ZONE EURO
Les ministres des Finances contre une nouvelle hausse des taux
le 06 décembre 2005 à 00h00
Les ministres des Finances des 12 pays de la zone euro, qui se réunissaient hier soir à Bruxelles, devaient demander au président de la BCE Jean-Claude Trichet de ne pas poursuivre la hausse des taux d’intérêt, qui risquerait selon eux d’étouffer la fragile reprise économique.
Commentant la hausse de 2 % à 2,25 % du taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, destinée à combattre les anticipations de relèvement de l’inflation, M. Trichet avait tenu des propos apaisants, assurant qu’elle ne préludait pas à une série de prochaines hausses.
Le ton des déclarations des ministres s’est depuis radouci, alors que certains d’entre eux, à commencer par le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker, avaient vitupéré pendant plusieurs semaines contre la BCE.
Lors du G7 Finances samedi à Londres, M. Juncker, qui est également Premier ministre et ministre des Finances du Luxembourg, a finalement déclaré qu’il ne croyait pas que « cette décision (allait) entraver la croissance ».
Le ministre français de l’Économie et des Finances Thierry Breton avait, lui, pris au mot le président de la BCE dès jeudi : « Je note que la BCE a indiqué que ce mouvement des taux ne préfigurait pas une série de hausses. Je n’ai donc pas de raison de changer mon pronostic favorable sur l’évolution de notre économie dans les douze prochains mois. »
Des propos repris par le nouveau ministre allemand des Finances Peer Steinbrück, qui fait ses débuts à l’Eurogroupe. « Ce qui est important, et M. Trichet l’a clairement indiqué, c’est qu’il s’agit d’un mouvement isolé et unique, et non le début d’une série de hausses », a-t-il déclaré, cité hier par le Financial Times Deutschland.
Il a ajouté qu’une série de hausses seraient « contre-productives pour l’économie et la reprise en Allemagne ».
Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia s’est démarqué des ministres, estimant lors du G7 que la faible croissance en zone euro n’était pas due à la politique monétaire mais aux problèmes structurels, et que le relèvement des taux d’intérêt aurait des effets bénéfiques pour « empêcher les pressions inflationnistes à terme ».
Une analyse appuyée hier par le gouverneur de la Banque nationale de Belgique et membre du conseil monétaire de la BCE, Guy Quaden : « Même après la hausse modérée des taux, ceux-ci demeurent à un niveau historiquement bas. Les taux sont appropriés pour une reprise, qui est en train de s’amorcer », a-t-il fait valoir.
Après la publication hier matin d’un indicateur macroéconomique important, l’indice PMI services, qui indique que l’activité dans le secteur des services a progressé en novembre dans la zone euro pour atteindre son niveau le plus élevé depuis 16 mois, Kevin Gaynor, chef économiste de Royal Bank of Scotland, a jugé que « l’amélioration de la confiance, de l’activité et des prix de vente vont inciter les marchés à anticiper une hausse des taux d’intérêt au sein de la zone euro ».
Pour leur part, les économistes de Bank of America Lorenzo Codogno et Holger Schmieding jugent probable, dans une note de recherche, une nouvelle hausse des taux de la BCE de 25 points en mars, puis chaque trimestre, jusqu’à atteindre 3 %.
Les ministres des Finances des 12 pays de la zone euro, qui se réunissaient hier soir à Bruxelles, devaient demander au président de la BCE Jean-Claude Trichet de ne pas poursuivre la hausse des taux d’intérêt, qui risquerait selon eux d’étouffer la fragile reprise économique.
Commentant la hausse de 2 % à 2,25 % du taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi,...
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