Israël redoute des opérations du Hezbollah pour détourner l’attention du dossier syrien

Le ministre israélien de la Défense, Shaul Mofaz, a estimé hier que la Syrie pourrait susciter un réchauffement de la frontière israélo-libanaise pour détourner les pressions internationales dont elle fait l’objet, à la suite de la publication du rapport par le chef de la commission d’enquête internationale sur l’assassinat de Rafic Hariri, le juge Detlev Mehlis. « La Syrie risque fort de provoquer le réchauffement de notre frontière nord par l’intermédiaire du Hezbollah pour détourner d’elle l’attention de la communauté internationale », a affirmé M. Mofaz à l’occasion d’une visite dans une base militaire de Galilée, dans des propos retransmis par la radio publique israélienne. « Le lien entre l’Iran, la Syrie et le Hezbollah se renforce et fait craindre une escalade » de la violence à la frontière israélo-libanaise, a-t-il dit. Le général Aaron Zeevi, chef des renseignements militaires, avait estimé lui aussi qu’Israël pourrait faire face à une escalade des attaques du Hezbollah, dans le cas où le président syrien Bachar el-Assad serait « éclaboussé » par le rapport Mehlis. Fin novembre, quatre miliciens armés du Hezbollah avaient été tués lors d’affrontements avec l’armée israélienne qui avaient fait onze blessés dans ses rangs. Ces affrontements avaient été les plus sérieux enregistrés depuis le retrait israélien du Liban-Sud en mai 2000.