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Communautés - Les avocats des parents des victimes du 14 février réclament un tribunal international « Protéger la présidence de la République ne passe pas par le maintien du président à son poste », déclare Ghanem à Bkerké
le 07 décembre 2005 à 00h00
«Dans le contexte actuel, protéger la présidence de la République ne passe pas par le maintien du président à son poste », a estimé hier le député Robert Ghanem, s’exprimant à l’issue d’une visite au patriarche maronite Nasrallah Sfeir, au siège du patriarcat à Bkerké. « Il existe un grand problème, a-t-il poursuivi. Nous ne devons pas défendre ce poste quelle que soit la personne qui l’occupe, mais le défendre pour ce qu’il représente. » M. Ghanem s’est référé au peuple libanais qui, selon lui, a dit son mot dans l’affaire, et qui s’étonne du fait qu’une personne qui a mis en place un pouvoir ayant gouverné sept ans, l’a supervisé et l’a protégé, le laisse s’écrouler tout en restant en place.
Sur un autre plan, M. Ghanem a indiqué qu’il craignait que de nouveaux charniers soient découverts dans d’autres régions que Anjar. « Le problème, c’est qu’avec ces découvertes, les souffrances des parents des disparus sont réactivées », a-t-il dit, soulignant le contraste dû au fait qu’à « une étape où le Liban restitue son identité, des morts sans identité et sans visage sont exhumés ». Le député a recommandé que le gouvernement et la justice prennent des mesures rapides concernant ce « crime contre l’humanité tel que défini par les lois internationales ». Répondant à une question, il a déclaré qu’il appuyait la demande formulée par le député Gebran Tuéni concernant un tribunal international pour le jugement de ces crimes, et a souligné qu’il allait « adresser une question au gouvernement sur les causes de la non-adhésion du Liban à la Convention de Rome » sur le Tribunal pénal international.
Concernant l’enquête sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, M. Ghanem a annoncé sa préférence pour un tribunal mixte de juges libanais et non libanais, qui pourraient être arabes. « Le plus important, c’est que ce tribunal soit sous supervision internationale, et que sa mission se limite à l’affaire de l’assassinat du président Hariri », pour éviter de susciter des craintes et des interrogations ici ou là, selon lui.
Mgr Sfeir a par ailleurs discuté des relations bilatérales entre le Liban et l’Italie avec l’ambassadeur de ce pays, Franco Mistretta. Il a également reçu le chef du parti Kataëb, Karim Pakradouni, qui lui a transmis une invitation à une cérémonie qui aura lieu le 11 décembre à l’occasion du 69e anniversaire de la création du parti, ainsi que le secrétaire général du Comité national islamo-chrétien pour le dialogue, l’émir Hareth Chéhab.
Une délégation d’avocats des parents de victimes de l’explosion du 14 février, qui a causé la mort de Rafic Hariri, de l’ancien ministre Bassel Fleyhane et de vingt autres personnes, s’est également rendue à Bkerké. L’avocate Nada Abdel-Sater Abou Samra, qui s’exprimait au nom du groupe, a déclaré que les parents des victimes réclamaient la création d’un tribunal international, « surtout que toutes les parties concernées, même celles qui sont suspectes, s’accordent à dire que des parties étrangères sont impliquées dans cet assassinat ». Me Abou Samra a considéré qu’un tribunal international était seul capable de statuer sur un crime de cette ampleur, non par manque de foi dans la justice libanaise et ses juges, mais par nécessité de protéger ces derniers et de leur éviter de subir des campagnes dirigées contre eux.
Le patriarche maronite a également reçu la visite d’une délégation de la famille de l’ancien directeur général de la Sûreté générale Jamil Sayyed, arrêté dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Hariri, qui lui a remis une copie des réponses fournies par l’accusé à la commission d’enquête internationale. L’avocat Malek Sayyed, fils du général Sayyed, a rappelé que la famille effectue une tournée auprès des chefs spirituels, « non pour quémander de la pitié, mais parce que nous nous considérons comme des ayants droit et que nous n’accepterons pas que nos droits soient usurpés en raison des tiraillements politiques ». Il a souligné que si les accusations contre son père avaient été bâties sur le témoignage de Houssam Houssam, celui-ci devait être rayé de l’enquête, que ce témoin ait menti ou non, à Beyrouth ou à Damas.
Enfin, Mgr Sfeir a eu une série d’entretiens avec le directeur général du ministère des Finances, Alain Bifani, avec le directeur du Collège des Apôtres, le père Malek Abou Tannous, ainsi qu’avec l’ancien président du syndicat des enseignants, Antoine Raad.
«Dans le contexte actuel, protéger la présidence de la République ne passe pas par le maintien du président à son poste », a estimé hier le député Robert Ghanem, s’exprimant à l’issue d’une visite au patriarche maronite Nasrallah Sfeir, au siège du patriarcat à Bkerké. « Il existe un grand problème, a-t-il poursuivi. Nous ne devons pas défendre ce poste quelle que soit la...
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