Evo Morales, 46 ans, a prêté serment le poing levé, hier à 18h00 GMT, aux sons des « pu tutu » (cornes aymaras) devant le Congrès à La Paz en présence de...
Actualités - CHRONOLOGIE
Morales compte redéfinir les contrats des sociétés multinationales qui exploitent le gaz « Evo », premier président amérindien de Bolivie, a prêté serment
le 23 janvier 2006 à 00h00
Le socialiste Evo Morales est devenu hier le premier Amérindien à accéder à la magistrature suprême en Bolivie, son investiture officielle marquant un virage à gauche dans l’un des pays les plus pauvres d’Amérique latine.
Evo Morales, 46 ans, a prêté serment le poing levé, hier à 18h00 GMT, aux sons des « pu tutu » (cornes aymaras) devant le Congrès à La Paz en présence de onze présidents d’Amérique latine et d’Europe et de plus de 500 invités venus d’une cinquantaine de pays. Sans cravate, vêtu d’un costume sombre sur une chemise blanche, Evo Morales a prêté serment en larmes avant de remercier ses parents et la pachamama (déesse Terre) et affirmé qu’il était « là pour changer notre histoire ».
Evo Morales a proclamé la liberté « des peuples indigènes, aymaras, quechuas, guaranis », majoritaires à 62 % en Bolivie (...) qui ont été « humiliés, méprisés et condamnés à l’extinction ». Le nouveau président socialiste a rappelé qu’il y avait « 50 ans, les indigènes ne pouvaient accéder aux principales places » de la cité coloniale de La Paz.
Porté au pouvoir par les Indiens majoritaires dans ce pays de 9 millions d’habitants, le leader du Mouvement vers le socialisme (MAS) a été élu le 18 décembre dès le premier tour de la présidentielle avec 54 % des suffrages. Indien aymara, fils de paysans pauvres de l’Altiplano andin devenu syndicaliste à la tête des planteurs de coca et chef du MAS, M. Morales devra relever durant son mandat de cinq ans le défi de répondre aux attentes de ses électeurs déshérités dans un pays en butte à de fréquentes et violentes crises sociales.
Son investiture devait être précédée de celle de son vice-président, Alvaro Garcia Linera, 43 ans. Brillant intellectuel, ce mathématicien, sociologue et ex-guérillero passe pour être son éminence grise et artisan de la future politique gouvernementale.
Dix présidents d’Amérique latine ont fait le déplacement de La Paz pour assister à la prestation de serment, notamment Hugo Chavez (Venezuela), Nestor Kirchner (Argentine), Luiz Inacio Lula (Brésil), Alejandro Toledo (Pérou) et Ricardo Lagos (Chili). M. Lagos est le premier chef d’État chilien à effectuer une visite officielle en Bolivie depuis près de 53 ans.
Samedi, le nouveau président avait été intronisé « chef suprême des Indiens des Andes » au cours d’une cérémonie religieuse dans les ruines pré-incas de Tiwanaku, situées non loin du lac sacré Titicaca, à 70 km de La Paz.
Evo Morales, qui est devenu un haut dignitaire aymara, est le premier président de la Bolivie à recevoir une intronisation de la part des chefs religieux indiens.
Champion de la cause indienne et ami politique d’Hugo Chavez, « bête noire » de Washington, M. Morales compte redéfinir les contrats des sociétés multinationales qui exploitent le gaz en Bolivie, réviser la Constitution et autoriser la plantation de coca pour des usages traditionnels.
Le socialiste Evo Morales est devenu hier le premier Amérindien à accéder à la magistrature suprême en Bolivie, son investiture officielle marquant un virage à gauche dans l’un des pays les plus pauvres d’Amérique latine.
Evo Morales, 46 ans, a prêté serment le poing levé, hier à 18h00 GMT, aux sons des « pu tutu » (cornes aymaras) devant le Congrès à La Paz en présence de...
Evo Morales, 46 ans, a prêté serment le poing levé, hier à 18h00 GMT, aux sons des « pu tutu » (cornes aymaras) devant le Congrès à La Paz en présence de...
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