Seize jours après la suspension par les ministres chiites de leur participation au gouvernement, les déclarations de bonne volonté lancées de part et d’autre ne peuvent plus maquiller une situation de plus en plus grave. Le Liban s’enfonce donc dans la crise. Un énième round de concertations et de négociations, auxquelles s’est joint le Courant patriotique libre (CPL), n’est, en effet, pas parvenu hier à désamorcer le conflit politique entre la majorité parlementaire et le tandem chiite Amal-Hezbollah, ce qui rendra impossible la tenue, cette semaine, d’une séance du Conseil des ministres. Alors que le Premier ministre, Fouad Siniora, multipliait, dans la journée, les rencontres avec les forces du « 14 mars », le CPL et, en soirée, les formations chiites, le Hezbollah semblait en effet, de son côté, adopter un plan de bataille pour la période à venir. Le député Mohammed Raad s’est ainsi rendu au Liban-Nord pour réactiver politiquement ses anciens alliés, Omar Karamé et Sleimane Frangié, les incluant de ce fait dans la nouvelle équation qui est en train de se mettre en place. Selon certaines informations, cette manœuvre constituerait même la première étape d’un scénario beaucoup plus global, qui prévoirait la démission massive des députés chiites, et donc la tenue d’élections législatives anticipées dans l’espoir que l’axe Hezbollah-Amal-Aoun remporterait cette fois la majorité des sièges au Parlement. Nos informations et l’article de Philippe Abi-Akl