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Assassinat Hariri - « Il y a une différence entre un interrogatoire et une audience », indique le ministre syrien Dakhlallah Damas continue de tergiverser au sujet de la demande d’audition de Bachar el-Assad

Damas continue de tergiverser au sujet de la demande formulée, il y a plusieurs semaines déjà, par la commission d’enquête internationale sur l’assassinat de Rafic Hariri d’entendre le chef de l’État syrien, Bachar el-Assad. En effet, les atermoiements ont repris de plus belle hier avec, d’abord, l’annonce faite par le ministre de l’Information, Mahdi Dakhlallah, selon laquelle les enquêteurs ne pourront rencontrer Assad, immédiatement suivie d’une autre déclaration disant que la Syrie n’exclut pas le fait qu’Assad puisse accepter de recevoir les enquêteurs. Alors que les pressions internationales s’accentuent sur la Syrie par le biais de la France et des États-Unis qui ont appelé successivement lundi et mercredi la Syrie à coopérer sans hésitation aucune, celle-ci continue donc de jouer la carte des subtilités de langage en affirmant la chose et son contraire pour ce qui est notamment de la demande de rencontrer son président Bachar el-Assad. Prié hier par la radio égyptienne de confirmer qu’Assad refusait d’être entendu par les enquêteurs du Conseil de sécurité, le ministre syrien de l’Information a répondu : « Absolument, parce qu’il y va de la souveraineté de la Syrie. » « La Syrie rejettera catégoriquement toute rencontre entre la commission d’enquête et le président Bachar el-Assad », a affirmé Dakhlallah, dont l’interview a été reprise par la BBC. « La Syrie est attachée à son indépendance et à sa souveraineté. Il s’agit d’une ligne rouge qui ne peut être franchie », a encore ajouté le responsable. Immédiatement après, le ministre syrien a indiqué qu’il n’était pas exclu que le chef de l’État syrien reçoive des représentants de la commission d’enquête. « Il y a une différence entre un interrogatoire et une audience. Le président reçoit des visiteurs de Syrie et d’ailleurs », a-t-il précisé. « La Syrie coopérera entièrement avec la commission internationale, à condition que cette coopération soit basée sur des règles juridiques connues et le respect de la souveraineté de la Syrie », a souligné M. Dakhlallah. Il a également appelé à la signature d’un protocole d’accord avec la commission d’enquête de l’ONU. « Il est très important qu’un protocole soit signé entre la Syrie et la commission d’enquête internationale afin qu’un mécanisme soit établi pour gérer toutes les questions à tous les niveaux », a déclaré le ministre à l’AFP. Le Conseil de sécurité a invité à plusieurs reprises la Syrie à coopérer pleinement à l’enquête, sous peine de mesures supplémentaires non spécifiées, et les enquêteurs doivent une nouvelle fois entendre des responsables syriens la semaine prochaine dans les locaux des Nations unies à Vienne. Ghazalé à Vienne ? De source proche de l’enquête, on déclare que parmi eux figure l’ancien chef du renseignement militaire syrien au Liban, le général Rustom Ghazalé, déjà mentionné comme suspect par la commission. Un responsable syrien s’est refusé à toute déclaration concernant des informations sur une prochaine audition à Vienne de responsables syriens, dont Rustom Ghazalé. « Nous n’allons pas faire de commentaires. Nous préférons ne pas entrer dans ces détails », a dit à l’AFP ce responsable sous couvert d’anonymat. Une source diplomatique a, pour sa part, confirmé que deux responsables syriens « seront effectivement entendus à Vienne la semaine prochaine », précisant qu’il s’agit « de personnes qui ont déjà été interrogées une première fois dans la capitale autrichienne ». « D’autres auditions sont également prévues parallèlement », s’est contentée d’ajouter la source. Celle-ci indique toutefois que le ministre des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, qui a été autorisé par Damas à rencontrer les enquêteurs, ne ferait pas partie des quatre personnes interrogées la semaine prochaine à Vienne. Selon des informations parues dans la presse autrichienne et reprises par le quotidien as-Safir, des auditions d’officiers syriens devaient avoir lieu hier à Vienne. Citant des sources diplomatiques arabes, le journal rapporte que deux officiers syriens, l’ex-chef des services de renseignements syriens au Liban, Rustom Ghazalé, et un autre général, Samih Kachaami, ayant également servi au Liban, devaient être entendus hier à Vienne par les enquêteurs de l’ONU. MM. Ghazalé et Kachaami ont déjà été entendus dans la capitale autrichienne par la commission début décembre. La commission d’enquête s’est toutefois refusée à confirmer ces informations. « Nous ne pouvons pas donner des détails et commenter des informations de presse concernant l’enquête », a déclaré à l’AFP la porte-parole de la commission, Nasrat Hassan. Une source libanaise proche du dossier a, pour sa part, estimé « improbable » la reprise des auditions 24 heures après l’entrée en fonctions du nouveau chef de la commission, le magistrat belge Serge Brammertz. Une source diplomatique a confirmé ces propos, démentant que les interrogatoires aient déjà eu lieu et estimant que la reprise « de l’enquête n’aurait lieu qu’après la fin de la fête de l’Adha, c’est à dire pas avant la semaine prochaine ». M. Brammertz est attendu la semaine prochaine à Beyrouth, a ajouté Mme Hassan, qui a dit « ne pas savoir encore quel jour il arrivera exactement ».
Damas continue de tergiverser au sujet de la demande formulée, il y a plusieurs semaines déjà, par la commission d’enquête internationale sur l’assassinat de Rafic Hariri d’entendre le chef de l’État syrien, Bachar el-Assad. En effet, les atermoiements ont repris de plus belle hier avec, d’abord, l’annonce faite par le ministre de l’Information, Mahdi Dakhlallah, selon laquelle...