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Droits de l’homme Les parents des disparus réclament « la vérité » sur leur sort

L’ouverture de la fosse commune à Yarzé et du charnier de Anjar n’ont pas fini de raviver les douleurs des familles qui espèrent retrouver les leurs « quelque part ». Hier, c’était au tour des parents des enlevés et des disparus au Liban de crier toute leur colère et leur haine envers les gouvernements et les milices qui ont exécuté de sang-froid toutes ces séquestrations. « Il est de notre droit de savoir où sont nos parents », a déclaré Mme Wadad Halaouani, présidente du comité des parents des disparus au Liban, au cours d’une conférence de presse qu’elle a tenue au siège de l’Ordre de la presse, en présence notamment du député Ghassan Moukheiber, de Me Élie Bitar, représentant le général Michel Aoun, et du porte-parole de Solide, Ghazi Aad. « Nous demandons qu’une enquête soit menée en Israël et en Syrie et que les archives de toutes les milices soient mises à notre disposition », a poursuivi Mme Halaouani, signalant qu’il a fallu quinze années pour que « les premiers charniers soient déterrés » et « que les premiers fils de la vérité commencent à paraître ». Et d’ajouter : « Je tiens à vous rappeler qu’en l’an 2000, la commission chargée de recueillir des informations sur les disparus de la guerre a publié un communiqué de deux pages dans lequel elle a signalé que les charniers sont répartis sur tout le territoire libanais… et même au large, prenant en compte l’équilibre confessionnel, ainsi que l’équilibre concernant l’identité du criminel et celle de la victime. Le rapport a noté l’existence de charniers, mais le gouvernement a jugé nécessaire de ne pas les déterrer. Il a même pris ces charniers comme prétexte pour nous inviter à garder le silence et à abandonner l’affaire. Ils nous ont dit à l’époque : “Fermez le dossier, oubliez votre douleur. Les disparus sont morts puisque les charniers existent. Voulez-vous faire éclater une guerre civile pour les morts ?” Nous avons alors demandé que les charniers soient déterrés et que des tests soient menés sur les corps, ils nous ont répondu que cela était impossible et que la multitude de ces charniers et le grand nombre des corps prouvent que tous ont péri. » « Aujourd’hui, les premiers charniers ont été déterrés et avec eux, les gens ont pu, pour la première fois, être conscients de l’ampleur de la tragédie », a constaté Mme Halaouani, affirmant que « pour la première fois, la population estime que la tragédie des victimes dépasse les discours politiques ». Appelant les parents des disparus à être solidaires, Mme Halaouani a remarqué que certains responsables essaient de « politiser le dossier des charniers ». « C’est un discours que nous refusons », a-t-elle insisté, réclamant « la vérité ». Et d’appeler le gouvernement « à adopter ce dossier, à le considérer comme prioritaire, à réclamer la vérité sur la séquestration arbitraire commise par Israël et la Syrie et à demander aux milices de lui remettre toutes leurs archives ». Par ailleurs, et à l’occasion de la Journée mondiale de la Déclaration des droits de l’homme, le comité de défense des libertés publiques et de la démocratie au Liban a tenu une réunion durant laquelle il s’est attardé sur le dossier des détenus libanais dans les prisons syriennes. Le comité a réclamé que le gouvernement syrien donne « une réponse claire, définitive et transparente » sur le sort des détenus, d’autant qu’il s’agit « d’un dossier qui doit être traité loin des tiraillements politiques qui ont marqué les relations libano-syriennes ces derniers temps ».

L’ouverture de la fosse commune à Yarzé et du charnier de Anjar n’ont pas fini de raviver les douleurs des familles qui espèrent retrouver les leurs « quelque part ». Hier, c’était au tour des parents des enlevés et des disparus au Liban de crier toute leur colère et leur haine envers les gouvernements et les milices qui ont exécuté de sang-froid toutes ces séquestrations.
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