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Actualités - CHRONOLOGIE

Comme dans tout organe partisan, la chaîne a son vocabulaire propre La télévision al-Aqsa, nouvelle arme idéologique des radicaux

Le mouvement radical palestinien Hamas s’est doté d’une nouvelle arme pour diffuser son idéologie : une télévision, al-Aqsa, dont il compte se servir pour promouvoir ses candidats aux législatives de janvier. Officiellement, le lancement de cette chaîne hertzienne à Gaza lundi, à moins de deux semaines du scrutin du 25 janvier auquel participe pour la première fois le Hamas, n’est qu’un concours de circonstances. Le lancement de la télévision al-Aqsa « a coïncidé avec les élections », affirme son jeune directeur Raëd Abou Deïr. Mais, avoue-t-il, « nous axons nos programmes sur la liste du Changement et des réformes (la liste du Hamas) et avec cette télévision, nous espérons atteindre plus de monde ». Pour l’heure, la première télévision privée de la bande de Gaza est en phase d’essai et fonctionne de 10h00 à 22h00. Durant cette tranche horaire, elle diffuse des enregistrements sur les candidats islamistes et leur programme. On peut également voir des clips à la gloire des « martyrs » du mouvement, dont ses chefs Ahmed Yassine et Abdelaziz al-Rantissi, assassinés en 2004 par Israël, ou entendre des lectures du Coran et des chants patriotiques. Mais au-delà des élections, le Hamas, qui prône l’application de la charia islamique comme principale source de loi, entend faire de la chaîne un instrument pour répandre son « message », l’idéologie islamique et la lutte contre Israël, à l’instar du Hezbollah libanais avec sa TV al-Manar. « Nous adaptons les informations pour qu’elles soient compatibles avec la culture, les mœurs de notre peuple et l’islam », dit de son côté le directeur de l’information à la chaîne, Ibrahim Daher. Fidèle à sa vision du monde, aucune femme ne travaille à la télévision. « Nous ne pouvons pas mélanger hommes et femmes. Nous devons d’abord leur aménager un studio spécial », explique M. Abou Deïr. M. Daher reconnaît sans détour que l’information de la chaîne est « orientée ». « Nous mettons en avant les sacrifices du peuple palestinien. Quand il y a un bombardement, il ne faut pas continuer à diffuser des feuilletons. » Et comme dans tout organe partisan, la chaîne a son vocabulaire propre. « On ne dit pas le ministre de la Défense israélien, mais le ministre sioniste de la guerre et du terrorisme. Nous ne nommons pas Ariel Sharon Premier ministre, nous l’appelons criminel de guerre », ajoute M. Daher. « La télévision est l’extension de l’important réseau d’information du Hamas. Cela a commencé avec le journal hebdomadaire al-Rissala, puis la radio La Voix d’al-Aqsa », explique le journaliste palestinien Chahdi al-Kachef, qui qualifie certains programmes de « propagande ». Le Hamas, qui dispose d’un large soutien chez les classes populaires palestiniennes, ne compte pas s’arrêter là. « Cela n’est qu’un début. Nous réfléchissons à un quotidien, un site Internet et nous préparons le lancement d’une radio d’informations en continu », indique M. Abou Deïr. Quant à une éventuelle attaque de la télévision par Israël qui avait pris pour cible la radio en 2004, cela ne lui fait pas peur. « Nous continuerons notre travail même si nous sommes bombardés », affirme-t-il, refusant toutefois de donner l’adresse des locaux, interdits aux journalistes.
Le mouvement radical palestinien Hamas s’est doté d’une nouvelle arme pour diffuser son idéologie : une télévision, al-Aqsa, dont il compte se servir pour promouvoir ses candidats aux législatives de janvier. Officiellement, le lancement de cette chaîne hertzienne à Gaza lundi, à moins de deux semaines du scrutin du 25 janvier auquel participe pour la première fois le Hamas, n’est...