Le nouveau chef de la commission d’enquête de l’ONU sur l’assassinat de Rafic Hariri, le magistrat belge Serge Brammertz, s’est engagé hier soir, à son arrivée à Beyrouth, à faire son possible pour mener à bien son mandat. « Je suis profondément honoré d’avoir été choisi pour cette tâche » et de « la confiance que m’a témoignée la communauté internationale », a déclaré M. Brammertz à la presse à l’aéroport de Beyrouth, où des mesures drastiques de sécurité avaient été prises plusieurs heures avant son arrivée. « Ma priorité demeure d’aider les autorités libanaises dans leur enquête », a-t-il affirmé. Il a également souligné que « la commission leur apporterait également l’assistance technique appropriée dans les enquêtes sur les attentats terroristes perpétrés au Liban depuis le 1er octobre 2004 ». En adoptant la résolution 1644, le Conseil de sécurité de l’ONU avait, à la demande du Liban, ajouté cette clause au mandat initial de la commission, chargée d’abord exclusivement de l’attentat qui avait coûté la vie, le 14 février 2005, à Rafic Hariri et 20 autres personnes. M. Brammertz a rendu hommage à son prédécesseur, le magistrat allemand Detlev Mehlis, et assuré que la commission continuerait à remplir son mandat « en toute indépendance et impartialité, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité ». « Je suis parfaitement conscient de l’attente des familles des victimes, de celle du peuple libanais et de la communauté internationale et je ferai tout mon possible pour répondre à ces attentes », a-t-il conclu. Rappelons que M. Brammertz, 43 ans, était procureur adjoint de la Cour pénale internationale (CPI) qui siège à La Haye. Il a été nommé le 11 janvier par le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, à la tête de la commission d’enquête, dont la mission a été prorogée de six mois, le 15 décembre. Le jeune magistrat belge est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le terrorisme, le crime organisé et la corruption. Par ailleurs, le procureur général près la Cour d’appel, Saïd Mirza, a rencontré hier une délégation de la commission d’enquête internationale, en présence de l’avocat général près la Cour de cassation, la juge Jocelyne Tabet, du juge d’instruction, Élias Eid, et du coordinateur entre la commission et le ministère de la Justice, le juge Ralph Riachi. La réunion a porté sur le suivi de l’enquête. Pour sa part, le juge Élias Eid a recueilli le témoignage de trois témoins.