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Le chef du Hezbollah accuse Joumblatt d’avoir monté les sunnites et les chrétiens contre sa formation et d’avoir déshonoré la Résistance Nasrallah : « la tutelle américaine entrave tout accord entre les Libanais »

Le sayyed écarte l’idée d’une guerre civile Tout en appelant au dialogue pour régler les sujets conflictuels, le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, s’est montré souple dans la forme, mais ferme sur le fond à l’égard du contentieux qui l’oppose aux forces du 14 mars, notamment le chef du PSP, Walid Joumblatt, à qui il a reproché, sans agressivité, d’avoir monté les sunnites et les chrétiens contre sa formation et d’avoir « terni l’honneur » du Hezbollah en désignant ses armes comme étant ceux de la traîtrise. Plus généralement, il a reproché à la majorité des courants qui forme les forces dites du 14 mars d’avoir composé avec Damas à l’époque de la mainmise syrienne sur le Liban et de tolérer aujourd’hui « la tutelle des États-Unis » sur le pays. Selon lui, c’est cette « tutelle qui entrave aujourd’hui toute entente entre les Libanais ». Dans une interview accordée en soirée à la chaîne locale New TV, sayyed Nasrallah a démenti avoir mis en garde lors de son dernier entretien avec une délégation du Conseil supérieur de l’audiovisuel contre un retour aux événements de 1975 si la situation demeure inchangée. « Je ne pense pas que nous allons dans ce sens. La polémique existe, il est vrai, mais la volonté de dialoguer reste la plus forte et la peur de revenir aux événements de 1975 nous immunise », a-t-il déclaré, avant de plaider pour un apaisement au niveau du discours politique. « Mais si cela va continuer, je ne sais pas ce qu’il adviendra du pays », a-t-il ajouté. Selon sayyed Nasrallah, la manifestation organisée samedi devant le Sérail, contre la présence du secrétaire d’État adjoint pour les affaires du Proche-Orient, David Welsh, à Beyrouth, « ne peut pas être perçue comme un recours à la rue dans le cadre de la protestation contre la politique US, mais l’expression d’un point de vue ». Il a nié toute volonté de provocation et démenti que les jeunes manifestants aient attaqué les forces de l’ordre, réclamant une enquête et reprochant au chef du gouvernement, Fouad Siniora, ses propos au sujet de la manifestation. M. Siniora, rappelle-t-on, avait indiqué que le mouvement de protestation avait eu lieu dans un secteur où l’on ne trouve pas de pierres et que les manifestants avaient apporté avec eux des pierres, des bâtons, des tomates et des œufs. Les propos de Feltman sont exacts Sayyed Nasrallah a en outre assuré que les propos attribués par le quotidien as-Safir à l’ambassadeur américain, Jeffrey Feltman, selon lesquels « il est temps pour le gouvernement libanais de se débarrasser du Hezbollah, et les États-Unis sont prêts à soutenir le Liban à ce niveau, sont exacts ». « C’est ce que (M.) Welsh a également fait comprendre aux responsables libanais », avec qui il s’était entretenu samedi, a-t-il indiqué. Critiquant violemment « la tutelle américaine sur le Liban », il a pris à témoin le chef du PSP, Walid Joumblatt, pour dire que « l’officier Hussein Lakkis n’avait pas pu être nommé à la tête de la Sûreté générale en raison d’un veto franco-américain. C’est ce que M. Joumblatt m’avait dit en personne, et c’est ce qui prouve que les Américains interviennent même dans les nominations ». Et d’ajouter avec un petit rire : « Je laisse les Français de côté pour avoir quelqu’un à qui parler. » Pour lui, « c’est la tutelle américaine qui empêche les Libanais de s’entendre car quel problème y a-t-il à dire que la Résistance n’est pas une milice ? ». Sayyed Nasrallah s’en est ensuite pris vivement à certaines parties du 14 mars « engagées aujourd’hui dans une violente campagne contre les Syriens à qui elles s’étaient pourtant associées dans la gestion de chaque aspect de la vie libanaise ». Il s’est longuement étendu sur cette question, tout comme il s’est longuement étendu sur la polémique entre M. Walid Joumblatt et le parti de dieu. Le cas Joumblatt Estimant que le Hezbollah s’était fait un point d’honneur de ne pas répondre à la campagne menée contre lui « depuis près d’un mois et demi » par le chef du PSP « au lendemain du retrait des ministres chiites du gouvernement » pour protester contre la décision du Conseil des ministres de demander à l’ONU la création d’un tribunal international qui jugera les assassins de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri, sayyed Nasrallah a indiqué que sa formation « n’a pas pu garder le silence quand il avait désigné ses armes comme étant celles de la traîtrise ». « Il nous a déshonoré et nous ne pouvions pas nous taire, car les armes représentent pour nous une question d’honneur. Elle est donc sacrée. Si le commandement du Hezbollah s’était tu et n’avait pas publié le communiqué dans lequel il avait réagi à ces propos et contenu sa base, je ne sais pas ce qui aurait pu se passer dimanche », au lendemain de la déclaration de M. Joumblatt au sujet des armes, a-t-il observé. Accusant M. Joumblatt de « monter les sunnites et les chrétiens contre le Hezbollah à travers ses déclarations et ses allusions sur les armes, les voitures piégées et les îlots de sécurité », il l’a mis au défi de lui « livrer le nom d’un seul officier du Hezbollah qui aurait menacé de recourir aux armes, afin que je l’expulse immédiatement du parti ». Il a ensuite affirmé la disposition de sa formation à engager un dialogue national autour des armes, « ce qui est en soi une énorme concession de notre part au moment où les fermes de Chebaa restent occupées ». Il s’est engagé à ne pas lutter pour la libération de ces hameaux s’il s’avère qu’ils sont syriens. En dépit des nombreux reproches qu’il a formulés à l’encontre de M. Joumblatt, sayyed Nasrallah a insisté sur le point selon lequel les relations n’ont pas été rompues avec lui, estimant que « les Libanais sont condamnés à dialoguer ensemble et à s’entendre parce que personne ne peut supprimer l’autre ». Soulignant qu’il « ne s’attend à rien de M. Joumblatt », il s’est dit prêt à répondre favorablement à l’interpellation de ce dernier, qui avait demandé au secrétaire général du Hezbollah s’il était capable de le protéger. « Nous lui avons souvent proposé de contribuer à sa protection sur le plan technique, mais il a toujours refusé. Le Hezbollah estime que toute atteinte à Joumblatt ou, à Dieu ne plaise, son assassinat, serait catastrophique. Je suis disposé à envoyer à Moukhtara des éléments du Hezbollah pour le protéger, même s’il continue à nous attaquer. En ce faisant, je suis persuadé de barrer la voie à une éventuelle discorde », a affirmé le chef du Hezbollah, avant d’estimer que « la protection souhaitée par M. Joumblatt est tout autre ». Selon lui, le chef du PSP souhaite que « le Hezbollah condamne le régime syrien, alors qu’il n’a aucune preuve de son implication » dans l’assassinat de Rafic Hariri. « Notre principal conflit avec Walid Bey s’articule autour du point suivant : son projet est de faire chuter le régime syrien et il est demandé au Hezbollah de s’associer à cette guerre qui n’est pas dans l’intérêt du Liban », a-t-il encore dit. Sayyed Nasrallah s’en est pris ensuite aux forces du 14 mars pour leur levée du bouclier contre sa formation en raison des réserves qu’elle avait exprimées sur le projet de création d’un tribunal international. Il s’est défendu sur ce point, notant que le Hezbollah n’est pas contre le principe d’un tribunal international pour juger les assassins de Rafic Hariri, mais souhaitait être davantage éclairé sur la question, avant que l’ONU n’en soit saisie. Le secrétaire général du Hezbollah a ainsi reproché aux forces du 14 mars de ne pas lui avoir expliqué en quoi consisterait un tribunal international et de s’être révolté avant d’avoir compris sa position.

Le sayyed écarte l’idée d’une guerre civile

Tout en appelant au dialogue pour régler les sujets conflictuels, le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, s’est montré souple dans la forme, mais ferme sur le fond à l’égard du contentieux qui l’oppose aux forces du 14 mars, notamment le chef du PSP, Walid Joumblatt, à qui il a reproché, sans agressivité,...