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UNION EUROPÉENNE - Londres a raboté les dépenses de quelque 25 milliards d’euros La proposition britannique sous le feu des critiques

La quasi-totalité des capitales ont réagi négativement à la proposition britannique faite lundi sur le budget de l’UE, ce qui laisse mal augurer d’un accord en l’état au sommet de Bruxelles la semaine prochaine, même si le calendrier joue en faveur de Londres. « Ces propositions soulèvent trois problèmes : premièrement, les économies à réaliser touchent les pays les plus pauvres, deuxièmement, elles accordent des rabais trop importants aux pays riches, et troisièmement, elles ne répondent pas au désir de moderniser le budget européen », a déclaré le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen, résumant les griefs majoritairement exprimés. « Je suis un peu surpris qu’il soit aussi probritannique. Je doute que cette proposition de budget puisse être acceptée lors de négociations, mais peut-être devrait-il être perçu comme une proposition préliminaire », a renchéri le Premier ministre suédois Goran Persson. Les ministres des Affaires étrangères devraient exprimer leur mécontentement à Jack Straw lors d’un conclave aujourd’hui à Bruxelles, principalement autour d’un point-clé : la réduction des aides aux nouveaux États membres, qui permet de maintenir à un niveau élevé le rabais de Londres au budget. Le projet britannique prévoit une baisse de l’enveloppe globale 2007-2013, à 846,75 milliards d’euros, soit 1,03 % du PIB de l’UE, contre 871 milliards dans le compromis luxembourgeois rejeté au dernier sommet de juin. Les principales coupes portent sur les aides aux nouveaux États membres (14 milliards) et le développement rural (7 milliards). De fait, la possibilité d’un accord les 15 et 16 décembre dépendra beaucoup de l’attitude des nouveaux États membres, les plus touchés par la proposition britannique mais aussi les plus pressés de recevoir l’argent attendu. C’est le pari britannique qui leur propose en compensation des facilités d’utilisation des crédits, comme des délais plus longs pour les consommer (trois ans au lieu de deux). Pour l’instant, la Pologne, la Hongrie ou l’Estonie ont rejeté cette proposition, mais tous ont appelé à la poursuite des négociations d’ici au sommet. C’est peut-être pour les inciter à rester fermes que le président de la Commission européenne José Manuel Durao Barroso a réagi avec des mots inhabituellement forts, parlant d’un budget « inacceptable » pour « une mini-Europe ». « La France devrait payer une importante contribution non plus à titre principal pour financer l’Europe élargie, mais surtout pour financer les États membres les plus riches, au premier rang desquels le Royaume-Uni », selon le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy. La France est particulièrement critique envers le rabais, car elle le finance à hauteur de 30 %, alors que les quatre plus gros contributeurs (Allemagne, Pays-Bas, Suédois et Autrichiens) bénéficient d’un « rabais sur le rabais ». Le Royaume-Uni lie cependant toute correction fondamentale du rabais à une mise à plat de la Politique agricole commune. Londres propose à cette fin une révision générale du budget en 2009, mais ses partenaires ne l’envisagent que pour la période postérieure à 2013.
La quasi-totalité des capitales ont réagi négativement à la proposition britannique faite lundi sur le budget de l’UE, ce qui laisse mal augurer d’un accord en l’état au sommet de Bruxelles la semaine prochaine, même si le calendrier joue en faveur de Londres.
« Ces propositions soulèvent trois problèmes : premièrement, les économies à réaliser touchent les pays les plus...