La saison 2006 de tennis devrait confirmer la tendance de l’année passée à savoir un étalement des forces sur le circuit féminin WTA et une lutte entre deux hommes sur le circuit ATP.
Une bonne demi-douzaine de filles au moins peuvent prétendre à la couronne de n° 1 mondiale, alors que seuls le Suisse Roger Federer et l’Espagnol Rafael Nadal devraient être concernés chez les hommes.
Ce phénomène est récent. Longtemps, le tennis féminin fut nettement plus prévisible. Dominé par une poignée de joueuses, le plus souvent pas plus de deux en même temps, il était extrêmement hiérarchisé et les tournois ne devenaient vraiment intéressants qu’à partir des demi-finales.
Depuis quelques saisons, le mouvement s’est inversé et les forces se sont éparpillées au point qu’en 2005, les quatre grands chelems ont consacré quatre gagnantes différentes.
À l’aube de la nouvelle saison, on se bouscule encore au portillon, avec une profusion de duos : les sœurs Williams, les Belges Kim Clijsters et Justine Henin-Hardenne, les Russes Maria Sharapova et Elena Dementieva ainsi que les Françaises Amélie Mauresmo et Mary Pierce. Toutes sont alléchées par la place de n° 1 mondiale, toujours occupée par Lindsay Davenport. Mais l’Américaine n’a qu’une toute petite avance et aura d’entrée beaucoup de points à défendre.
Le retour de la Suissesse Martina Hingis, absente depuis plus de trois ans, constitue l’autre attraction de ce début d’année. On devrait rapidement avoir une idée de ses chances d’exister à côté de filles autrement plus puissantes.
Jeunes pousses
Les deux révélations de la saison dernière, la Tchèque Nicole Vaidisova (16 ans) et la Serbe Ana Ivanovic (18 ans), 1,83 m toutes les deux, font parties de ces cogneuses implacables. Si elles poursuivent leur progression, elles deviendront redoutables.
On compte également sur les jeunes pousses pour venir perturber la hiérarchie du tennis masculin. Surtout que les concurrents traditionnels de Federer (n° 1) et Nadal (n° 2) ne semblent pas en mesure d’empêcher une nouvelle razzia.
Le Russe Marat Safin, potentiellement le rival le plus dangereux, traîne depuis des mois une tendinite au genou gauche. Forfait pour la Hopman Cup, il n’est pas certain de pouvoir défendre son titre à l’Open d’Australie (16-29 janvier).
Le n° 3 mondial, l’Américain Andy Roddick, plafonne depuis plus de deux ans et sa marge de progression semble réduite. Son poursuivant immédiat au classement, l’Australien Lleyton Hewitt, puisera peut-être dans sa récente paternité la combativité dont il a besoin.
L’Américain Andre Agassi, 35 ans, disputera sans doute sa dernière saison et, s’il est capable de coups, ne constituera pas une menace directe.
Le Tchèque Ivan Ljubicic pourrait en être une s’il réussit à jouer aussi bien à ciel ouvert qu’en indoor. Avec lui, le Français Richard Gasquet (19 ans) et le Tchèque Tomas Berdych (20 ans), deux des rares à avoir battu Federer depuis deux ans, ont le talent pour rivaliser.
Blessures
La poursuite du bras de fer entre Federer et Nadal, vainqueurs de onze tournois chacun en 2005, reste néanmoins le scénario le plus probable. Tous deux sont jeunes (23 et 19 ans) et loin d’être rassasiés. Leur rivalité semble au contraire les stimuler et pourrait devenir l’un des plus beaux duels de l’histoire du tennis.
Federer aura particulièrement à cœur de défier l’Espagnol dans son jardin, à Roland-Garros, pour le seul trophée majeur qui manque encore à sa collection.
Chez les hommes et encore plus chez les femmes, beaucoup d’ambitions risquent cependant de se briser en raison des blessures qui prolifèrent sur le circuit.
Avec environ 36 tournois ATP et autant en WTA possibles, les cadences sont toujours aussi infernales, la puissance des coups de plus en plus traumatisante et les joueurs plus que jamais à la recherche effrénée de points et d’argent.
Les huit ans de suspension infligés à l’Argentin Mariano Puerta pour un contrôle positif à Roland-Garros confirment que le dopage n’est pas une solution.
Veuillez vous connecter pour visualiser les résultats
Les plus commentés
« Nous ne sommes pas une partie de l'opposition, nous sommes l'opposition », réitère Gebran Bassil
Pourquoi tant d'Américains d'origine libanaise sont nommés ambassadeurs par Trump
Le Liban n’a pas besoin d’un nouveau Riad Salamé