Plus impatients que leurs collègues espagnols, plus bouillants encore que leurs homologues de série A italienne, les présidents des clubs allemands de football ont établi un nouveau « record » en licenciant avant Noël huit des dix-huit entraîneurs en poste en début de saison.
Holger Fach est entré dans l’histoire de la Bundesliga par une porte dérobée que l’ancien milieu de terrain du Fortuna Düsseldorf et du Borussia Mönchengladbach de 43 ans, sélectionné à cinq reprises en équipe d’Allemagne, aurait préféré ne jamais emprunter.
Il est devenu hier le huitième entraîneur remercié par son club, Wolfsburg : jamais depuis la création du championnat professionnel en 1963 les clubs allemands n’avaient coupé autant de têtes.
Le précédent record datait de la saison 1983/84 qui avait vu six de ses entraîneurs remerciés.
Pour justifier le renvoi de son technicien nommé en juin, Wolfsburg, contrôlé à 90 % par le constructeur automobile Volkswagen, a invoqué « les plus mauvais résultats en championnat de l’équipe depuis son retour dans l’élite en 1997 ».
Le 13e de la Bundesliga avec 18 points, soit six de plus que le premier relégable, a tranché dans le vif au premier jour de la longue trêve hivernale.
Comme si les six semaines de pause avant la 18e journée allaient lui permettre de recommencer à zéro.
Les « bleus » ont du mal
Ce calcul, le promu Cologne, actuellement 16e du championnat, l’a également fait en licenciant dimanche Uwe Rapolder, 47 ans, en charge de l’équipe depuis juin dernier.
En Bundesliga, il ne fait pas bon être un « bleu » : Michael Henke, ancien bras droit d’Ottmar Hitzfeld, vainqueur de la Ligue des champions avec Dortmund et le Bayern Munich, n’aura volé de ses propres ailes à Kaiserslautern que quatre mois.
Des résultats médiocres, un vestiaire au bord de la mutinerie et Henke est remplacé par Wolfgang Wolf, lui-même... licencié quelques jours plus tôt par Nuremberg, alors relégable et depuis revigoré par Hans Meyer, spécialiste des missions difficiles.
Le jeu des chaises musicales devrait se poursuivre dans les jours à venir avec le très convoité Ralf Rangnick, remercié alors que son équipe, Schalke 04, occupait la 4e place du championnat.
Rangnick qui avait conduit la saison précédente Schalke 04 à la deuxième place derrière l’intouchable Bayern Munich, a payé le prix fort pour l’élimination de son équipe de la Ligue des champions et surtout pour ses mauvaises relations avec le tout-puissant manageur général Rudi Assauer.
Rangnick annoncé à Cologne
Rangnick est désormais annoncé à Cologne : tout comme Klaus Toppmöller, l’entraîneur du Bayer Leverkusen qui, en 2002, a failli tout gagner (championnat, Coupe d’Allemagne et Ligue des champions) et a finalement tout perdu.
Toppmöller, sans emploi depuis son licenciement à Hambourg en octobre 2004, Hitzfeld ou encore Christoph Daum, entraîneur de Fenerbahce, tombé en disgrâce pour consommation de cocaïne alors qu’il devait prendre en main la sélection nationale, leurs noms sont aussitôt cités dès qu’un club est sans entraîneur.
En revanche, Norbert Meier devrait avoir du mal à retrouver un emploi en première division : début décembre, Duisbourg l’a licencié pour un coup de tête asséné à un joueur de Cologne durant une rencontre de championnat.
On est décidément bien loin du cliché d’une Allemagne policée et disciplinée.
C’est d’ailleurs ce que doit se dire depuis son arrivée à Stuttgart en juillet, l’un des entraîneurs les plus titrés du football européen : Giovanni Trapattoni, en raison d’un début de saison poussif, a longtemps semblé assis sur un siège éjectable.
Le « Trap », 66 ans, a sauvé sa tête grâce à un bon mois de décembre, mais son président reste à l’affût.
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