Des dizaines de policiers ont commencé hier à évacuer les Israéliens non résidents d’Hébron, en Cisjordanie, pour mettre un terme aux violences de ces derniers jours. Par ailleurs, Ehud Olmert a formulé hier l’espoir de relancer le processus de paix avec les Palestiniens, une fois les élections terminées. La police israélienne a délogé de force un groupe de colons juifs de droite, hier à Hébron, pour tenter de mettre fin à des incidents provoqués par un projet d’évacuation d’une enclave de colons. Après avoir dressé des barricades, des policiers en tenues antiémeute sont intervenus de maison en maison, arrêtant huit jeunes accusés de manifestations violentes contre l’éviction de squatters qui se sont installés dans un marché palestinien. À la fin de la semaine dernière, des centaines de jeunes colons et leurs partisans avaient afflué à Hébron, attaquant à coups de pierres les forces de sécurité et incendiant plusieurs habitations et boutiques palestiniennes de la ville. La plupart avaient quitté la région avant l’assaut donné hier par la police dans le centre d’Hébron, ville de Cisjordanie abritant des sanctuaires juifs et musulmans. Les forces de l’ordre n’ont cependant pas encore appliqué l’ordre d’éviction visant neuf familles juives occupant des boutiques dans un marché fermé depuis le début de l’intifada palestinienne en 2000. Des colons considèrent que ces installations appartiennent à des familles juives expulsées au cours d’émeutes en 1929, mais la Cour suprême israélienne a ordonné le départ des squatters. Parallèlement, Ehud Olmert, Premier ministre israélien par intérim, a formulé hier l’espoir de relancer les négociations de paix avec le président palestinien Mahmoud Abbas après les élections législatives israéliennes du 28 mars. Il a cependant souligné que toute reprise des négociations dépendait du désarmement préalable des organisations extrémistes palestiniennes, condition posée de longue date par les Israéliens. « J’espère que, suivant les résultats de leurs élections et après les nôtres, je serai en mesure d’engager des négociations avec (Abbas) à condition qu’il respecte ses engagements (...) en faveur d’un règlement permanent entre nous et les Palestiniens », a déclaré Olmert, qui exerce les fonctions de Premier ministre depuis qu’Ariel Sharon est plongé dans le coma à la suite d’une hémorragie cérébrale massive survenue le 4 janvier. Les élections palestiniennes sont prévues le 25 janvier. Sharon a toujours exclu de discuter avec les Palestiniens de l’avènement d’un État indépendant, tant que les factions n’auraient pas procédé à leur désarmement, prévu par la « feuille de route » élaborée par le « quartette » des médiateurs (Union européenne, Russie, États-Unis et Nations unies). Israël, de son côté, n’a pas rempli ses obligations découlant de la « feuille de route », consistant à geler les colonies de peuplement en Cisjordanie. « Nous voulons que M. Olmert devienne Premier ministre afin qu’il remplisse les obligations d’Israël », a déclaré Saëb Erakat, chef des négociateurs palestiniens. « L’Autorité palestinienne est résolue à assumer elle aussi sa part d’obligations. » Un chef du Hamas tué en Cisjordanie Sur le terrain, des soldats israéliens ont tué hier un activiste palestinien de haut rang lors d’un échange de tirs en Cisjordanie, ont rapporté des témoins et l’armée. Selon des témoins, les soldats ont encerclé une cache fréquentée par Thabet Ayyadeh, 24 ans, chef de la branche militaire du Hamas à Toulkarem, et ils l’ont abattu dans les tirs qui ont suivi. Une porte-parole de l’armée israélienne a confirmé que cette opération menée avant l’aube visait un « fugitif important », et a ajouté que les soldats avaient d’abord tenté de l’arrêter. L’activiste a été tué alors qu’il sortait en courant de sa cache, en ouvrant le feu, a-t-elle dit. Un soldat a été légèrement blessé.