Amélie Mauresmo et Mary Pierce ont signé une première en 2005 en terminant toutes les deux dans le Top 5 mondial (3e et 5e), après une saison exceptionnelle pour le tennis féminin français, conclue en apothéose par une finale entièrement tricolore au Masters.
Même si le cru 1999 reste le plus dense que la France ait connu, avec quatre joueuses dans les dix premières (Pierce 5e, Tauziat 7e, Halard 9e, Mauresmo 10e) en fin d’année, jamais le duo de tête n’avait été aussi brillant.
Rien n’annonçait pourtant un tel succès en début d’année.
En sacrifiant la finale de la Fed Cup, Mauresmo s’était ménagé une longue période de repos et de préparation à l’intersaison, dans l’espoir de briller enfin en grand chelem. Mais cette nouvelle stratégie s’était fracassée dès les quarts de finale de l’Open d’Australie sur le mur Serena Williams.
Pour Pierce, récente trentenaire classée aux alentours de la 25e place mondiale, la question de la retraite commençait à se poser au fil des défaites prématurées, bien plus sûrement que celle d’un come-back alors inimaginable.
Le chemin parcouru depuis cet hiver morose est spectaculaire, surtout pour l’aînée des deux stars, qui avait connu une longue série de déboires sportifs, de blessures et de problèmes privés après son triomphe à Roland-Garros en 2000.
Mary renaît
C’est justement sur la terre battue parisienne qu’a eu lieu la renaissance. En deux semaines de rêve qui allaient la conduire jusqu’en finale, Mary a tout retrouvé : la joie de jouer, la forme physique et le soutien du public.
Secret de la réussite : une préparation physique renouvelée et renforcée, et des retrouvailles avec son frère David, son entraîneur, comme en 2000.
La suite l’a prouvé, le printemps était destiné à durer. Frappant en coup droit comme à ses plus belles heures, sa mobilité retrouvée, Mary Pierce a enchaîné les bons résultats : un quart de finale à Wimbledon, sa meilleure performance sur la surface qu’elle aime le moins, et une nouvelle finale de grand chelem, la sixième de sa carrière, à l’US Open.
Seul hic, la Française, si elle a bien ajouté deux trophées à son palmarès (San Diego et Moscou), a calé à l’approche des titres majeurs de façon assez brusque (6-1, 6-1 à Roland-Garros contre Justine Henin-Hardenne et 6-3, 6-1 à Flushing Meadows contre Kim Clijsters).
La saison s’est terminée par un dernier échec, mais celui-ci fut plus facile à accepter. Sa défaite en finale du Masters marquait en effet un nouveau départ pour sa coéquipière en Fed Cup, Amélie Mauresmo.
Échec en Fed Cup
Avant la victoire de Los Angeles, l’année de Mauresmo n’avait certes pas été mauvaise. Avec trois nouveaux titres (Anvers, Rome, Philadelphie), la Française avait poursuivi sa carrière au rythme élevé qui lui permet de figurer dans le trio de tête mondial depuis trois ans.
Mais son incapacité à passer le cap en grand chelem – sa meilleure performance est une demi-finale à Wimbledon – a nourri les discussions sur le fameux blocage psychologique qui l’empêche de gravir la dernière marche, voire sur les limites actuelles d’un jeu parfois considéré comme trop attentiste.
Il reste à espérer que le succès du Masters, obtenu en l’absence de trois des quatre gagnantes de grands chelems en 2005 (Serena Williams, Justine Henin-Hardenne et Venus Williams), fera tomber les obstacles, au moins ceux qui relèvent de la confiance et du mental.
De tels résultats individuels auraient dû se traduire par une victoire en Fed Cup, l’équivalent féminin de la Coupe Davis, d’autant que Mauresmo et Pierce avaient la chance de disputer la finale devant 15 000 supporteurs à Roland-Garros. Mais les Françaises ont trébuché, pour la deuxième année consécutive, face aux Russes.
Voilà un objectif tout trouvé pour 2006.
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