« Venez admirer notre sapin. Il...
Actualités
DROITS DE L’HOMME - Énième appel de Solide pour confier le dossier à une commission d’enquête internationale La colère et l’amertume des parents des détenus libanais en Syrie
le 23 décembre 2005 à 00h00
Place Riad el-Solh, jardin Gebran Khalil Gebran. Les familles des détenus libanais dans les geôles syriennes, qui observent un sit-in permanent depuis le 11 avril dernier, se sont attelés à la décoration d’un arbre de Noël pas comme les autres. Avec des menottes en guise de boules et de guirlandes, et des photos de détenus à la place des étoiles.
« Venez admirer notre sapin. Il n’est pas beau ? » Georgette Bachour, dont le frère a été enlevé le 13 octobre 1990, invite les journalistes qui sont sur les lieux à constater l’ampleur de leur détresse. Leur dossier est loin d’être clos et leur affaire ne recueille plus la même attention que les derniers mois.
« Nous sommes tristes et déçus, confie Georgette, révoltée. Nous aurions souhaité que les autorités syriennes nous fassent un cadeau à l’occasion des fêtes de fin d’année en libérant les détenus libanais, comme ils l’ont déjà fait à l’occasion du Fitr. Mais elles persistent dans leur mutisme et leur négligence. »
Déception et colère se lisaient hier sur les visages des parents des détenus libanais en Syrie. Et pour cause. Le mandat de la commission mixte libano-syrienne s’est terminé le mercredi 21 décembre sans que le « dossier des personnes détenues et séquestrées arbitrairement par les services de renseignements syriens au Liban » ne soit pour autant clos. « Les autorités syriennes refusent toujours de traiter le dossier de façon sérieuse et transparente », affirme Ghazi Aad, porte-parole de Solide (Soutien aux Libanais détenus en exil), dans une conférence de presse tenue hier place de l’Escwa.
Soulignant que le dossier des détenus libanais en Syrie est une « affaire pressante » qui nécessite une « solution rapide, puisqu’il s’agit de personnes encore en vie », M. Aad a insisté sur la nécessité de confier ce dossier à une « commission internationale » qui aura pour prérogatives « d’enquêter sur les séquestrations arbitraires opérées par les forces syriennes au Liban depuis leur entrée au Liban en 1976 et jusqu’à leur retrait en avril 2005 ». Et cela parce que les expériences précédentes de Solide et du comité des parents des détenus en Syrie avec les commissions de suivi ont été décevantes, la mission de ces commissions s’étant soldée par un échec. « De plus, les autorités syriennes ne se sont pas conformées aux recommandations émises par la Commission des droits de l’homme des Nations unies le 6 avril 2001 et le 28 juillet 2005 », poursuit M. Aad.
Au terme de la conférence de presse, Ghazi Aad, accompagné d’une délégation du comité des parents des détenus libanais et du comité des anciens détenus, a remis un communiqué au général Élias Daoud, chef de la garde à l’Escwa, à M. Osman Dalloul, conseiller du Premier ministre pour les affaires juridiques, et à M. Victor Daher, secrétaire général du Parlement. Dans ce communiqué qui devrait être transmis au secrétaire général de l’ONU au Premier ministre et au président de la Chambre, Solide réclame que le dossier des détenus libanais soit internationalisé.
Dans l’après-midi, les parents des détenus libanais ont rejoint le camp de la liberté, place des Martyrs, pour un sit-in pacifique. D’anciens détenus ont monté une cage sur les lieux, dans laquelle deux d’entre eux se sont enfermés. Ils ont de même exposé une roue et un fouet, symbole des nombreux moyens de torture pratiqués dans les geôles syriennes.
Nada Merhi
Place Riad el-Solh, jardin Gebran Khalil Gebran. Les familles des détenus libanais dans les geôles syriennes, qui observent un sit-in permanent depuis le 11 avril dernier, se sont attelés à la décoration d’un arbre de Noël pas comme les autres. Avec des menottes en guise de boules et de guirlandes, et des photos de détenus à la place des étoiles.
« Venez admirer notre sapin. Il...
« Venez admirer notre sapin. Il...
Les plus commentés
Israël fait « un geste » envers le nouveau Liban... ou lui tend un piège ?
« Il y a des sanctions sur l’Iran, un point c’est tout » : un Libano-Iranien se voit refuser l’ouverture d’un compte en banque à Tyr
Pourquoi tous les Libanais sont du 8 ou du 14 Mars