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Actualités - CHRONOLOGIE

PORTRAIT - Grande notoriété mondiale pour ce metteur en scène lyrique écossais David McVicar, observateur passionné de l’humanité, à l’opéra

Le Britannique David McVicar, l’un des metteurs en scène lyriques les plus recherchés, monte à l’Opéra national du Rhin un Cosi fan tutte de Mozart où il confirme ses dons d’« observateur de l’humain », rejetant l’étiquette de provocateur qui lui a parfois été attribuée. Aujourd’hui acclamé de Chicago à Saint-Pétersbourg, cet Écossais de pas même quarante ans a acquis en une douzaine d’années une notoriété considérable dans un monde lyrique désormais à l’affût de chacune de ses réalisations, souvent inspirées, pleines de vie et de fantaisie. David McVicar, qui a grandi à Glasgow (Écosse) dans une famille modeste et peu sensibilisée à l’art – a fortiori lyrique –, a fait ses débuts professionnels de metteur en scène d’opéra en 1993 à Leeds (nord de l’Angleterre), dans Il Re pastore, un ouvrage de jeunesse de Mozart. Dorénavant, l’œuvre du génie classique autrichien ne le quittera plus. Le jeune homme de théâtre dirige Don Giovanni, Idoménée, La Flûte enchantée. Puis l’Opéra du Rhin lui confie son premier Cosi, en prélude au 250e anniversaire en 2006 de la naissance de Mozart. « J’ai toujours voulu diriger Cosi fan tutte, qui, pour moi, est l’opéra le plus stimulant et celui qui, à bien des égards, me touche le plus. J’étais très anxieux à l’idée de monter cette œuvre qui traite de la question essentielle de la perte de l’innocence », confie le metteur en scène. Dans Cosi, David McVicar règle une scénographie d’un classicisme élégant, presque sage. La critique a pourtant relevé par le passé, voire dénoncé, ses penchants pour les détails provocants : scène d’orgie dans Rigoletto de Verdi, sexe et drogue à la cour de Néron dans Le Couronnement de Poppée de Monteverdi. David McVicar se défend néanmoins de « vouloir provoquer » son auditoire. « Le théâtre n’est pas un art polémique, souligne-t-il. Ce qui m’intéresse, ce sont les négociations silencieuses qui interviennent entre les êtres humains chaque jour de leur vie, les jeux délicats que nous jouons tous. Je suis un grand observateur de l’humain. » Très occupé en 2006 avec une nouvelle production des Noces de Figaro de Mozart à Londres (Covent Garden) et des reprises de l’Agrippine de Haendel (Francfort) et du Couronnement de Poppée (Berlin et Bruxelles), David McVicar s’est vu aussi proposer une Tétralogie pour janvier 2007, de nouveau en Alsace. Sur l’insistance de son compatriote Nicholas Snowman, directeur général de l’Opéra du Rhin, le metteur en scène a accepté de confronter son travail à celui de Richard Wagner, dont l’univers idéologique n’est certes pas le sien. «Nicholas Snowman m’a convaincu contre mes jugements initiaux. Je trouvais la musique de Wagner fascinante, mais ses textes déplorables. Alors j’ai étudié comme un bon écolier et j’ai appris à apprécier la force des pensées qui sont incluses dans son œuvre », explique David McVicar. Le metteur en scène ne cache pas entretenir « une relation très compliquée » avec le compositeur allemand. « J’essaye de lui pardonner », conclut-il avec un sourire.

Le Britannique David McVicar, l’un des metteurs en scène lyriques les plus recherchés, monte à l’Opéra national du Rhin un Cosi fan tutte de Mozart où il confirme ses dons d’« observateur de l’humain », rejetant l’étiquette de provocateur qui lui a parfois été attribuée.
Aujourd’hui acclamé de Chicago à Saint-Pétersbourg, cet Écossais de pas même quarante ans a...