Des prises de bénéfices ont freiné un peu l’élan de l’euro hier sur les marchés des changes internationaux, alors que le billet vert profitait de couvertures de positions après un début de semaine marqué par un net recul. À cela aurait contribué la publication de statistiques américaines, donnant plus d’actualité aux placements en dollar. D’un côté, les opérateurs ont évoqué la hausse de l’indice composite d’activité du secteur des services aux États-Unis, calculé par le groupement national des directeurs d’achats des entreprises du secteur (ISM), de 58,5 points en novembre à 59,8 points en décembre, pour racheter le dollar. Cela d’autant qu’ils venaient d’apprendre que l’indice mesurant les nouvelles commandes a également progressé de 59,5 points à 61,9 points, et celui de l’emploi de 57 points à 57,1 points pendant la même période. D’un autre côté, ils ont fait état aussi de la chute du nombre des demandes d’allocations chômage aux États-Unis de 35 000 la semaine dernière pour s’inscrire à 291 000, alors que les analystes tablaient sur 320 000 demandes initiales. Ce développement, laissant croire à des créations d’emplois non agricoles entraînées par la vigueur de l’économie américaine à la veille de la publication aujourd’hui des chiffres sur l’emploi américain en décembre, devait inciter les investisseurs à découvert à couvrir leurs positions de change en rachetant le dollar. Cela étant, les opérateurs se sont montrés plus ou moins indifférents hier à la hausse de l’indice PMI des services en zone euro de 55,2 points en novembre à 56,8 points en décembre, ainsi qu’à deux autres indices mesurant la confiance économique (de 99,9 points à 100,5 points) et le climat des affaires (de 0,14 point à 0,35 point) dans cette région pendant la période sous-revue. Ils se sont montrés plutôt préoccupés par la baisse de 0,1 % des ventes de détail dans la zone euro en novembre par rapport à octobre et de 1 % de ce même indicateur en Allemagne sur la même période. Dans ce contexte, le dollar est parvenu à se rattraper légèrement face à l’euro, qui s’est finalement négocié à New York à 1,2103 $ contre 1,2125 $ la veille, en léger repli de 0,19 %. Rebond de Solidere Les indices de la Bourse de New York ont terminé la séance d’hier dans des directions opposées, après deux jours de hausses marquées. Les opérateurs ont été très peu impressionnés par les nouvelles macroéconomiques (hausse de l’indice ISM des services et baisse des demandes hebdomadaires d’allocations chômage). Ils ont également passé outre à l’annonce, par le Conseil national des centres commerciaux, d’une hausse de 3,2 % des ventes des chaînes de magasins aux États-Unis en décembre sur un an, et par Boeing d’un niveau record de commandes fermes en 2005 (1 002 avions). En revanche, ils ont été plus sensibilisés par les nouvelles faisant état que Hewlett-Packard s’apprête à acquérir Computer Sciences Corp. Les Bourses européennes ont été victimes hier de prises de bénéfices, malgré la hausse de 1,7 % des commandes industrielles en Allemagne en novembre et l’embellie des ménages français en décembre. La plupart des secteurs ont été boudés par les opérateurs, notamment l’automobile, en dépit de la hausse de 2 % des ventes de voitures neuves en Allemagne en 2005. À la Bourse de Beyrouth, toutes les valeurs cotées ont battu hier de nouveaux records de hausse, surtout les bancaires. Il en est de même des actions A et B de Solidere qui ont franchi allègrement le seuil de 20 $, clôturant toutes les deux à 20,29 $, contre 19,63 $ et 19,80 $ respectivement la veille. Élie KAHWAGI