C’est totalement inédit : pour la première fois, le Liban, par la voix de son Premier ministre, a « condamné et dénoncé avec force », au même titre, une attaque contre le territoire israélien et les représailles de l’État hébreu, qui a envoyé quelques heures après les tirs de roquette contre Kyriat Shmona son aviation bombarder le camp palestinien du FPLP-CG de Naameh. Et c’est très tôt hier matin que le raid a touché la base de ce groupuscule palestinien radical prosyrien, blessant deux de ses combattants. Un responsable du FPLP-CG (qui, comme le Hezbollah, avait nié l’attaque contre Israël) a immédiatement accusé Ariel Sharon d’« inciter les autorités libanaises à désarmer les combattants palestiniens conformément à la résolution 1559 » de l’ONU, tandis qu’un responsable militaire israélien tenait le gouvernement libanais (et plus Damas cette fois), pour seul « responsable » des opérations menées contre Israël. Quant à Fouad Siniora, il a insisté fermement sur la nécessité d’entendre les Palestiniens condamner clairement ces actes et de les voir coopérer sérieusement et efficacement avec le gouvernement afin d’en finir avec les armes palestiniennes hors des camps. Il a également adressé une lettre au Conseil de sécurité, lui demandant de prendre une position ferme pour qu’Israël cesse ses agressions répétées contre le Liban. L’ONU (par la voix de Kofi Annan) et la France ont d’ailleurs condamné les attaques et les contre-attaques, demandant à Beyrouth d’étendre son autorité à l’ensemble du territoire libanais.