La Banque Audi, du groupe Audi Saradar, a annoncé hier, au cours d’une conférence de presse, une augmentation de son capital à 1,5 milliard de dollars. En présence, notamment, du ministre de l’Économie, Sami Haddad, le président de la banque, Raymond Audi, a déclaré que le conseil d’administration avait décidé d’émettre 10 millions d’actions, pour un montant de 600 000 millions de dollars. « La première opération de cette taille au Liban », a-t-il souligné. La première tranche, 7,5 millions d’actions à 60 dollars l’une, sera allouée à l’une des premières banques d’investissement de la région, EFG-Hermes Holding, basée au Caire, soit une souscription de 450 millions de dollars. La Banque centrale a donné son accord de principe, mais l’opération ne sera effective qu’après son accord définitif et celui des actionnaires. Après quoi EFG-Hermes détiendra 20 % du capital de la Banque Audi. Les 2,5 millions d’actions restantes seront souscrites par la voie d’émissions privées et/ou publiques. « Les capitaux des banques libanaises demeurent bien au-dessous de la moyenne régionale, ce qui freine leur compétitivité », a souligné M. Audi. À titre d’illustration, Freddie Baz, conseiller du président de la banque, a indiqué que « les actifs de la première banque saoudienne représentent 140 % du secteur bancaire libanais ». « Le partenariat avec EFG-Hermes entre dans le cadre de la stratégie de développement régionale adoptée par la Banque Audi », a expliqué son président. L’expansion régionale de la Banque Audi date d’il y a trois ans, a rappelé à son tour le directeur général de la banque, Samir Hanna. Après s’être implantée en Syrie et en Jordanie, la banque vise entre autres les marchés d’Afrique du Nord, plus particulièrement l’Égypte et le Soudan, et les pays du Golfe, en passant par le Yémen. « Pour être à la hauteur de ces ambitions, une augmentation de capital et des alliances stratégiques était nécessaire », a-t-il indiqué. « L’entrée d’EFG-Hermes au capital de Audi est l’investissement direct étranger le plus important depuis 1994, l’année où Solidere avait collecté 650 millions de dollars », a poursuivi M. Hanna. Une preuve, selon lui, de la séparation de plus en plus nette entre les événements politiques et la situation financière et monétaire du pays. De son côté, le représentant du groupe EFG-Hermes, Hassan Haykal, a réitéré sa confiance dans le secteur bancaire libanais. Il a appelé les établissements bancaires arabes à renforcer la coopération entre banques commerciales et banques d’investissement, citant en exemple des établissements internationaux ayant combiné ces deux activités, tels que HSBC et Citigroup. 5 millions de Stocks Options M. Audi a profité de l’occasion pour annoncer également un programme de Stock Option, en cours de finalisation, pour les employés de la banque. Un maximum de 5 millions d’actions sera proposé aux salariés, soit 15 % des actions de la banque. « Ce plan vise à motiver la direction et les employés, en rapprochant leurs objectifs de ceux de nos actionnaires », a-t-il déclaré. M. Hanna a tenu à préciser de son côté que Audi emploie aujourd’hui entre 2 350 et 2 400 salariés, ce qui en fait le premier employeur privé du pays. Sahar AL-ATTAR