cheikh Kabalan a ainsi rendu visite au mufti Kabbani à Dar el-Fatwa, s’entretenant avec lui durant plus d’une heure et demie. Durant leur rencontre, les deux hommes ont contacté le président de la Chambre, Nabih Berry, le Premier ministre, Fouad Siniora, et le chef du Courant du futur, Saad Hariri, pour les inciter à « trouver une solution à la crise ». À l’issue de la réunion, cheikh Kabalan a estimé que la situation « n’augure rien de bon ». « Nos contacts et nos réunions doivent se multiplier. Nous appelons toutes les parties à adopter un discours rationnel qui rapproche (…). Au Liban, personne ne peut éliminer l’autre, et nous devons travailler ensemble pour sauver le pays de la division et de la zizanie », a-t-il déclaré, appelant à la réconciliation générale. Et de poursuivre : « Nous appelons les hommes politiques à préserver le pays, le peuple et l’avenir. Nous aimons tous le Liban, et lorsque nous avions soutenu la Résistance dans le passé, et nous la soutenons toujours, c’était parce qu’elle ne visait pas les Libanais, mais l’ennemi israélien. Cette Résistance est notre arme à tous, c’est notre bouclier avec l’armée. » Puis, reprenant toujours avec le même lyrisme, il a cette fois souligné son refus de « toute tutelle, quelle que soit son origine, éloignée ou proche, arabe ou étrangère. Le Liban a atteint l’âge de maturité. Il est capable de s’autogouverner ». Et c’est alors que cheikh Kabalan a nommément invité M. Berry à « hâter le dialogue », M. Siniora à « reconnaître la Résistance, selon les termes de la déclaration ministérielle », et les ministres de Amal et du Hezbollah à « retourner au Conseil des ministres une fois leur résistance reconnue ». « Nous les appelons tous à être à la hauteur de nos attentes », a-t-il conclu. Des sources proches des présidents Berry et Siniora ont interprété de la même manière cette initiative, estimant qu’elle s’inscrit dans le cadre d’une tentative de calmer la tension qui a atteint un sommet cette semaine, notamment entre le Hezbollah et le PSP, mais aussi le Courant du futur. « Cet appel vise à calmer la tension dans la rue et dans le pays », ont-ils expliqué, presque avec les mêmes termes, précisant que ce calme devrait justement préparer le terrain à une solution politique à la crise. Mais les deux sources s’entendent également à reconnaître que cette solution reste pour le moment inenvisageable. Quant à l’initiative de dialogue de M. Berry, les milieux de Aïn el-Tiné indiquent qu’elle ne pourra se concrétiser avant le rétablissement du calme, mais surtout le retour des ministres chiites au gouvernement, sans que personne ne voie cependant comment ce retour pourra être rendu possible afin que ce dialogue tant attendu puisse démarrer. Les milieux du Sérail n’ont pas plus d’idées sur le sujet, même s’ils se montrent un peu plus optimistes en prévoyant, la semaine prochaine au Parlement, un certain déblocage de la situation. « Sauf si quelqu’un, comme d’habitude, a recours à l’escalade », ajoutent-ils. Entre-temps, et malgré toutes les tentatives d’apaisement, un profond fossé sépare toujours les deux camps. Preuve en est les déclarations du député Amal de Baalbeck-Hermel, Ghazi Zeaïter, qui a répété hier encore une fois les arguments de l’axe chiite, parlant du « partenariat », selon lui inexistant, et expliquant que « certaines parties libanaises ont rejeté l’initiative de M. Berry parce qu’elles ne veulent pas d’un Liban fort et uni autour de sa Résistance et de son arabité ». « Les armes de la Résistance ne seront pas soumises à des calculs parce que le martyre n’est pas soumis à la logique des chiffres. Nous ferons face à tous les accords de soumission », a-t-il conclu. M. Zeaïter n’avait sans doute pas encore entendu l’appel du cheikh Abdel Amir Kabalan.
Calmer la tension, en attendant l’ébauche d’une solution tangible à la crise politique aiguë que traverse le pays depuis plusieurs semaines. Voilà pour l’instant la logique qui semble gouverner une situation bloquée et qui paraît plus que jamais sans issue.
Et c’est également dans le cadre de cette logique que s’inscrit l’initiative, hier, du mufti de la République, cheikh...