Solidere, la Société libanaise pour le développement et la reconstruction du centre-ville de Beyrouth, a annoncé, dans le cadre de sa stratégie visant à renforcer le volume des échanges de ses actions, qu’elle envisage actuellement différentes options dont la vente potentielle d’actions à travers des transactions structurées. Dans un communiqué distribué hier à la presse, Solidere a indiqué qu’en vue d’accroître la liquidité de son action à la Bourse de Beyrouth, elle a désigné la banque d’investissement régionale EFG Hermes comme conseiller financier. Solidere avait déjà lancé en 2004, rappelle-t-on, un premier programme portant sur des facilités d’acquisition de parcelles de terrain dans le centre-ville destinées aux seuls détenteurs d’actions de la société. Hier, l’action Solidere a enregistré un nouveau record, l’action A clôturant à 18 dollars et l’action B à 18,42 dollars. Le plus haut de l’action A a atteint 18,50, alors que celui de l’action B a enregistré 18,85 dollars. Le volume total des actions A échangées a totalisé 355 504 et celui de l’action B 259 620. La tendance haussière de la Bourse de Beyrouth a contrasté avec les tensions politiques qui caractérisent en ce moment la scène locale. Cette tendance reflète par contre, selon certains observateurs, un engouement américain, européen et arabe pour l’investissement au Liban. Un appétit qui s’est confirmé avec la vente de la BLC Bank à un groupe étatique qatari, le Conseil suprême des affaires économiques, pour la somme de 235 millions de dollars. Le montant de la transaction a été même considéré par certains responsables bancaires, qui avaient participé à l’appel d’offres international, comme surévalué. À ceci s’ajoute la demande d’achat massive par des hedge funds étrangers d’actions Solidere et d’actions bancaires libanaises. De telles opérations, souligne une source bancaire libanaise, sont des achats consolidés non spéculatifs. Cette même source affirme que le Liban demeure dans la région le pays le moins cher au niveau des investissements. Selon elle, il est naturel, avec l’excédent de liquidités détenues par les Arabes en raison de la flambée du prix du pétrole, qu’une partie de ces fonds soit investie au Liban. Cette demande a été dopée sur le double plan local et régional par l’approbation par le Parlement libanais d’une série de législations incitant à investir dans le secteur financier. Parmi ces législations figurent la loi sur la protection de l’investissement et la loi sur la titrisation. D’autres projets de lois concernant la réorganisation des marchés financiers sont en gestation. Des sources de presse ont rapporté que des représentants de Solidere, d’Investcom, et des banques Audi et Byblos ont pris part à un road show organisé, il y a une quinzaine de jours, par Merrill Lynch. Ce road show avait regroupé plus d’une cinquantaine de délégués de société, de fonds d’investissements, et de banques européennes et américaines. Cette dynamisation, soulignent des sources financières, devrait perdurer, à la lumière de l’amélioration de la notation du Liban par les agences de rating Fitch et Moody’s. Liliane MOKBEL