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Actualités - CHRONOLOGIE

Délégation du Courant du futur chez Sfeir, Gemayel et Geagea Fatfat : « Renoncer à la vérité sur les attentats, c’est consacrer le principe de l’assassinat politique »

Le Courant du futur a initié à son tour, jeudi, une dynamique de dialogue multidirectionnelle, mandatée par le chef du bloc parlementaire du courant, Saad Hariri, et dont la première étape était Moukhtara. Une délégation du courant, présidée par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Ahmed Fatfat, et formée des députés Nicolas Ghosn, Nabil de Freige, Mohammed Kabbani, Ahmed Ftouh et Ghazi Youssef, s’est ainsi rendue successivement chez le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, puis chez l’ancien président de la République, Amine Gemayel, et chez le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea. Elle doit rencontrer en principe aujourd’hui à Rabieh le chef du Courant patriotique libre (CPL), le général Michel Aoun. À Bkerké, M. Fatfat a indiqué que le pays « subit une véritable guerre ». « Les citoyens doivent rester éveillés. L’étape actuelle nécessite une position nationale unie et une détermination dans les prises de position. C’est le seul moyen d’aller vers la victoire et de préserver les acquis de l’an 2005 sur le plan de la liberté, de la souveraineté et de l’indépendance », a-t-il poursuivi. « Le patriarche a appelé tout le monde à s’élever au-dessus des intérêts privés, des revendications et des ambitions personnelles, à faire prévaloir les intérêts nationaux et à en faire la finalité de tous. De plus, nous avons besoin de renforcer la scène interne à partir du dialogue que nous poursuivons avec l’ensemble des forces politiques sans exception », a ajouté M. Fatfat. « Ces contacts n’ont pas de limites sur le plan temporel. Nous les intensifions parce que nous traversons une étape difficile qui nécessite la mise en place d’une plate-forme commune entre tous. Le pays est paralysé, en raison de la guerre qu’il subit et des conflits politiques qui existent. Nous ne devons pas oublier que quelle que soit l’intensité des clivages politiques internes, ils demeurent secondaires devant les dangers qui menacent le pays », a noté Ahmed Fatfat, évoquant les efforts déployés par le Premier ministre pour paver la voie au retour des ministres chiites au sein du cabinet. Le ministre de la Jeunesse a précisé que « l’intérêt national et la consolidation de la souveraineté et de l’indépendance étaient les seules conditions nécessaires pour prendre part à ce dialogue, à condition de savoir qui est responsable des crimes qui visent le peuple libanais. La détermination à savoir la vérité n’est pas pour la vérité seulement, mais pour assurer une vie politique saine et normale et pour que les hommes politiques ne soient pas assassinés à chaque fois qu’il y a une divergence de points de vue ». M. Fatfat a par ailleurs indiqué que la destitution du président de la République est une revendication politique, et non une condition au dialogue, évoquant la prorogation « dans des circonstances anormales, arbitraire et sous la pression » du mandat présidentiel et le volet sécuritaire lié à l’arrestation des chefs des SR gravitant dans l’entourage du chef de l’État. « Leur référence était le président, qui assume une responsabilité politique et morale », a-t-il dit. « Le dialogue nous conduira au consensus pour sortir de cette crise et faire face à la guerre destructrice qui vise les figures politiques, culturelles et médiatiques », a conclu Ahmed Fatfat. Chez le président Gemayel La délégation a ensuite été reçue par le président Gemayel, à son domicile à Sin el-Fil. À l’issue de la rencontre, M. Fatfat a substantiellement repris les mêmes propos qu’à Bkerké, évoquant « les craintes de chacune des parties qui rendent le dialogue nécessaire » et s’élevant contre « les tentatives de tuer au berceau le Liban libre, indépendant et souverain, à travers les éliminations politiques », même si « la guerre actuelle, malgré les pertes, se heurtera à une résistance et se soldera par notre victoire ». « Partant, la réunion avec le président Gemayel était importante. Il s’agissait d’une réunion de travail sur les grands titres de l’étape actuelle. Nous souhaitons réussir ensemble dans notre initiative de maintenir le contact entre tous les alliés du 14 mars et de poser les fondements du dialogue national », a-t-il dit. Des fondements qui sont « la conception de la liberté, de la souveraineté et de l’indépendance, de l’arabité du Liban et de l’État libanais, des relations avec notre environnement, de quel régime nous voulons pour le Liban et de quelles relations nous voulons établir entre nous sur base de Taëf ». Le ministre a démenti « l’existence d’un compromis quelconque au détriment du Liban ou de la vérité », estimant que cela « est inacceptable ». « Si nous renonçons aujourd’hui à la vérité sur les assassinats qui se sont produits, nous serons en train de consacrer le principe de l’assassinat politique au Liban », ce qui conduira inéluctablement au désespoir, a-t-il souligné, rejetant l’initiative de Amr Moussa. Il a quand même été positif sur les résultats du dialogue qui doivent en principe mener au retour des ministres chiites au gouvernement. « Nous formons une même équipe. Nous avons mené un combat ensemble durant des années pour la souveraineté et l’indépendance », a affirmé de son côté le président Gemayel au sujet de sa relation avec le Courant du futur et de cette réunion de travail. « Il était nécessaire de poursuivre le contact et les discussions pour mettre au point un plan commun de travail, puisque nous formons une seule équipe tant dans la résistance qu’au gouvernement. Nous souhaitons qu’il y ait une solution au plus vite au cabinet, pour que les ministres chiites assument de nouveau leurs responsabilités », a-t-il dit. « On évoque une alliance quadripartite, mais nous souhaitons qu’on parle d’une alliance de cinq pôles à l’avenir. Il y a une partie essentielle dans l’intifada du 14 mars, représentée à l’époque par Kornet Chehwane, qui est entrée en force au gouvernement. Nous devons redynamiser cette coordination pour que Kornet Chehwane soit un partenaire efficace et essentiel », a-t-il dit. Et d’évoquer l’alliance avec MM. Saad Hariri, Walid Joumblatt, les FL et d’autres parties, qui « constitue une garantie pour la stabilité du pays et la protection de l’avenir. Nous souhaitons qu’il y ait des retrouvailles avec le Hezbollah et Amal ». Le président Gemayel a par ailleurs exprimé sa crainte de l’inutilité de la médiation d’Amr Moussa : « L’expérience libanaise avec la Ligue arabe n’était pas réussie. Si M. Moussa souhaite réellement aider le Liban, qu’il convainque la Syrie de réaliser trois points, au moins comme déclaration de bonnes intentions : collaborer réellement à l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri et cesser d’entraver le cours de l’enquête (…), accepter le tracé des frontières libano-syriennes à commencer par les fermes de Chebaa, en tant qu’entrée en matière pour résoudre une partie de la crise libanaise, et établir des relations diplomatiques pour que la Syrie reconnaisse définitivement la souveraineté et l’indépendance du Liban… » Et de conclure : « La manifestation des bonnes intentions dépend de ces trois titres, qui ouvriraient la voie à une solution des autres questions. Au moins, nous serons réconfortés quand à un changement de mentalité de la part de la Syrie vis-à-vis du Liban. » Avec Geagea La délégation s’est enfin rendue aux Cèdres où elle a été reçue par M. Samir Geagea, qui a souligné que l’alliance avec le Courant du futur est « politique et nationale au sens le plus profond du terme ». « Nous sommes d’accord sur les principes essentiels pour la renaissance du Liban à travers le projet d’un État fort et capable », a-t-il dit. Au sujet de l’internationalisation, il a affirmé : « Qu’on nous donne un seul exemple de résolution internationale qui ait été négative pour le Liban », a-t-il dit, évoquant la 425 ou les dernières résolutions « visant à renforcer la souveraineté, l’indépendance et la sécurité du Liban ». Et de conclure, au sujet du tribunal international : « Qu’on nous dise qui pourrait être lésé par le tribunal international ? Quelle est la relation entre le tribunal proposé et les dossiers des attentats (antiaméricains) de 1984 ? Ces propos sont irréalistes. Le tribunal proposé a des objectifs bien définis. La revendication date du temps du cabinet Karamé, et elle bénéficie d’un soutien unanime des Libanais. »

Le Courant du futur a initié à son tour, jeudi, une dynamique de dialogue multidirectionnelle, mandatée par le chef du bloc parlementaire du courant, Saad Hariri, et dont la première étape était Moukhtara.
Une délégation du courant, présidée par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Ahmed Fatfat, et formée des députés Nicolas Ghosn, Nabil de Freige, Mohammed Kabbani, Ahmed...