Actualités - CHRONOLOGIE
Berry : Je suis pour un tribunal mixte au Liban, mais je ne m’opposerai pas à une meilleure idée
le 08 décembre 2005 à 00h00
Nabih Berry « n’est pas pessimiste ». C’est le président de l’Ordre des journalistes, Melhem Karam, qui l’a assuré hier à l’issue d’un entretien avec le président de la Chambre. Le n° 2 de l’État, « qui a été extrêmement franc dans ses réponses, est optimiste concernant l’avenir du Liban », à condition que priment « entre tous les Libanais le dialogue et l’ouverture ».
Nabih Berry a longuement évoqué avec ses visiteurs journalistes la question du tribunal international (TI), ainsi que le dernier Conseil des ministres en date. « Il y a quelque chose qui m’a beaucoup gêné : ce qui a été dit semblait laisser croire à une division au sein des Libanais au sujet de ce tribunal. C’est comme si tous les Libanais voulaient la vérité à propos de l’assassinat du président Hariri, mais pas les chiites. C’est comme si tous les Libanais voulaient que le pays soit indépendant et souverain, mais pas les chiites. Ou comme si seuls les chiites étaient attachés à l’arabité du Liban, et pas les autres. Tout cela n’est dans l’intérêt de personne, nous sommes patriotiques et les autres sont concernés aussi par l’arabité du Liban. »
Le président de la Chambre a commencé par rappeler que le Conseil des ministres, même si l’ensemble de ses membres était d’accord, ne pouvait pas évoquer la question du TI et se prononcer à ce sujet « avant que de savoir qui a raison et qui a tort ». Il a également rappelé que c’est lui, trois jours avant le début du jeûne du ramadan, qui a affirmé sur al-Jazira qu’il faudrait, après la fin de l’enquête, un procès international que conduirait un tribunal mixte à partir du territoire libanais. Nabih Berry a ensuite explicité son point de vue en tant qu’avocat, précisant que certains TI ont besoin de 32 ou de 42 ans avant que de se mettre au travail, que d’autres coûtent énormément d’argent sans pour autant démarrer, que d’autres enfin exigeraient deux instances au lieu d’une, etc. Alors que si c’était en territoire libanais, « cela ne prendrait pas plus d’un an », a assuré le président de la Chambre, évoquant entre autres arguments le poids de l’opinion publique. Il s’est également arrêté sur la proposition de Marwan Hamadé, qui avait proposé soit un tribunal désigné par le Conseil de sécurité, soit un tribunal à 100 % libanais qui siégerait à l’extérieur du Liban. Nabih Berry avait dit au ministre des Télécoms que sa proposition l’avait intéressé, lui demandant de lui fournir des précisions supplémentaires. « J’accepterai son point de vue s’il est meilleur que le mien », a dit le président de la Chambre. Qui a révélé les nombreux contacts téléphoniques qu’il avait eus jeudi dernier, tant avec Fouad Siniora qu’avec Saad Hariri. « J’avais dit à cheikh Saad que le sujet du tribunal international nécessite un débat, qu’il n’était pas possible de le soumettre au Conseil des ministres jeudi ; sans oublier le ravivement des tensions sunnito-chiites. » Nabih Berry a indiqué que les ministres chiites n’ont pas été les seuls à prendre position contre le report de la question du TI, « les ministres de l’Environnement et de la Culture partageaient ce point de vue », a-t-il dit. « On essaie encore de diviser les Libanais, nous devons faire attention à cela », a-t-il ajouté, appelant de nouveau à un dialogue global.
« Personne
ne peut accepter Anjar »…
Prié de commenter les derniers propos du ministre syrien des Affaires étrangères, qui avait critiqué l’internationalisation du problème libanais, Nabih Berry a estimé que ces propos ont été motivés par « le souci » de Farouk el-Chareh de voir que « des relations existent entre le Liban et la Syrie. Je me suis déjà exprimé sur le sujet et je ne veux pas me répéter, il est impossible, et personne ne le souhaite, que le Liban soit gouverné à partir de la Syrie, mais nous ne voulons pas non plus que le Liban gouverne contre la Syrie ». Il a affirmé en outre que les pressions contre Damas avaient commencé bien avant l’assassinat de Rafic Hariri, avant la prorogation du mandat Lahoud, et avant la 1559. Il a également estimé que la coopération syrienne constitue « un pas en avant ».
Concernant le charnier de Anjar, Nabih Berry a souligné que « personne ne peut accepter cela », appelant à ce que toute la lumière soit faite sur cette découverte. « Ce n’est pas difficile de connaître l’identité des corps : les militaires peuvent être identifiés grâce aux tests ADN, et à Anjar, il suffit de poser de simples questions aux gens pour savoir qui est enterré dans ces charniers. Attendons avant d’accuser tel ou tel, c’est une question de dix ou quinze jours », a-t-il estimé.
Signalons enfin que le chef du Parlement, qui s’est entretenu successivement avec les ambassadeurs français et britannique Bernard Émié et James Watt, a également reçu une délégation des députés druzes, emmenée par Marwan Hamadé et comprenant Akram Chehayeb, Anouar el-Khalil, Ayman Choucair, Fayçal Sayegh et Waël Bou Faour.
Nabih Berry « n’est pas pessimiste ». C’est le président de l’Ordre des journalistes, Melhem Karam, qui l’a assuré hier à l’issue d’un entretien avec le président de la Chambre. Le n° 2 de l’État, « qui a été extrêmement franc dans ses réponses, est optimiste concernant l’avenir du Liban », à condition que priment « entre tous les Libanais le dialogue et...
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