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Irak - Saddam Hussein accuse Israël et les États-Unis de vouloir sa mort 36 tués dans un double attentat-suicide à Bagdad perpétré par des femmes policiers
le 07 décembre 2005 à 00h00
Deux femmes policiers ont commis hier un double attentat à l’Académie de police à Bagdad, qui a fait au moins 36 tués. Par ailleurs, le président irakien déchu Saddam Hussein a accusé les États-Unis et Israël de vouloir sa mort, après que des femmes eurent témoigné pour la première fois devant le Haut Tribunal pénal irakien contre son régime en se plaignant de tortures et de mauvais traitements.
Au moins 36 Irakiens ont été tués et 72 blessés dans un double attentat- suicide perpétré par deux femmes policiers devant un groupe d’élèves à l’Académie de police, dans l’est de Bagdad. « L’attentat de ce matin a été commis par deux femmes policiers de la même académie », a affirmé le ministre irakien de l’Intérieur, Bayane Baqer Soulagh. « Ceci prouve l’existence d’infiltrations internes difficiles à maîtriser », a ajouté le ministre. En outre, les violences en Irak ont fait d’autres victimes, les corps de neuf Irakiens tués par balles ayant été retrouvés au sud de Bagdad, alors que seize personnes ont été tuées dans des attaques à travers le pays.
Entre-temps, un groupe radical, l’Armée islamique en Irak, a indiqué avoir enlevé un Américain, Ronald Schulz, qu’il a menacé de tuer sous 48 heures si les détenus en Irak n’étaient pas libérés. Ce rapt porterait à sept le nombre d’Occidentaux enlevés depuis le 25 novembre en Irak. Suite à ce nouvel enlèvement, M. Bush a déclaré que les États-Unis ne payaient « pas de rançon » pour libérer les otages en Irak, mais a promis d’utiliser toutes les possibilités du renseignement pour les localiser. De son côté, l’ambassade de France a indiqué avoir pris « beaucoup de contacts » pour obtenir la libération du Français Bernard Planche. Dans ce contexte, l’ambassadeur des États-Unis en Irak, Zalmay Khalilzad, a affirmé que le but de son pays était de « quitter l’Irak le plus vite possible sans que cela cause une escalade de l’insécurité ».
Pendant ce temps, se tenait dans la zone verte la quatrième audience du procès de Saddam Hussein. Parlant de lui-même à la troisième personne, l’ancien dictateur a affirmé que « les Américains et les Israéliens veulent l’exécution de Saddam Hussein ». « Saddam n’est rien, mais n’accepte pas que l’Irak soit humilié », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, deux femmes, dissimulées derrière un paravent et identifiées comme le « témoin A » et le « témoin B » par mesure de sécurité, ont témoigné devant le Haut Tribunal pénal avec une voix altérée par un appareil de brouillage.
Une des femmes a relaté comment des membres de sa famille, habitant Doujaïl, avaient été emmenés par les forces de Saddam Hussein, après une attaque contre le convoi présidentiel en 1982 dans ce village. À la suite de l’attaque, 148 chiites de la localité avaient été tués.
Puis elle éclate en sanglots en disant avoir été emmenée alors qu’elle n’avait que 16 ans et obligée à se déshabiller par les forces de sécurité. Elle a affirmé avoir été « torturée » pendant ses quatre années de détention, parfois « suspendue au plafond pieds et poings liés ». Le président du tribunal, Rizkar Amine, lui a demandé après son témoignage : « Contre qui portes-tu plainte ? » Elle a répondu : « Saddam Hussein et ses adjoints. Le président de la République est le protecteur et le père du peuple. Il a jeté tout ce monde en prison et ceux-là ont été torturés, certainement sur ordre de Saddam Hussein. »
Trois hommes ont également témoigné dans l’après-midi, derrière le paravent.
L’audience du procès s’est terminée hier avec l’ancien président, envoyant le tribunal « au diable » pour ne pas avoir répondu à ses demandes. « Je n’assisterai pas à un procès injuste », a répété l’ancien dirigeant irakien.
Le procès de Saddam Hussein « montre le changement qui a eu lieu dans la société irakienne », a déclaré de son côté le président américain George W. Bush, en estimant qu’il permettra notamment à ceux qui ont été torturés de témoigner de la « brutalité » de son régime.
Enfin, le neveu de Saddam Hussein a été condamné à 15 ans de prison par un tribunal de Bagdad pour avoir franchi illégalement la frontière irako-syrienne.
Deux femmes policiers ont commis hier un double attentat à l’Académie de police à Bagdad, qui a fait au moins 36 tués. Par ailleurs, le président irakien déchu Saddam Hussein a accusé les États-Unis et Israël de vouloir sa mort, après que des femmes eurent témoigné pour la première fois devant le Haut Tribunal pénal irakien contre son régime en se plaignant de tortures et de...
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