La riposte de Baabda : « Un prétexte pour s’en prendre au président »

Le bureau de presse du président de la République, Émile Lahoud, a répondu hier au député de Beyrouth, Gebrane Tuéni, qui avait réclamé à partir du Parlement son interrogatoire dans l’affaire de la fosse commune de Yarzé. « Afin de protéger cette vérité que connaît très bien M. Tuéni, (…) il est nécessaire de rappeler qu’à la suite du martyre des militaires, le 13 octobre 1990, dans les circonstances que l’on connaît, il était impossible de les identifier. Le commandement de l’armée a donc décidé d’enterrer leurs corps dans une tombe spéciale à côté du monument du soldat inconnu. Une cérémonie funèbre s’est déroulée à cet effet, en présence de religieux chrétiens et musulmans, sachant que l’on rendait annuellement hommage au Soldat inconnu à toutes les occasions. Le retour aux archives du commandement de l’armée et à la presse de l’époque montre que l’expression “fosse commune” ne s’applique pas à la situation de ces militaires martyrs », a indiqué le communiqué. « Le fait que M. Tuéni soulève aujourd’hui cette question d’une manière aussi étrange montre que son souci n’est pas de rendre hommage aux martyrs, mais d’exploiter leur souvenir pour s’en prendre au président de la République, une méthode qu’utilise fréquemment M. Tuéni pour des raisons que tout le monde connaît. Il aurait mieux fait, s’il était vraiment soucieux de la mémoire de ces soldats, de soulever avant ce jour la question de leur martyre et de leur enterrement, sachant que ces circonstances ne lui étaient pas inconnues, lui qui était toujours en contact avec des responsables militaires avec lesquels il tenait à partager les informations dont il disposait à propos d’un grand nombre de sujets et de rencontres auxquelles il participait, dans sa quête d’une position ou d’un rôle politiques », poursuit le texte. Enfin, le bureau de la présidence a appelé « M. Tuéni et d’autres députés et politiciens à être précis et objectifs, et à ne pas exploiter le sang et le corps des martyrs pour des intérêts personnels, puisque ces martyrs sont morts en défendant un pays qu’ils ont aimé, et pour lequel ils se sont sacrifiés, alors qu’il apparaît que certains de ceux qui haussent aujourd’hui le ton continuent à privilégier leurs intérêts sur ceux de la nation ».