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L’imam de la mosquée al-Qods intervient parfois pour la libération d’otages en Irak Maher Hammoud n’exclut pas de nouveaux accrochages à Saïda
Par KHODER Patricia, le 05 décembre 2005 à 00h00
Cheikh Maher Hammoud, imam de la mosquée al-Qods à Saïda, a commenté la décision de la commission d’enquête internationale sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri d’écouter comme témoin la sœur du président du conseil municipal de Saïda Abdelrahman el-Bizri, Roukaya. Il a indiqué à L’Orient-Le Jour que « toutes les éventualités sont à envisager », expliquant que « les Bizri ont le droit de se poser des questions et de se demander si cet interrogatoire a pour but une vengeance politique ; mais il est également possible qu’il soit fondé », a-t-il dit.
Cheikh Hammoud, qui tient à « l’unité de Saïda », s’est également penché sur la situation à Hay el-Taamir, quartier situé à proximité du camp de Aïn el-Héloué, témoin d’accrochages armés en octobre dernier et où la troupe ne s’est toujours pas déployée. Il a souligné que « plusieurs facteurs avaient joué pour que la situation éclate dans la zone, notamment l’intervention des services de renseignements, les rivalités politiques, la proximité du quartier de Aïn el-Héloué, l’absence de l’armée ou de la police ainsi que la situation économique ».
L’imam de la mosquée al-Qods, qui a indiqué que « l’incident était apparemment d’ordre personnel », a souligné cependant que l’on ne peut pas innocenter les responsables de l’incident car ils sont proches de certaines parties qui veulent « légitimer l’application de la 1559 en ce qui concerne le désarmement palestinien ou encore qui tiennent à montrer que le chaos règne au Liban ».
« Le pays est actuellement sous haute surveillance et plusieurs parties veulent lui porter atteinte », a déclaré cheikh Hammoud, citant « les actions et les provocations israéliennes », ainsi que « les analyses qui soulignent que les Syriens ont été lésés par ce qui leur est arrivé au Liban ».
À la question de savoir si la situation peut encore s’envenimer à Hay el-Taamir, cheikh Hammoud a souligné que « compte tenu des données déjà mentionnées, rien n’est à exclure, que ce soit à Hay el-Taamir ou dans un autre endroit du Liban ».
Interrogé sur son rôle d’intermédiaire entre diverses parties à Saïda, et entre les Irakiens et les Libanais, il a souligné que « tout ceci est arrivé par hasard ». Cheikh Hammoud avait remis aux autorités Abou Obeida (le meurtrier de trois soldats de l’armée) et a contribué parfois à la libération de certains otages libanais en Irak.
Évoquant ses médiations en Irak, il note qu’il est intervenu pour la première fois auprès d’Irakiens pour la libération d’un otage philippin. « Un homme d’affaires libanais avait sollicité mon aide, et il m’avait fourni des informations que l’armée philippine se retirera le lendemain de l’Irak. J’ai pu obtenir les numéros de téléphone de certains Irakiens. À mon tour, je leur ai fourni l’information. L’homme d’affaires libanais ne m’avait pas menti, l’otage philippin a été libéré et les Irakiens m’ont fait par la suite confiance », raconte-t-il.
Cheikh Hammoud, qui se souvient avoir fait la connaissance de divers imams chiites irakiens lors de séjours à Londres et en Iran, ne craint pas une guerre civile chiito-sunnite en Irak. « La société irakienne est tribale. Et les grandes tribus du pays sont mixtes », explique-t-il, reprochant le proaméricanisme à certains chiites d’Irak.
À la question de savoir si une guerre interreligieuse pourrait éclater dans d’autres pays de la région, notamment au Liban, cheikh Hammoud a rendu hommage « au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et au chef du Parlement, Nabih Berry, qui ont toujours su dépasser les crises et arrondir les angles ». « Au Liban, la communauté chiite n’a pas vendu le pays pour acquérir des privilèges. Ce n’est malheureusement pas le cas en Irak », a-t-il conclu.
Patricia KHODER
Cheikh Maher Hammoud, imam de la mosquée al-Qods à Saïda, a commenté la décision de la commission d’enquête internationale sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri d’écouter comme témoin la sœur du président du conseil municipal de Saïda Abdelrahman el-Bizri, Roukaya. Il a indiqué à L’Orient-Le Jour que « toutes les éventualités sont à envisager »,...
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