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Condamnations en série des crimes commis à Anjar Plusieurs députés réclament une aide internationale pour enquêter sur le charnier

Les réactions suscitées par la découverte du charnier de Anjar ont continué de fuser de toutes parts pour dénoncer l’horreur des crimes dévoilés. Évoquant la poursuite des recherches et les mesures judiciaires à prendre après les opérations de fouilles, plusieurs voix se sont élevées pour solliciter la coopération d’organisations internationales au plan des techniques d’exhumation et des investigations. C’est sous le label de « crimes contre l’humanité » que le Parti socialiste progressiste (PSP) a placé ce dossier, appelant les ONG locales et internationales à se saisir de cette affaire pour dénoncer des crimes que « l’ensemble des religions révélées ainsi que la Déclaration universelle des droits de l’homme condamnent ». Dans un communiqué, la commission judiciaire au sein du PSP a qualifié le charnier de Anjar de « drame humain qui interpelle toutes les consciences », exhortant les autorités « à tous les niveaux à s’activer pour suivre cet événement d’une extrême gravité ». À ce propos, le parti a demandé aux services judiciaires libanais de constituer « un comité d’enquête spécialisé », chargé de l’investigation, pour pouvoir déterminer les auteurs des crimes et les sanctionner, notamment sur base du code pénal et des accords d’extradition de 1951 signés entre le Liban et la Syrie. Pour sa part, le comité exécutif du mouvement du Renouveau démocratique (RD) a également exprimé « le sentiment de révolte et le choc » ressenti à l’annonce de cette découverte macabre. « Ce développement tragique remet en évidence l’un des aspects les plus horribles des crimes de guerre qu’a connus le Liban », a indiqué le comité exécutif du RD. Dans un communiqué, le mouvement a souligné que le charnier de Anjar a « levé le voile sur les opérations de kidnapping, d’arrestations et de disparitions forcées, et dénoncé le mutisme absolu qui entoure la destinée des personnes disparues ». Ces révélations « nous rappellent crûment les souffrances continues endurées par les parents des victimes, quelles que soient les parties concernées », souligne le texte du communiqué. Et le RD de réclamer « une enquête globale et transparente qui puisse faire la lumière » sur ce dossier. Cela suppose également que les autorités libanaises soumettent une requête devant « les autorités syriennes leur demandant de leur présenter un rapport exhaustif sur les Libanais qui sont toujours détenus dans leurs prisons, ainsi que des renseignements complets sur tous ceux qui ont été arrêtés par les forces syriennes ou leurs services de sécurité, que ce soit au Liban ou en Syrie », a indiqué le mouvement. Pour sa part, le député Jawad Boulos – qui a également parlé de « crimes contre l’humanité » – a insisté sur l’aspect « technique et logistique des opérations de fouilles », exhortant le gouvernement, et le ministère de l’Intérieur en particulier, à « prendre des mesures scientifiques et les normes adoptées internationalement pour ce qui est des recherches sur le terrain ». Il a en outre sollicité « l’aide de la Croix-Rouge internationale et de l’Interpol pour effectuer des recherches sur des bases saines ». Et M. Boulos d’insister sur l’importance d’une éventuelle contribution de la part d’institutions ou d’ONG internationales, qui « permettra de rassembler les documents et les données en vue de constituer un dossier judiciaire complet en amont, pour pouvoir juger, par la suite, les responsables de ces crimes horribles », a-t-il dit. M. Boulos a en outre appelé les services de sécurité à assurer une protection autour des lieux où ont été découverts les charniers, « afin de les préserver et pour respecter la dignité des dépouilles mortelles ». Le député a également insisté sur l’importance de hâter les analyses d’ADN permettant d’identifier les restes humains retrouvés, afin que les familles puissent les enterrer « dans le plus grand respect ». Il a enfin appelé le peuple libanais à « méditer » sur les leçons du passé, notamment « sur les guerres intestines qui ont pavé la voix à l’ingérence de parties étrangères qui ne se sont pas privées de commettre des horreurs à l’égard des Libanais ». À son tour, le député haririen, Jamal el-Jarrah, a estimé que « la découverte du charnier à Anjar est une immense tragédie sur le plan humain et une catastrophe sur le plan social ». Il a insisté sur la nécessité de poursuivre les fouilles dans tous les sites soupçonnés d’avoir servi de fosses communes. Et M. Jarrah de réfuter les propos avancés par les autorités syriennes, selon lesquels « les fosses communes sont le résultat de la guerre libanaise et des batailles qui ont eu lieu entre telle ou telle faction ». « Le charnier de Anjar est on ne peut plus explicite, notamment à la lumière de sa localisation », a-t-il dit. Allant dans le même sens, le chef des FL a indiqué dans une entrevue à la LBC que la découverte des fosses communes, aussi bien près du ministère de la Défense qu’à Anjar, est on ne peut plus « explicite ». « Il n’y avait pas de milices dans l’entourage du ministère de la Défense, encore moins dans la localité de Anjar, sauf peut-être les milices qui étaient sous obédience syrienne », a précisé M. Geagea. Le chef des FL a en outre indiqué qu’il approuvait l’idée d’entamer des fouilles « partout » où l’on soupçonne l’existence de charniers, estimant que « certaines parties essayent d’enterrer les vérités historiques ». De leur côté, les membres de la commission parlementaire des Droits de l’homme se sont réunis place de l’Étoile, en présence du représentant de la commission des Droits de l’homme de l’ONU, Faraj Fneich, et du représentant du PNUD, Élie Khoury. À l’issue de la réunion, le député Michel Moussa a affirmé que la commission a stigmatisé « ces crimes odieux » et demandé aux autorités concernées de se conformer aux normes internationales pour effectuer les opérations de déterrement. C’est cependant la réaction inverse qu’a exprimée le député du Baas, Kassem Hachem, qui a qualifié la découverte des fosses communes de Anjar de « folkloriques », accusant « celui qui a découvert le charnier d’être en même temps celui qui a procédé à l’enterrement des ossements et d’avoir monté de toutes pièces ce scénario ».
Les réactions suscitées par la découverte du charnier de Anjar ont continué de fuser de toutes parts pour dénoncer l’horreur des crimes dévoilés. Évoquant la poursuite des recherches et les mesures judiciaires à prendre après les opérations de fouilles, plusieurs voix se sont élevées pour solliciter la coopération d’organisations internationales au plan des techniques...