L’enquête sur l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri « commence à montrer quelques faiblesses : un témoin est mort, un autre est en prison et un troisième est revenu sur son témoignage en racontant une histoire rocambolesque sur fond d’enlèvement, de drogue et de corruption, digne d’un excellent...
Actualités - CHRONOLOGIE
Bolton certain que le rapport du magistrat évoquera le manque de coopération syrienne L’ONU et Washington rejettent les doutes sur la crédibilité de Mehlis
Par ZEHIL Sylviane, le 08 décembre 2005 à 00h00
NEW YORK, de notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHIL
L’enquête sur l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri « commence à montrer quelques faiblesses : un témoin est mort, un autre est en prison et un troisième est revenu sur son témoignage en racontant une histoire rocambolesque sur fond d’enlèvement, de drogue et de corruption, digne d’un excellent thriller », écrit le New York Times dans son édition d’hier. D’autres nouvelles encore plus troublantes semblent attendre le procureur allemand Detlev Mehlis qui se prépare à ficeler son rapport qu’il présentera le 13 décembre au Conseil de sécurité de l’ONU. Deux personnes qui travaillent pour une agence gouvernementale syrienne ont ainsi annoncé mardi qu’un autre témoin, connu sous le nom de Abou Georges, s’apprêterait à revenir sur son témoignage, affirmant qu’un pot-de-vin d’un demi-million de dollars lui aurait été versé par des officiels libanais pour le pousser à témoigner contre les responsables syriens. Qu’en est-il vraiment ? La crédibilité des investigations de la commission Mehlis serait-elle remise en question ? La Syrie est maintenant sur la défensive. Et les réactions au Palais de Verre à ce sujet sont nombreuses.
Prié par L’Orient-Le Jour de donner son avis sur ces accusations remettant en question la crédibilité de la commission Mehlis, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a fait une mise au point bien ferme. « Il est simple. Nous n’avons aucun doute sur la crédibilité du travail de M. Mehlis. Nous avons entièrement confiance en son travail. De toute façon, ce travail devra être jugé dans son rapport qui sera rendu au Conseil de sécurité aux alentours du 13 décembre, et non pas sur les rumeurs et des citations de diplomates anonymes dans telle ou telle capitale. » Concernant ce rapport, des sources libanaises à New York croient savoir que le procureur allemand remettra son rapport le 10 décembre, pour qu’il soit discuté au Conseil de sécurité le 13. Ce rapport sera ferme et démontrera la coopération tardive de la Syrie avec la commission d’investigation et que cette coopération n’est pas complète, ajoutent-elles. À la question de savoir si, en remettant le texte trois jours avant la date de la publication officielle du rapport, des fuites et des changements de noms risqueraient d’avoir lieu, comme cela s’est passé lors de la publication du premier rapport Mehlis le 21 octobre dernier, Stéphane Dujarric a aussitôt réagi : « Nous n’avons pour l’instant pas d’informations sur la façon exacte dont le rapport sera transmis au secrétaire général. De toute façon, il (Kofi Annan) le retransmettra presque dans l’immédiat au Conseil de sécurité. Je crois, comme la dernière fois, que le secrétaire général ne changera pas le rapport de M. Mehlis. »
Bolton
Invité à donner son avis sur les tentatives de mettre en doute la crédibilité de l’enquête, le représentant des États-Unis auprès de l’ONU, John Bolton, a tenu pour sa part des propos encore plus fermes. « Dans la conduite d’une enquête criminelle, il y a beaucoup de choses que les enquêteurs savent et que la presse ne connaît pas. Essayer de juger la somme des informations que M. Mehlis a entre les mains, la propagande qu’exerce le gouvernement syrien et la rétractation de tel ou tel témoin ne reflètent pas l’accumulation de preuves que le procureur pourrait avoir. Nous avons répété, à maintes reprises, que nous faisons pleine confiance au professionnalisme de l’enquêteur Mehlis dans son rapport au Conseil de sécurité. Nous attendons son prochain rapport. Nous verrons les résultats qui montreront le manque de la coopération syrienne. Nous devons attendre la semaine prochaine ici (New York) ce que le procureur a à dire, lorsqu’il présentera la somme de preuves qu’il aura glanées, » a conclu Bolton.
Pour le représentant de l’Algérie auprès de l’ONU, Abdallah Baali, « l’essentiel est que le Conseil de sécurité prenne acte. Nous porterons un jugement sur les résultats de l’enquête. Le rapport officiel qui est soumis au Conseil de sécurité sera la version finale. Toutes les péripéties et fioritures intéressent les journalistes. Mais pour nous, c’est ce que dira M. Mehlis qui nous intéresse ».
De son côté, l’ambassadeur syrien Fayçal Mekdad s’est adressé à la presse pour répéter encore une fois la position syrienne, devenue un leitmotiv connu aux Nations unies, sur le sérieux de la coopération syrienne avec la commission d’investigation.
NEW YORK, de notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHIL
L’enquête sur l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri « commence à montrer quelques faiblesses : un témoin est mort, un autre est en prison et un troisième est revenu sur son témoignage en racontant une histoire rocambolesque sur fond d’enlèvement, de drogue et de corruption, digne d’un excellent...
L’enquête sur l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri « commence à montrer quelques faiblesses : un témoin est mort, un autre est en prison et un troisième est revenu sur son témoignage en racontant une histoire rocambolesque sur fond d’enlèvement, de drogue et de corruption, digne d’un excellent...
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