L’une des phases-clés de l’enquête internationale indépendante de l’ONU sur l’assassinat, le 14 février 2005, de Rafic Hariri, s’ouvre aujourd’hui à Vienne, avec le début de l’interrogatoire de cinq responsables syriens convoqués pour témoigner dans ce crime où des «...
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Assassinat Hariri - Tandis que Detlev Mehlis, rentré hier de Paris, rédige son rapport à Monteverde L’interrogatoire de cinq responsables syriens commence aujourd’hui à Vienne
le 05 décembre 2005 à 00h00
Beyrouth, Washington et New York tentent de convaincre le magistrat allemand de rester à son poste
L’une des phases-clés de l’enquête internationale indépendante de l’ONU sur l’assassinat, le 14 février 2005, de Rafic Hariri, s’ouvre aujourd’hui à Vienne, avec le début de l’interrogatoire de cinq responsables syriens convoqués pour témoigner dans ce crime où des « preuves convergentes » d’une implication de responsables de sécurité syriens ont été établies, en octobre dernier, dans un rapport d’étape de Detlev Mehlis, chef de la commission de l’ONU.
Les cinq responsables ont quitté hier Damas pour la capitale autrichienne, où ils doivent être interrogés à partir d’ajourd’hui, a-t-on annoncé hier à Beyrouth de source diplomatique. « Les responsables et leurs avocats sont partis pour Vienne et les séances d’interrogatoire commenceront demain comme prévu », a-t-on précisé. Ces interrogatoires doivent se dérouler entre le 5 et le 7 décembre, avait-on annoncé de source onusienne, voici quelques jours.
Ce n’est pas le chef de la commission d’enquête de l’ONU, Detlev Mehlis, qui conduira l’interrogatoire des cinq témoins syriens, mais ses adjoints. M. Mehlis est rentré à Beyrouth hier, venant de Paris, et doit rédiger un rapport d’étape qu’il doit remettre au secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, le 13 décembre.
Les autorités syriennes n’ont fait hier aucune déclaration au sujet des interrogatoires. Damas refuse de divulguer l’identité des cinq responsables, parmi lesquels, selon d’autres sources diplomatiques, figure l’ancien chef des services de renseignements syriens au Liban, le général Rustom Ghazalé.
Au nombre des autres se trouveraient, toujours selon un diplomate, le général Safer Youssef, le général Abdel-Karim Abbas et un collaborateur de Ghazalé, Jameh Jameh. Le cinquième, a-t-on appris de source syrienne, est un responsable civil. Des diplomates ont assuré qu’aucun des cinq n’occupait de hautes fonctions gouvernementales.
Espérant éviter une confrontation majeure avec les Nations unies, la Syrie a accepté, en novembre, d’autoriser les enquêteurs de l’ONU à interroger ces responsables dans les locaux de l’ONU à Vienne, après avoir reçu certaines garanties russes, notamment qu’ils seraient autorisés à regagner Damas après avoir été questionnés.
Départ ou pas départ ?
La phase-clé de l’enquête commence donc, alors que M. Mehlis a annoncé son intention de ne pas demander le renouvellement de son mandat, qui arrive à expiration à la fin de l’année. Cette nouvelle, encore qu’attendue, a semé l’embarras dans les milieux gouvernementaux libanais, dans la mesure où elle a commencé à être exploitée par diverses parties locales comme un signe du manque de crédibilité de l’enquête.
Par la voix du Premier ministre, Fouad Siniora, le Liban a demandé samedi dernier au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, de proroger de six mois la durée de l’enquête sur l’attentat contre Hariri.
Dans un appel téléphonique, M. Siniora a annoncé à Annan que le gouvernement libanais souhaitait que l’enquête puisse bénéficier d’un semestre supplémentaire, après la date butoir du 15 décembre. Une demande officielle en ce sens sera présentée aujourd’hui au secrétaire général, par le représentant du Liban au Palais de Verre, conformément à une résolution en ce sens prise jeudi dernier par le Conseil des ministres.
« Kofi Annan a dit au Premier ministre Fouad Siniora qu’il tenterait de convaincre Mehlis de rester à son poste pour achever son travail à la commission d’enquête », a déclaré un communiqué du Premier ministre publié après l’entretien.
Pressing de Washington
Mais l’activité diplomatique du Liban ne s’est pas arrêtée là, et la mission du Liban au Palais de Verre a sondé M. Annan sur les « véritables raisons » qui ont inspiré la décision de M. Mehlis, rapporte notre correspondant diplomatique Khalil Fleyhane. La réponse du secrétaire général serait restée évasive, mais le Liban a reçu l’assurance que le secrétaire général de l’ONU n’a pas accepté la décision de M. Mehlis et se réserve le droit de lui en parler la semaine prochaine, lorsque M. Mehlis devra lui remettre son nouveau rapport d’étape, qui doit être examiné le 13 décembre par le Conseil de sécurité.
Selon notre correspondant, la décision de M. Mehlis de ne pas poursuivre l’enquête aurait « surpris » aussi bien M. Annan que John Bolton, représentant des É-U au Palais de Verre.
La décision se justifierait, selon notre correspondant, par des informations selon lesquelles la poursuite de l’enquête, sous la présidence de M. Mehlis, expose les intérêts allemands dans le monde à des risques d’attaques. Ce motif se doublerait d’un autre, plus personnel : le désir de M. Mehlis d’occuper un poste élevé dans la hiérarchie judiciaire allemande, a-t-on affirmé.
Ce qui est sûr, c’est qu’un départ de M. Mehlis entrave le bon déroulement de l’enquête et freine la dynamique destinée à obtenir l’application de la 1636, a affirmé Bolton. Elle nuit à la continuité de l’enquête, dans la mesure où un nouveau président de la commission ne pourra y travailler efficacement sans une période de familiarisation avec le dossier, qui pourrait prendre des semaines.
M. Bolton aurait proposé à M. Annnan, comme aux représentants des pays membres du Conseil de sécurité, que des contacts rapides soient engagés avec les autorités allemandes, afin de leur expliquer l’importance du maintien à son poste de M. Mehlis et de leur demander d’examiner la possibilité d’une prorogation de six nouveaux mois du mandat de M. Mehlis, sans préjudice des droits administratifs, et que lui valent son ancienneté et son brillant dossier international, en Allemagne même.
Pour sa part, on affirme que, selon M. Mehlis, la solution du bon sens au problème de sa succession réside dans le choix de son adjoint immédiat pour présider la commission.
Rappelons que la commission a été créée en avril par la résolution 1595 du Conseil de sécurité. Son mandat, prévu pour une période initiale de trois mois, éventuellement renouvelable, a été prorogé de 40 jours jusqu’au 15 octobre, puis une deuxième fois au 15 décembre.
Beyrouth, Washington et New York tentent de convaincre le magistrat allemand de rester à son poste
L’une des phases-clés de l’enquête internationale indépendante de l’ONU sur l’assassinat, le 14 février 2005, de Rafic Hariri, s’ouvre aujourd’hui à Vienne, avec le début de l’interrogatoire de cinq responsables syriens convoqués pour témoigner dans ce crime où des «...
L’une des phases-clés de l’enquête internationale indépendante de l’ONU sur l’assassinat, le 14 février 2005, de Rafic Hariri, s’ouvre aujourd’hui à Vienne, avec le début de l’interrogatoire de cinq responsables syriens convoqués pour témoigner dans ce crime où des «...
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