Actualités - CHRONOLOGIE
Coopération - Démarrage hier des travaux de la 16e session Se familiariser avec les médias libanais et faire connaître le Fonds d’appui à la presse francophone du Sud
Par EL HAGE Anne Marie, le 06 décembre 2005 à 00h00
La 16e session du Fonds d’appui à la presse écrite francophone du Sud a entamé hier ses travaux à l’hôtel Palm Beach, en présence du représentant du ministre des Affaires étrangères, l’ambassadeur Antoine Chédid, et des représentants des médias. C’est la première fois que la Commission du Fonds d’appui à la presse du Sud se réunit à Beyrouth, suite à la suggestion de l’administrateur délégué de L’Orient-le Jour, Nayla de Freige, membre de la commission depuis quelques mois. Une commission qui relève de l’Agence intergouvernementale de la francophonie (AIF), désormais appelée Organisation internationale de la francophonie (OIF) et composée de neuf experts du secteur de la presse, originaires de différentes régions de la francophonie. Les travaux de la session ont pour objectif de mieux connaître la presse libanaise, mais aussi de faire connaître ce fonds d’appui auprès de bénéficiaires potentiels locaux. Un organisme qui apporte son soutien aux entreprises de presse désireuses d’améliorer leur politique éditoriale, leur gestion et leur développement technologique.
Le discours de bienvenue a été prononcé par Nayla de Freige qui passe d’abord en revue les médias libanais d’expression française, de L’Orient-Le Jour, seul quotidien d’expression française du Moyen-Orient, au Commerce du Levant, seul mensuel économique en français de tout le Moyen-Orient, de La Revue du Liban à Magazine, de Noun à Mondanités ou à Prestige. Le français occupe aussi une place de choix dans les radios libanaises, notamment Radio Liban 96.2, France FM, Light FM et Nostalgie. Alors que le secteur audiovisuel est le parent pauvre de la francophonie : une seule télévision, la Future TV, présente quotidiennement un journal télévisé de 20 minutes.
Un appui réglementé
Mme de Freige présente également les membres de la commission et de la délégation. Membres qu’elle remercie d’avoir bien voulu tenir cette 16e réunion du Fonds d’appui à Beyrouth et d’avoir choisi L’Orient-Le Jour comme partenaire local pour l’organisation de leur séjour. L’administrateur délégué du quotidien rappelle qu’en 2004, et pour la première fois depuis la création du Fonds, « L’Orient-Le Jour a bénéficié d’une aide de 30 000 dollars qui a servi à renouveler une partie du matériel informatique (ordinateurs et logiciels) ». Elle profite de l’occasion pour remercier tous les partenaires de L’Orient-Le Jour, mais aussi l’équipe rédactionnelle et le rédacteur en chef Nagib Aoun, pour qui la sortie d’un journal, tous les matins, relève d’un miracle au quotidien.
Être à la pointe de l’actualité et satisfaire les lecteurs, la vocation du quotidien est claire. Une vocation renforcée par « le courage des journalistes, que personne n’empêchera de clamer la vérité », conclut Mme de Freige en rappelant les attentats qui ont coûté la vie à Samir Kassir et grièvement blessé May Chidiac.
C’est au directeur du cinéma et des médias de l’AIF, Jean-Claude Crépeau, de prendre la parole, précisant que la présence à Beyrouth du Fonds d’appui à la presse du Sud s’inscrit dans le cadre « du dialogue des cultures qui anime la francophonie ». Depuis 1998, indique M. Crépeau, la francophonie et l’AIF accompagnent l’évolution démocratique et participent au développement du pluralisme de l’information. La liberté et l’indépendance de la presse sont elles aussi une priorité pour l’AIF, « d’autant plus qu’ici au Liban, la presse et les journalistes figurent toujours parmi les meilleures cibles lorsqu’on entend contraindre la liberté d’expression », déplore-t-il.
Énumérant les principes réglementant le Fonds, il explique que « la presse doit être l’activité principale de l’entreprise », que « le journal doit comporter un minimum de 50 % de contenu en langue française », qu’il doit « respecter sa périodicité et paraître depuis un minimum d’une année ». Ce journal doit aussi « fournir un bilan certifié qui fasse apparaître une perspective de rentabilité à terme ». Quant à l’entreprise, elle doit être à même d’indiquer dans quelle mesure le projet d’investissement présenté peut « améliorer son organisation, la présentation de son support et sa santé économique ». Finalement, l’entreprise doit justifier avoir les capacités humaines pour mener à bien son projet d’investissement et les capacités financières « pour participer, au minimum, à hauteur de 20 %, au coût du projet ».
Liberté d’expression
M. Crépeau présente aussi les travaux qui se tiendront durant trois jours, ainsi que les deux objectifs de la commission : mieux connaître les réalités de la presse libanaise, l’organisation de l’édition, les contraintes de la concurrence, les techniques de marketing, mais aussi mieux faire connaître ce Fonds d’appui auprès des bénéficiaires potentiels de cette région, dont bon nombre n’ont jamais entendu parler.
À son tour, l’ambassadeur Antoine Chédid fait part de son plaisir à participer aux activités francophones du partenariat entre le Fonds d’appui à la presse écrite francophone du Sud et L’Orient-Le Jour. Journal qu’il qualifie « d’illustre quotidien en langue française dont nous sommes fiers ». Estimant que la francophonie unit les citoyens de différents pays, qui « ont les mêmes objectifs et sont une vraie communauté vivante », M. Chédid indique que les Libanais, parmi les peuples du Moyen-Orient, ont été les premiers et les plus attachés à exercer le journalisme. « Notre pays est le lieu de rencontre entre l’Occident et l’Orient, ce qui a permis au Liban d’avoir une instruction plus avancée que les autres pays de la région ».
L’ambassadeur évoque également la liberté comme étant le facteur le plus important pour les Libanais, qui sont aussi portés par la soif de connaissances, la passion de l’aventure et le goût aigu du commerce. Une singularité qui explique, selon lui, « l’existence du régime libéral libanais au cœur du Proche-Orient où sont installés des régimes autoritaires ». Ce régime est fondé sur « la large liberté d’expression et sur l’indépendance de l’entreprise de presse à l’égard de l’État », précise-t-il, ajoutant que L’Orient-Le Jour est un exemple illustre de l’exercice courageux de la liberté d’expression. Antoine Chédid déclare alors ouverte la 16e session du Fonds d’appui à la presse écrite francophone du Sud. Une session durant laquelle les membres de la commission rencontreront les ministres de la Culture, Tarek Mitri, de l’Information, Ghazi Aridi, et d’État chargé des relations entre le gouvernement et le Parlement, Michel Pharaon. Ils effectueront également une tournée auprès des organes de presse locaux, notamment, L’Orient-Le Jour, an-Nahar, as-Safir, Radio Liban et la Future TV.
A.-M. H.
La 16e session du Fonds d’appui à la presse écrite francophone du Sud a entamé hier ses travaux à l’hôtel Palm Beach, en présence du représentant du ministre des Affaires étrangères, l’ambassadeur Antoine Chédid, et des représentants des médias. C’est la première fois que la Commission du Fonds d’appui à la presse du Sud se réunit à Beyrouth, suite à la suggestion de...
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