Le ministère israélien de l’Habitat a publié hier des appels d’offres pour la construction de 228 nouveaux logements dans 2 colonies juives situées aux abords de Jérusalem, en Cisjordanie. Par ailleurs, le Premier ministre israélien Ariel Sharon doit subir une intervention cardiaque mineure dans 2 ou 3 semaines, mais reste bon pour l’exercice du pouvoir, ont annoncé ses médecins. Cette intervention est destinée à éviter dans l’avenir au Premier ministre, candidat aux élections du 28 mars, une répétition de l’accident cérébral dont il avait été victime le 18 décembre. M. Sharon, qui a fait scission du Likoud, dirige la liste Kadima qu’il a fondée et qui repose essentiellement sur sa personne. Kadima (centre-droit), dont la presse a révélé mardi dernier les grandes lignes du programme, est créditée par les sondages de près de 40 sièges sur les 120 du Parlement, ce qui devrait permettre à M. Sharon de garder les rênes du pouvoir. Le cardiologue Haïm Lotan a annoncé à Jérusalem que M. Sharon devrait subir « un cathétérisme cardiaque dans 2 ou 3 semaines » destiné à obturer un trou de deux millimètres de diamètre entre les 2 parties du cœur. Il a expliqué que la légère attaque cérébrale qui avait nécessité l’hospitalisation de M. Sharon avait été provoquée « par un caillot de sang venant du cœur ». En outre, une équipe de médecins a publié le bulletin de santé de M. Sharon, une première pour un Premier ministre en Israël. Ils ont affirmé que l’accident cérébral dont il avait été victime était « très mineur » et qu’il avait touché pendant quelques heures « sa capacité de locution ». « L’accident n’a nullement affecté sa mémoire et ses autres facultés, et n’a apparemment pas eu de séquelles », a indiqué le neurologue Tamir Ben Hur qui a soigné le Premier ministre. Les médecins ont souligné que M. Sharon était à présent « en bonne santé », qu’il ne souffrait pas d’artériosclérose et que son seul problème était « le surpoids ». Le parti Kadima entend fixer les frontières définitives d’Israël en cas de victoire aux législatives du 28 mars, selon son programme révélé hier par le journal Maariv. Toujours selon Maariv, la plate-forme de Kadima rejette par ailleurs « catégoriquement » le « droit au retour » des réfugiés palestiniens (en Israël) et exprime son attachement à la « feuille de route ». M. Sharon a affirmé à de multiples reprises que les frontières définitives d’Israël engloberont tout Jérusalem-Est et les blocs d’implantation (en Cisjordanie). À ce propos, le ministère israélien de l’Habitat a publié hier des appels d’offres pour la construction de 228 logements dans 2 colonies juives situées aux abords de Jérusalem en Cisjordanie, dont 150 à Beitar Illit et 78 autres à Efrat. Le vice-Premier ministre palestinien Nabil Chaath a qualifié de « totalement inacceptable » ce projet, dénoncé aussi par le mouvement israélien anticolonisation La Paix maintenant. D’autre part, le Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï a « catégoriquement rejeté » hier la création, évoquée par Israël, d’une zone interdite aux Palestiniens dans le nord de la bande de Gaza. La branche armée du Jihad islamique a menacé Israël d’une escalade dans les attaques à la roquette si une telle « bande de sécurité » devait être établie. Les Brigades des martyrs d’al-Aqsa et les Comités de la résistance populaire ont formulé des menaces similaires. Les tirs de roquettes depuis la bande de Gaza en territoire israélien se sont entre-temps poursuivis, 2 engins s’étant abattus hier sur le sud d’Israël sans faire de dégâts ou de blessés. En représailles, l’armée israélienne a tiré plusieurs obus de mortier contre des terrains de la bande de Gaza. Dimanche, le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz, a annoncé que l’armée va prolonger au moins jusqu’au 3 janvier, date de la fin de la fête juive de Hanoukka, le bouclage strict de la Cisjordanie et la bande de Gaza. Enfin, les observateurs de l’UE affectés au point de passage de Rafah, entre la bande de Gaza et l’Égypte, ont empêché trois dirigeants de mouvements radicaux palestiniens de quitter le territoire, ont annoncé hier ces organisations, qui menacent d’ouvrir une brèche dans la frontière.